Q uentin, Saint – Aisne
Le
28 août 1914, il faut bien reconnaître que les Allemands viennent d’investir la
ville de Saint-Quentin dans l’Aisne et les habitants vont devoir vivre sous la
botte allemande… pris en otages… réquisitionnés pour travailler pour l’ennemi…
moqués… torturés… exécutés…
Des
avions arborant une croix noire, que les Parisiens vont rapidement apprendre à reconnaître, viennent de s’installer sur un terrain qui va devenir
d’aviation et parmi les pilotes
allemands, se trouvent le lieutenant Von Hiddessen, aviateur chevronné qui, dès
le 29 août est chargé d’une mission très spéciale : saper le moral des
Parisiens…
Le 30 août 1914, vers 11 heures, le lieutenant Von
Hiddessen, accompagné de son observateur, arrache sa fragile machine du terrain de Saint-Quentin… bientôt le bruit du moteur du « Taube » jusqu’alors
inconnu des Parisiens les fait sortir dans les rues et scruter le ciel de la capitale…
Les
deux aviateurs, bien que jouissant d’un point de vue parfait, ne sont pas
venus ne faire que des observations…
Rue des Vinaigriers (Roger-Viollet) |
Au mépris de toutes les règles, ils
ont embarqué quelques bombes avec la ferme intention, ils en ont d’ailleurs
reçu l’ordre, de les larguer sur la capitale… les bombes sont bien petites et l’avion
n’est pas équipé pour être une arme de combat… les bombes sont donc jetées un
peu au petit-bonheur et ne provoquent que peu de dégâts matériels… mais les
Parisiens sont prévenus : les Allemands sont aux portes de Paris, prêts à
anéantir la ville lumière et ses arrogants habitants.
La première bombe tombe au 39 rue
des Vinaigriers, à l’angle de la rue Albouy (aujourd’hui Lucien Sampaix) dans
le 10e arrondissement.
Trois autres bombes seront ainsi larguées…
les dégâts sont minimes, il y a beaucoup de vitres brisées… deux femmes
semblent avoir été très légèrement blessées…
Mais
le Taube ne transporte pas que des bombes… Il largue une oriflamme géante, lestée de sable et sur laquelle est accrochée une lettre destinée à la population et dont le texte est, paraît-il, le même que celui des tracts de propagande qui accompagnent ce largage... dans le but de
démoraliser la population :
"L’Armée ALLEMANDE se trouve aux Portes de
PARIS, il ne vous reste plus qu’à vous rendre" signé Lieutenant VON HIDDESSEN…
Et puis l’avion n’ayant plus rien
à distribuer, s’en retourne à Saint-Quentin où le lieutenant Von Hiddessen est
acclamé par les Allemands qui ont suivi avec grand intérêt cette mission
exceptionnelle... une première...
Ah ! Comme il est difficile
de comprendre le Parisien ! Déjà au passage du "Taube" dans leur ciel, les habitants ne se sont pas précipités ventre à terre, en masse, se cacher aux
fonds des caves ; bien au
contraire, ils sont sortis dans les rues, le nez
levé, pour partager leurs impressions et pour observer cette machine volante, ce pigeon géant, ce taube. Les Allemands pensaient-ils réellement impressionner les Parisiens ?
Il fait beau en ce dernier
dimanche d’août et les lieux de chutes des bombes sont devenus autant de buts
pour la promenade dominicale.
Ce premier raid aérien sur la
capitale aura provoqué beaucoup plus de curiosité que de frayeur… L’aviation va
cependant faire de très grands progrès… comme son armement… après les « Taubes »,
Paris recevra la visite des Zeppelins capables de transporter autre chose que
des petites bombes de 2 kg puis,
viendront les fameux Gothas.
Le Kaiser Guillaume à St-Quentin en octobre 1915
|
Il y aurait tant et tant de choses à dire sur Saint-Quentin et mes ancêtres dans l’Aisne durant cette triste occupation… mais je n’en suis qu’aux balbutiements…
En revanche, pour en savoir un
peu plus sur la vie à Paris durant la Grande Guerre, vous pouvez lire :
.・゜゜・ LIBRAIRIE ・゜゜・.
FNAC
(Pour la version numérique de mes livres)
(Pour certains de mes livres - Aussi sur Abonnement Kindle)
Pour me joindre :
A demain pour la lettre… R
Catherine Livet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour cette lecture.
Ecrivez moi un petit commentaire, je suis toujours heureuse d'échanger quelques mots avec les personnes cachées derrière les écrans.