mardi 24 novembre 2020

ChallengeAZ Lettre U

Pêle-mêle d'étrangetés et autres casse-tête - Challenge AZ 2020

U surpation d'identité 


 

 Extrait de mon livre 7, les Charles

1715
Louis Joseph
(1.1.2)

 

            Il naît entre 1712 et 1715, probablement dans la Marne et peut-être à Oyes.

C’est cependant à Mondement, mais toujours dans la Marne, qu’il épouse, le 25 janvier 1745, Louise Dappe, fille de Joseph, laboureur de Montgivroux et de Marguerite Guillot ; Louise a alors 24 ans et son fiancé 30 ans. C’est cet acte de mariage [2 E 437/1] qui nous apprend que le père de Louis Joseph est décédé et que sa mère, de la paroisse d’Oyes, est remariée avec Nicolas Félix qui est présent et consentant au mariage de son beau-fils, la mère de Louis Joseph est très certainement également présente ; c’est certainement encore ce Nicolas Félix qui sera le parrain du premier enfant de Louis Joseph. Il est possible que ce beau-père s’appelle Nicolas de son prénom et Félix de son nom car une signature, au bas de l’acte, donne cette appellation et il semblerait que les signatures alors présentent d’abord le prénom suivi du patronyme.

C’est le curé Nicolas Lorin qui célèbre le mariage et il nomme simplement le marié Louis CHARLES, fils de Martin CHARLES. C’est un peu étrange de faire cette remarque mais, petit à petit, nous allons découvrir que Louis CHARLES fait usage d’une autre identité que la sienne et cela aurait pu passer inaperçu s’il n’y avait pas eu l’intervention d’un second prêtre pour la rédaction des actes ; en fait Louis est connu sous le nom de Louis MARTIN. Cette habitude remonte sans doute à son enfance ; son père est Martin CHARLES et des confusions entre son prénom et son nom ont du être faites mais cela n’a aucune importance puisque la population de Mondement couplée à celle de Mongivroux ne doit pas dépasser une centaine d’habitants ; tout le monde se connaît et chacun sait que celui que l’on appelle Louis MARTIN est en réalité Louis CHARLES ; le curé Nicolas Lorin est peut-être le premier à appeler Louis, MARTIN, lorsqu’il s’adresse à lui ou qu’il parle de lui mais il sait aussi utiliser la véritable identité de son « ouaille » lorsqu’il s’agit de rédiger un acte officiel.

Le premier septembre 1758, le curé Lorin n'est plus là depuis peu et a été remplacé par le curé Salmon qui ne connaît pas cette habitude et qui va donc rédiger un acte erroné lors du décès du quatrième enfant de Louis CHARLES ; il réitérera cette erreur lors du baptême du huitième enfant célébré également en septembre 1758 en le nommant MARTIN mais, devenu familier de ses paroissiens, il aura eu connaissance de la vérité et lors du baptême du dernier enfant, en juillet 1760, il notera bien Louis CHARLES.

Acte de naissance de Louis enregistré sous le patronyme MARTIN :


 

            Louis, manouvrier à Mondement, y décédera le 26 janvier 1772 et y sera inhumé, muni de tous les sacrements, le lendemain [2 E 442/1] cependant, l’acte rédigé à cette occasion par le curé Jean-Baptiste Salmon nous apprend un détail qui a son importance, il écrit «… le corps de Louis Charles que le vulgaire appelait Martin Charles quoique Martin ne fut pas son nom » [2 E 437/1] ; le curé dit que le défunt est alors âgé d’environ 59 ans et que parents et amis sont présents à l’inhumation mais il est le seul à signer l’acte.

 

.../...

 A ce stade, nous pouvons légitimement penser que l’incident est oublié mais il n’en est rien et cette « fausse » identité va perdurer et avoir des conséquences plutôt fâcheuses où du moins un usage particulier de l’identité va provoquer quelques désagréments.

A la génération suivante, le fils de Louis CHARLES (dit MARTIN), Louis Jérôme CHARLES va brouiller les pistes.

Lorsqu'il est témoin du mariage de sa sœur Reine, dans une autre ville que Montgivroux, il est appelé Louis Jérôme CHARLES, son véritable nom.
Puis, c'est lui qui se marie, c'est le curé Jean-Baptiste Salmon, qui connaît bien la situation, qui va célébrer l'union. Il note que le marié est Louis Jérôme CHARLES, son véritable nom.
Les premiers enfants qui naissent de cette union sont baptisés et enregistrés par le curé Jean-Baptiste Salmon, ils sont tous nommés CHARLES. 


