Louis de Faucigny

 

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Louis de Faucigny

(1.1)

 Aujourd’hui, nous l’appelons Louis 1er. Il prend la tête de la maison sans doute vers 1030 et décédera vers 1060. C’est peut-être vers 1053 qu’il se marie avec Thetberge de Rheinfelden dont il aura au moins trois fils :

-        1.1.1 Amédée, dont nous ne savons pratiquement rien, à moins qu’il ne s’agisse d’un certain Augeron qui aurait eu au moins un fils, Savin ou Sayvin ; il pourrait aussi être la tige des sires de Thoires de Bresse, d’autres disent celle de la Maison de Blonay.

-        1.1.2 Guy qui est né vers 1055 et qui devient, après avoir été chanoine de Lyon, évêque de Genève vers 1083 et qui le restera jusqu’à sa mort vers 1119-1120. Il fonde un prieuré bénédictin que la puissante famille féodale comble de dons. Ce n’est bien entendu pas par vocation que Guy devient évêque, mais uniquement pour des raisons politiques et financières ; grand prince plus que grand prélat, Guy semble avoir été de mœurs plutôt dissolues et préfère les biens terrestres, dont il ne manque pas, aux dignités de l’Église (Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, écrivait dans son « De Miraculis » que Guy menait la vie d’un seigneur séculier) cependant, cela ne l’empêche pas d’être particulièrement généreux et il n’hésite pas à s’occuper d’œuvres de charité et à  distribuer un grand nombre d’aumônes aux pauvres et à écouter les plaintes des malheureux ; il honore les gens d’Église, surtout les plus dévots, et se montre particulièrement bienveillant avec les moines ; il semble même abandonner un certain nombre de ses biens personnels (il donne, par exemple, à divers monastères dépendant de l’Ordre de Cluny – qui jouit d’une grande réputation de sérieux – le revenu de plus de soixante églises ; c’est ainsi qu’il donne, en 1083, l’église de Contamine-sur-Arve à Hugues, abbé de Cluny qui y fonde un prieuré)… mais il donne également des biens d’Église à son demi-frère, le comte Aymon 1er de Genève… Il confirme (en 1119) la donation de l’église de Contamine-sur-Arve au monastère de Cluny. Cette confirmation est faite sous condition que Rodolphe de Faucigny, neveu du donateur et tous ceux qui après lui possèderont le château de Faucigny auront l’avouerie de cette église, et que la juridiction, en cas de contestations entre les hommes du seigneur de Faucigny et ceux de Contamine, n’appartiendra à nul autre qu’au dit seigneur et prieur. L’évêque fait cette donation pour le salut de son père Louis, de sa mère Tetberge ; de son aïeul Eimerard, de son frère Whillelme, des fils de ce dernier, ses neveux Rodolphe, Louis, Raymond, Gérard, évêque de Lausanne, et Amédée, évêque de Maurienne, d’Utilie, leur mère, ainsi que tous les membres de sa famille présents et à venir. L’acte est signé par Aimon, comte de Genevois ; Guillaume son fils ; Guillaume Dardel et Richard, vidomne et chevalier. Il est fait publiquement dans le cloître de Saint-Pierre, avec l’approbation des chanoines Gausseran et Albéric, doyen ; de Vlibert, prieur de Contamine ; de Ponce, chapelain ; de Willelme de Faucigny et son fils Rodolphe ; des évêques Gérard de Lausanne, et Amédée de Maurienne ; enfin, en présence de l’évêque de Châlons qui se rend avec l’abbé de Cluny auprès de l’empereur Henri pour négocier la paix entre l’Empire et le Sacerdoce. Il semblerait que ce couvent devienne la nécropole des sires de Faucigny. En 1862, le prince de Faucigny-Lucinge fera exécuter des fouilles dans l’ancien cimetière et dans l’actuelle église, mais sans résultat ; cependant, plusieurs dalles ont été trouvées dans le verger à vingt mètres au-dessus de la grange des religieux laissant présumer que c’est ici que se trouve l’emplacement de l’édifice primitif.  Dans son testament daté de 1262, Agnès de Faucigny déclarera vouloir être ensevelie où le sont son père, ses aïeux et prédécesseurs.

-        1.1.3 Guillaume

     L’habileté des Faucigny va prendre toute sa force et Louis, suivi par ses successeurs, saura élever ses descendants aux plus hautes charges ecclésiastiques. Cette omniprésence dans les hautes sphères du pouvoir religieux témoigne de l’influence que les seigneurs du Faucigny exerçaient sur les souverains d’alors. Au lendemain du Concile de Sutri (1046) et jusqu’au Concile de Latran (1124), les Évêques étaient nommés sous le contrôle de l’Empereur qui comptait sur les prélats pour relayer son autorité. En se réclamant du pouvoir impérial, les Faucigny pouvaient se prévaloir d’un certain ascendant sur leurs rivaux, les comtes de Genève.

