Une lointaine parente, face aux conséquences fâcheuses d’une erreur administrative.
Quelle gentille petite fille que Marie Anne Joséphine Louise CHARLES, tout le monde sourit à la vue de cette si charmante enfant aujourd’hui devenue une si coquette jeune fille... il faut penser à la marier... Et on lui trouve un gentil fiancé, bien en rapport, un bon travailleur... A n’en pas douter un beau et bon mariage se prépare.
On publie les premiers bans le 31 octobre 1897 et les seconds le 07 novembre suivant tant à la mairie de l’Isle-Aumont qu’à celle de Buchères où habite le futur... Il n’y a aucune opposition, les jeunes gens sont parfaits et les villageois se réjouissent de pouvoir faire la fête..
Une semaine plus tard, fiancés, parents et amis se pressent dans la grande salle de la mairie de l’Isle-Aumont dans l’Aube... L’assemblée est splendide... les jeunes femmes rivalisent d’élégance, les hommes portent les chemises blanches et les cols empesés...
Le maire débute la célébration en présentant le futur puis passe à l’identité de la promise et là, il arrête de lire l’acte de naissance que la mairie de Clérey lui a transmis en vue de ce mariage, il relève la tête, regarde la pauvre Marie et lui dit -”Je suis bien désolé, je ne peux pas te marier... il est écrit sur ce document officiel que tu es un garçon.”
Stupeur dans l’assemblée, la jeune fille et sa mère manquent défaillir...Monsieur le Maire serait-il en train de perdre la raison ? Il est évident que Marie est une fille... Mais le maire reste sur sa position, le mariage ne peut pas se faire... du moins aujourd’hui car il va s’occuper de tout arranger...
C’est effectivement lui qui fait la demande de rectification de l’état civil auprès du Tribunal Civil de première instance de Troyes, tout le monde est d’accord et atteste que Marie Anne Joséphine Louise CHARLES est bien de sexe féminin et que son état civil doit être modifié sans tarder afin qu’elle puisse se marier.
Le jugement est rendu le 24 novembre 1897 et toutes les démarches sont faites dans la foulée... Mademoiselle Charles devient Madame Naudin le 13 décembre suivant.
A bientôt,
Catherine Livet
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