La Révolution française a balayé toutes les habitudes et usages de nos villageois, le bon curé Salmon ne fait désormais plus parti du paysage et un nouvel employé est chargé, à la mairie, de tenir les registres de naissances, mariages et décès du bourg de Mondement… et la rédaction de l’acte de naissance du premier enfant né durant cette période est plus que curieux car le père, Louis Charles, aurait déclaré nommer le bébé, de sexe féminin, Rosalie Martin et d’ailleurs, dans la table alphabétique dressée à la fin de l’an 2, l’enfant est inscrite Martin de son nom de famille et Rosalie de son prénom… L’habitude aurait-elle perduré ?
C'est dommage, la trace de Rosalie se perd.

Veuf, Louis Jérôme CHARLES va se remarier, sous sa véritable identité, avec Joséphine Pinard, le 09 février 1835.
Le 12 janvier 1836, naît un garçon que le père vient déclarer sous son identité réelle mais le petit Alexandre Arducius décède le 27 mai suivant et, lors de cette déclaration, le père dit s'appeler Charles MARTIN

À partir de 1822, le père sera prénommé Louis Armand au lieu de Louis Jérôme...
Sa malheureuse deuxième épouse décède ; c'est lui qui vient faire la déclaration à la mairie d'Esternay où il habite maintenant et... il dit s'appeler Charles Louis MARTIN ! Le nom qui était utilisé pour désigner son grand-père !

Il se remarie et a d'autres enfants... Il se fait appeler Louis Jérôme ou Louis Armand...

Nous arrivons en 1841 où Louis Jérôme va sérieusement se faire tancer par l'officier de l'état civil des Essart-lès-Sézanne qui procède au mariage de Louis Paul CHARLES, l'aîné de ses très nombreux enfants.  : "Charles Louis MARTIN ! Erreurs graves... qui ont été commises avec de fausses déclarations, etc."


 Les fantaisies identitaires de Louis Jérôme vont poser des problèmes à plusieurs de ses enfants lorsqu'ils voudront se marier, mais il semblerait que les remontrances de 1841 aient porté leurs fruits car, après cette date, il ne modifiera plus que son second prénom et continuera à se faire appeler, parfois, Louis Armand mais, plus jamais, il ne dira être MARTIN
Donc, un problème d'identité vient d'être réglé... 130 ans plus tard...

Sauf que... j'ai eu une mauvaise idée... celle d'aller chercher les enfants de Louis Paul CHARLES...
qui a eu au moins un fils, Just Albert CHARLES né le 13 janvier 1860 dans la Marne... que nous allons retrouver en 1887, sans domicile fixe et ramassé par les gendarmes qui vont le conduire devant un juge qui va le condamner à la relégation pour vol... mais c'est une autre histoire... mais, nous apprenons que ce malheureux Just Albert CHARLES se fait alors appeler Just MARTIN Pierre !


Quelle est cette obsession pour ce nom et/ou prénom de MARTIN ?

À demain pour la lettre V pour Veuve joyeuse


Vers l'ensemble de mon #ChallengeAZ 2020

Catherine Livet

Et si vous veniez me rejoindre sur Facebook ?

"de la généalogie à l'écriture"

  .・゜゜・ LIBRAIRIE ・゜゜・.

FNAC  
(Pour la version numérique de mes livres)

 VERSION KINDLE 

(Pour certains de mes livres - Aussi sur Abonnement Kindle)

Pour me joindre :


De la mise en place de votre projet au point final de votre livre de famille

 

Reconstituer fidèlement la vie de nos ancêtres


 

 

2 commentaires:

  1. Incompréhensible ! Êtes-vous sûre qu'il s'agisse bien des mêmes personnes ?

    RépondreSupprimer
  2. Oui, je suis certaine que ce sont les mêmes personnes mais leurs motivations sont effectivement incompréhensibles pour nous aujourd'hui.
    Merci pour votre lecture et votre commentaire.

    RépondreSupprimer

Merci pour cette lecture.
Ecrivez moi un petit commentaire, je suis toujours heureuse d'échanger quelques mots avec les personnes cachées derrière les écrans.