     Tout laisse donc penser – ne serait-ce que par son mariage avec la puissante maison de Rheinfelden – que Louis exerce alors un pouvoir tant politique, économique que juridique bien réel sur la région. Il n’a pas pu en arriver là tout seul, ce qui confirme ce que nous écrivions plus haut : son père — et sans doute son grand-père – avait, avant lui, préparé le terrain.

     Thetberge de Rheinfelden est aussi l’épouse du comte de Genève, sûrement en secondes noces.

     Louis a aussi une fille qui s’appelle Ida (ou Ita ou Ithe) qui semble être née vers 1060. Elle est dite de « Glane » parce qu’elle est sans doute issue d’une seconde union de son père avec une femme se dénommant de Glane. (Source : Héraldique et Généalogie n° 96.386) Mais on ne sait rien car Gingins dit aussi que cette fameuse Ida mariée à Aymon 1er de Genève pourrait être l’une des filles de Pierre de Glane. Son demi-frère, Guy, est déjà évêque de Genève et pour consolider encore les liens, on marie la jeune fille au comte Aymon 1er de Genève.
Et là, si nous commençons effectivement à disposer de véritables documents pour comprendre ces temps anciens, nous avons quelques difficultés à percevoir les imbrications des unions successives ; en effet, Aymon 1er de Genève qui parait être né vers 1070 et décédé vers 1128 est le fils de Gérold II, mais il a pour mère Thetberge de Rheinfelden, celle-là même qui est devenue l’épouse de Louis 1er de Faucigny, le père de Ida. Donc, répétons-le, le comte et l’Évêque de Genève sont frères utérins.

     Aymon 1ᵉʳ de Genève et Ida ont au moins deux fils et une fille :

-        Gérold III ;

-        Amadeus, que l’on nommera plus tard Amédée 1er de Genève. Né vers 1098, comte de Genève en 1128 et décédé vers 1178, il se marie avec Mathilde de Cuiseaux née vers 1110, décédée vers 1132 dont il aura Guillaume 1er né vers 1132, décédé vers 1195 qui se mariera avec Béatrice de Valpërgue née en 1150, décédée en 1174 et qui est la fille de Guy II et de Béatrix Visconti ; il se mariera aussi avec Agnès de Savoie, fille de Amédée III et de Mathilde d’Albon puis, il se mariera avec Béatrice (ou Marguerite) de Faucigny. Attention, il y a un problème pour déterminer qui est la mère de Béatrice née vers 1180, Guillaume II né vers 1185 et décédé en 1252 et de Marguerite ou Nicole née vers 1180 et décédée le 09/05/1236 à Pierre-Châtel dans l’Isère : est-ce Béatrice de Valpergue ou Marguerite de Faucigny ? Jacques Saillot dans « le sang de Charlemagne n’° 30 p. 970 hésite, Jean-Pierre Masson opte pour Béatrice… De son union avec Béatrice Ainar de Domène née vers 1120, décédée vers 1137, Amédée 1er aura Comtessa née vers 1188. Souvenons-nous de Comtessa (ou Comtesson), nous allons bien vite la retrouver.

-        Lacérina ou Laure née vers 1100, décédée vers 1140. Mariée à Guillaume-Hugues 1er de Royan né vers 1075, décédé en 1133

     Quelques mots toutefois au sujet de Thetberge et de sa famille : elle est la fille de Rodolphe von Rheinfelden (de Hohenmölsen) qui est duc de Souabe en 1057, roi des Romains de 1077 à 1080, année de son décès. Il épouse Mathilde de Franconie née vers 1045 et décédée en 1060 puis Adélaïde de Savoie née vers 1052 et décédée vers 1079 ; elle est la fille de Odon (1023-1057) et de Adélaïde de Suze (1020-1071). De sa première union, il a Agnès, née en 1060, décédée en 1111, qui épouse Berthold II Zähringen. De son mariage avec Adélaïde de Savoie, il a Adélaïde née vers 1065 et décédée après 1092 qui épouse le roi de Hongrie, Lészlo 1er, fils de Béla 1er et de Richenza Piast. Mais ce n’est que d’une troisième union avec une certaine Thetberge que naît Thetberge de Rheinfelden.

     Il semble que les armes des Faucigny ne soient pas alors tout à fait celles que nous connaissons aujourd’hui, puisqu’elles étaient formées de trois pals au lieu de six, comme elles apparaîtront sous Agnès de Faucigny.

Catherine Livet
Ce texte est un résumé de la biographie de Louis 1er de Faucigny.

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