dimanche 1 mars 2020

Saint-Aubin

... à Limay dans les Yvelines

Bonjour mon lecteur,
Connaître l'histoire de l'église de ses ancêtres
Photo : Louis de Faucigny - 2019

Nous sommes donc le premier mars, le jour de la Saint-Aubin. 

Et ce saint m'intéresse énormément parce que je suis en train de reconstituer la vie des hommes ayant participé à la Grande Guerre et ayant un lien, à un titre ou un autre, avec  ce qui était alors le village de Limay dans les Yvelines.

Pour bien contextualiser la vie de nos prédécesseurs, il est primordial de bien comprendre leur environnement, tant temporel que spirituel sans oublier le spatial bien entendu.

Il faut donc commencer par s'intéresser à l'histoire du village, pour moi Limay, qui, même si elle suit la Grande Histoire, a des spécificités liées à la région à laquelle elle est rattachée, aux grands hommes qui y sont nés ou qui y ont joué un rôle particulier... il faut s'attacher aux "notables", aux cultures, aux infrastructures, aux commerces, aux commodités locaux etc. 

Et, bien entendu, il faut connaître l'histoire de l'église du village qui fut le coeur de la vie de nos ancêtres pendant des siècles et qui recèle toujours des trésors sans prix... 

L'église de Limay dans les Yvelines a pour patron Saint-Aubin.

Aubin est né vers l'an 468 en Bretagne. Il fut d'abord abbé de Nantilly puis de Saumur avant d'être évêque d'Angers. 
Il est très apprécié pour sa grande charité, il a passé sa vie à s'occuper des malheureux, des prisonniers, des malades, des indigents et on lui reconnaît un certain nombre de miracles de son vivant.
Des histoires merveilleuses circulent encore à son sujet, voici l'une d'entre elles : 
Illustration de la vie de St-Aubin
"Une malheureuse veuve, poursuivie par ses créanciers, avait été jetée sans aucun ménagement au fond d'une geôle infecte. Alerté, Aubin décide d'extraire la pauvresse de cet infâme taudis. Les gardiens  s'écartent sur le passage de celui qui est déjà considéré comme un saint homme par ses contemporains... sauf un qui, obstinément, se dresse devant lui pour lui interdire l'entrée de la prison... Aubin souffle sur le visage de l'irrévérencieux... qui tombe raide mort sur le champ... L'évêque n'a plus qu'à délivrer la femme et... à payer ses dettes..."

Il a été l'un des acteurs principaux du 3e Concile d'Orléans, présidée par Loup l'évêque de Lyon,  qui s'est  tenu en 538. C'est, semble-t-il lors de cette assemblée que fut décidé d'établir le jour du Seigneur, le dimanche, journée pendant laquelle le travail terrestre fut interdit... parmi les autres interdits, on trouve celui de l'usure
etc.
Saint-Aubin sut, contrairement aux autres évêques de l'époque, tenir tête aux Mérovingiens et imposer les règles du mariage interdisant les unions un peu trop consanguines, voire incestueuses, qui semblaient être d'usage chez ces grands seigneurs, descendants de Mérovée,  réputés assez barbares.
Pas moins de trente-trois canons furent rendus par le synode dont quelques uns contiennent des ordonnances.

BNF - Départ. des Manuscrits
Il fut canoniser en l'an 550 soit environ six ans seulement après sa mort.

Avoir quitté la terre ne l'empêchera pas de veiller sur ce qui s'y déroule et c'est ainsi que lors des
invasions normandes du 10e siècle, sur la prière des fidèles qui lui demandaient de porter secours à la ville en perdition, Saint-Aubin envoya alors un magnifique cavalier blanc qui, à la tête des troupes, boutera hors de Guérande les "Normands" envahisseurs.
Cette épopée est retracée dans les vitraux de la collégiale de Guérande qui est, bien entendu, dédiée à  Saint-Aubin.



L'église de Limay est de taille plus modeste que la collégiale de Guérande mais elle est très riche d'histoire et classée aux monuments historiques ainsi qu'une très grande partie de son mobilier, elle possède même une pièce inestimable, une vierge à l'enfant en bois sculpté datée du 12e siècle, si précieuse que la statue ne peut pas être conservée dans l'église.
La statue en pierre peinte de Saint-Aubin, dans l'église de Limay, se trouve sur un pilier de la nef ; elle ne date que de 1853 et est l’œuvre de Monsieur Verderey, sculpteur.

A bientôt, 

Catherine Livet

Bien connaître la vie de ses ancêtres


 

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