dimanche 1 novembre 2020

ChallengeAZ 2020 Lettre A

Pêle-mêle d'étrangetés et autres casse-tête - Challenge AZ 2020

Androgyne

Tout à commencé il y a très longtemps, lorsque j'ai débuté ma généalogie descendante...

J'en étais donc à rechercher les descendants des descendants des collatéraux de mes ascendants... 

Toute heureuse, je trouve l'acte de naissance d'une petite fille ;  pas de doute, elle ne peut pas avoir de frère ou sœur, elle est née juste neuf mois après le mariage de ses parents, Louis Joseph CHARLES et Rosalie Dauphin. 

L'acte de naissance est attrayant... il y a des mentions marginales tout autour... L'euphorie de la découverte étant retombée, je relis plus attentivement l'acte et là, après un petit froncement de sourcils, je hausse les épaules et je souris... La petite Marie Anne Joséphine Louise est dite de sexe masculin... Et puis, je lis la première mention marginale et je constate qu'il a fallut avoir recours au tribunal civil de Troyes pour faire corriger l'erreur qui pourtant paraissait évidente... La décision du tribunal de faire modifier la mention de sexe masculin par de sexe féminin est datée du 24 novembre 1897. La seconde mention marginale nous informe qu'elle s'est mariée le 13 décembre 1897... 

Voici l'acte de naissance de notre jeune  Marie Anne Joséphine Louise :

Acte de naissance de Marie Anne Joséphine Louise CHARLES
En fait, la situation de la fiancée n'a pas du amuser la famille... alors que personne ne soupçonnait jusqu'au dernier moment qu'il allait y avoir un problème :

Regardez un peu l'enchaînement des dates :

  1. première publication de bans : 30 octobre 1897 ;
  2. seconde publication : 07 novembre 1897 ;
  3. date du jugement : 24 novembre suivant ;
  4. mariage : 13 décembre de la même année.

Voici un extrait du jugement rectificatif de l'acte de naissance de Marie Anne Joséphine Louis CHARLES née le 28 février 1876 à Clérey dans l'Aube :

Remarquons que c'est le maire de l'Isle Aumont qui a fait la demande de rectification de l'acte de naissance de la demoiselle Charles qui est reconnue indigente et notons la grande rapidité d'intervention de la justice de l'époque.

Tout est bien qui finit bien, la demoiselle épouse son promis, Ernest Hippolyte Naudin, le 13 décembre 1897 à l'Isle Aumont dans l'Aube où elle habite avec ses parents.

Voici son acte de mariage :

Acte de mariage de Melle Charles



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici comment la mésaventure de la demoiselle est racontée dans mon livre des CHARLES :

...

1.1.2.8.5.6.1.1 : Marie Anne Joséphine Louise Elle naît le 28 février 1876 à Clérey dans l’Aube, dans la maison de sa grand-mère maternelle, Rosalie Goubaud. Son père, Louis Joseph CHARLES est alors dit domestique à Moussay, comme son épouse, Rosalie Dauphin. Il y a une particularité dans la rédaction de l’acte de naissance du bébé qui y est déclaré de sexe masculin ; le père, qui ne sait pas signer, ne fait pas attention lors de la lecture de l’acte ou pense que cela n’a pas d’importance, tout comme les témoins puisque Auguste Jeanson, manouvrier de 39 ans et Pierre Jeanet, marchand de 42 ans, tous les deux habitants de Clérey signent l’acte sans broncher, que penser également de la légèreté de l’officier de l’état civil qui inscrit sans faiblir que le bébé prénommé Marie Anne Joséphine Louise est de sexe masculin alors que le choix même de ces prénoms reflète que l’enfant est née de sexe féminin, sans aucune équivoque possible. L’enfant grandit et il faut maintenant penser à l’établir… on lui trouve un gentil fiancé et on publie les bans… et voilà que le mariage n’est pas possible… les deux futurs sont de même sexe… on tombe des nues et l’affaire se complique… pourtant, il faut bien marier cette jeune fille… Il faut faire appel à la justice et on doit exhiber la future devant le Tribunal Civil de Troyes qui ordonne, par jugement du 24 novembre 1897 que le mot « masculin » soit remplacé par le mot « féminin » dans l’acte de naissance de Marie Anne Joséphine Louise. C’est finalement le 13 décembre 1897 à l’Isle Aumont, toujours dans l’Aube, qu’elle épouse Ernest Hippolyte Naudin, orphelin de père et de mère lors de son mariage ; il est né le 08 novembre 1873 à Buchères dans l’Aube de Marc Guy qui est alors âgé de 34 ans et qui est manouvrier du hameau appelé Maisons Blanches à Buchères et de Marie Thérèse Rédon alors âgée de 31 ans, le père signe l’acte de naissance. Le jeune homme est blond de cheveux et de sourcils, il a les yeux bleus, son front est ordinaire, son nez moyen, comme sa bouche, son menton est rond, le tout dans un visage ovale et il mesure 1,64 m ; il est domestique en culture en 1894  mais travaillera bientôt au chemin de fer...

A demain pour la lettre B comme Bigamie

Catherine Livet

Vers l'ensemble du ChallengeAZ 2020

Bien reconstituer la vie de nos ancêtres

"de la généalogie à l'écriture"


 

 



9 commentaires:

  1. Pauvre jeune fille, quel désagrément alors qu'elle était toute à la joie de ses noces 😕

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui alors ! La pauvre... enfin tout s'est finalement arrangé pour elle

      Supprimer
  2. Déjà à cette époque c c'était difficile, imaginons ce que sera la généalogie au XXIIe siècle

    RépondreSupprimer
  3. C'est une rigolote petite anecdote qui a certainement du faire paniquer la famille pendant un temps mais aujourd'hui grâce au progrès cela ne poserait aucun problème.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai rencontré ce cas chez le Sosa 26 (AAGP de mes fils)Jean MAZIERE avec la mention du jugement rectificatif du tribunal de première instance. Pour lui, c'est au moment de la conscription que l'erreur est révélée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai l'impression que l'erreur était bien plus répandue qu'on le pense.

      Supprimer
  5. Une erreur malheureuse et tout se complique ! Pas facile pour l'épouse qui n'a du se rendre compte de tout ceci qu'à son mariage !

    RépondreSupprimer
  6. Une erreur vraiment stressante pour cette jeune fille ... qui aurait pu avoir d’autre conséquences comme la convocation au service militaire ...

    RépondreSupprimer
  7. Une histoire qui finit bien ! Et qui permet au final, grâce au rectificatif, d'en savoir un peu plus sur la situation de la jeune fille avant son mariage.

    RépondreSupprimer

Merci pour cette lecture.
Ecrivez moi un petit commentaire, je suis toujours heureuse d'échanger quelques mots avec les personnes cachées derrière les écrans.