dimanche 13 septembre 2020

13 septembre 1515

 Mais pourquoi se souvient-on plus particulièrement de certains événements ?

Bonjour mon lecteur,

Les souverains français entendent bien faire valoir leurs droits sur le royaume de Naples et sur le duché de Milan... les guerres d'Italie se succèdent... Lorsque, le 1er janvier 1515, Louis XII quitte le monde, il se préparait à aller en guerre...

François 1er monte sur le trône de France, il détient également des droits sur le duché de Milan - qui après avoir été repris par Louis XII a été reperdu en 1510 - et comme ses prédécesseurs durant les vingt dernières années, compte bien les faire valoir... 

Quelques traités sont signés, beaucoup d'or est versé... la neutralité des voisins est assurée et une armée est rassemblée... parmi elle, des mercenaires allemands, des lansquenets... la France ne pouvant pas faire appel aux Suisses alliés à l'ennemi...

... L'armée franchit les Alpes... fait mouvement et installe son campement à Marignan - aujourd'hui Melignano en Italie - qui se trouve à une dizaine de kilomètres, au sud-est de Milan.

Face à l'armée française se trouve Maximilien Sforza, duc de Milan bénéficiant du soutien du pape, et son armée composée pour une grande part de redoutables piqueurs et arquebusiers suisses.

Ce 13 septembre 1515, les combats s'engagent... C'est terrible... une incroyable mêlée sanglante suit la

Marignan 1515
Détail miniature attribuée à de La Ratière vers 1515 - Musée Condé à Chantilly

charge de la cavalerie... Les Français sont à la peine... Lorsque la nuit tombe, les combats cessent... jusqu'à l'aube du lendemain où les assauts reprennent de plus belle... et puis arrive l'armée vénitienne - alliée de la France mais qui était encore, il y a peu, de l'autre côté -, qui tombe à bras raccourci sur le flanc des Suisses qui doivent abandonner la place... mais notons aussi que l'artillerie française, alors l'une des plus performantes d'Europe, malgré la lourdeur des canons, a été décisive. Les pertes en vies humaines sont considérables et se comptent en dizaines de milliers... même si, François 1er dira à sa mère que 4 000 hommes sont perdus de son côté...  sa gloire n'en sera que plus grande... 

La victoire française de Marignan en 1515, tous les Français s'en souviennent encore aujourd'hui même si, parfois, on ne sait plus qui étaient les belligérants ni même les enjeux de cette bataille... Alors, pourquoi se souvient-on si communément de cette date ?

Le jeune, il a une vingtaine d'années, magnifique  et géant roi de France vient d'établir les fondations du mythe François 1er... aussi fort physiquement que raffiné intellectuellement...


 
 
Sa mère, la reine Claude et sa sœur vont le rejoindre lors de son retour victorieux ; des immortalisations des exploits du brillant roi de France sont éditées...

Le chevalier Bayard, le mythique chevalier sans peur et sans reproche, aurait lui-même  adoubé chevalier ce roi magnifique...Madaille en argent à la gloire de François 1er à Marignan

Des  médailles en argent vont être frappées...


Etc.

 

 

 

Et si tout commence ce 14 septembre 1515, la construction de la légende va se poursuivre au fil des siècles... Louis-Philippe commandera une représentation de Marignan au peintre Fragonard qui réalisera, en 1836, une œuvre monumentale, huile sur toile, de 4,65
m de H sur 5,43 m de L qui sera exposée, avec d'autres tableaux, présentés de façon chronologique, dans la galerie des batailles du château de Versailles.

Et même dans des temps beaucoup plus proches de nous puisque de magnifiques images scolaires ont été éditées comme celle reproduite ici et qui représente le mythique roi de France François 1er fait chevalier par le non moins légendaire chevalier Bayard.

Mais revenons un instant en 1515... les Suisses, même s'ils doivent pour une fois s'incliner, sont de très puissants fantassins à la réputation bien établie... la France ne peut pas se passer de ces fantastiques soldats... Alors François 1er, dès 1516, va signer un accord avec la Confédération suisse, un traité de paix... ce qui permet que les mercenaires suisses redeviennent alliés de la France...

 N'est-ce donc pas à Marignan que débute la fameuse neutralité suisse ? 

A bientôt,

Catherine Livet

Vers d'autres dates

 

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