#ChallengeAZ 2021 Massacre

 

  

M assacre 

Voici Gaspard, né le 16 février 1519. C'est lui, le célèbre amiral de Coligny et, accessoirement, un ascendant de mes fils.

Il est le fils de Gaspard 1er de Coligny et de Marie Louise de Montmorency, la sœur d'Anne de Montmorency. La mère de Gaspard est dame d'honneur d'Eléonore d'Autriche, reine de France depuis son mariage avec François 1er. Le roi de France et son fils, le futur Henri II, sont très proches du connétable Anne de Montmorency, l'oncle maternel de Gaspard.

Le jeune Gaspard arrive donc à la cour de France avec ses frères, Odet que l'on connaîtra sous l'appellation de Cardinal de Châtillon et François qui, sous le nom d'Andelot, deviendra l'un des chefs huguenots.

Document BNF

Gaspard, un peu austère, suit de brillantes études à la cour de France, qui se déplace de château en château, en compagnie des enfants du roi, dont le futur Henri II qui est aussi né en 1519, et François de Guise(1) qui a également le même âge et qui deviendra le très grand chef catholique que l'on connaît lors des guerres de religion.

 

Gaspard, dès 1542, se bat pour François 1er puis pour Henri II. S'il faut manier les armes, il le fait toujours avec une grande détermination mais, il se montre également un très fin négociateur.
Avec d'Andelot, il est fait prisonnier après la capitulation de la ville de Saint-Quentin tombée aux mains des Habsbourg... C'est la défaite et le traité de Cateau-Cambrésis en 1559.

Ce serait donc durant son séjour dans les geôles de Charles-Quint que Gaspard, encouragé son frère, se convertit au protestantisme.

Henri II décède accidentellement cette même année 1559. Les Guise en profitent pour s'imposer et se montrer intraitables envers les protestants.

Gaspard qui, libéré, s'était retiré sur ses terres ancestrales de Châtillon, choqué par le sang versé, sort de sa réserve et annonce officiellement son appartenance à la Réforme ; il commence des négociations avec Catherine de Médicis et son fils François II en expliquant les revendications des protestants... Les Guise sont bien décidés à ne rien céder... la conciliation échoue...

Assassinat du duc de Guise - Document BNF

En 1562 débute la première véritable guerre de religion et Gaspard se range du côté de Louis de Condé, prince du sang, oncle d'Henri de Navarre, futur Henri IV de France et pas ami des Guise... En février 1563, François de Guise est abattu d'un coup de revolver dans le dos... Gaspard est accusé d'avoir commandité l'assassinat... Ce sera l'édit d'Amboise... Bien fragile trêve, la guerre reprend de plus belle et Anne de Montmorency, oncle protecteur de Gaspard, est tué à Saint-Denis en région parisienne... Le traité de Longjumeau est alors signé en 1568, les protestants perdent toutes leurs places fortes à l'exception de La Rochelle.

Mais l'édit de Longjumeau ne tient pas une année et la chasse aux protestants, désormais désarmés, est ouverte... on pille, on tue... Charlotte de Laval, l'épouse de Gaspard, meurt à Orléans, où elle s'était réfugiée, de la typhoïde qui fait des ravages et Gaspard est obligé de fuir ses terres de Châtillon pour échapper au massacre... La Rochelle devient le seul refuge des protestants ; seul le cardinal de Châtillon s'enfuit en Angleterre, alliée à leur cause, pour chercher le financement nécessaire à cette lutte sans merci.

Le 13 mars 1569, les protestants affrontent l'armée royale à Jarnac. Louis de Bourbon est blessé... il veut rendre les armes mais, le capitaine des gardes du duc d'Anjou, futur Henri III, l'abat d'une balle de pistolet... Gaspard prend alors la tête de l'armée protestante... va s'ensuivre des confrontations brutales et sanglantes... L'amiral de Coligny, grand chef de guerre, arrive à remonter jusqu'à la Charité-sur-Loire et menace de se fondre, l'épée à la main, sur Paris... Le roi de France préfère signer, en août 1570, la paix de Saint-Germain.

La vie reprendrait-elle ? Gaspard épouse Jacqueline de Montbel d'Entremont, veuve de Du Bouchage, et se rapproche de la famille royale. Mais voilà que les Espagnols, catholiques, oppressent les protestants des Pays-Bas. Gaspard aimerait que la France intervienne pour empêcher les Habsbourg de nuire aux Pays-Bas mais, Catherine de Médicis voit là une nouvelle guerre de religion et refuse... Gaspard recrute alors des troupes... le conseil royal prend très mal cette initiative...

Le 18 août 1572, Henri de Navarre, futur roi de France sous le nom d'Henri IV - accessoirement, ascendant multiple dans mes généalogies - et Marguerite de Valois, sœur du roi et donc fille de Catherine de Médicis, s'épousent... la paix définitive devrait naître de ce mariage... Tous les grands protestants du royaume sont réunis à Paris pour l'occasion.

Document BNF

Le 22 août suivant, alors que Gaspard rentre d'une partie de jeu de paume à laquelle il se trouvait en compagnie du roi de France, le seigneur de Maurevert le blesse d'un coup de feu... L'amiral est raccompagné chez lui, rue de Béthisy. Alertés, le roi Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis, dépêchent auprès de lui le chirurgien de la famille royale et se rendent au chevet de Gaspard pour l'assurer de leur amitié et que justice serait rendue. Les amis de Gaspard le pressent de quitter Paris mais, l'amiral refuse, faisant confiance aux paroles du roi de France...

Mais voilà que, dans la nuit du 23 au 24 août de cette funeste année 1572, un évènement terrible se déroule, il restera dans l'histoire sous le nom de Saint-Barthélémy...

Document BNF

Dès la première note du tocsin appelant au massacre des chefs protestants, le duc de Guise, le chevalier d'Angoulême et le duc d'Aumale se seraient précipités au logis de l'amiral. Le garde, chargé par Charles IX d'interdire la porte, poignarde lui-même Gaspard de Coligny, les Suisses et les domestiques se précipitent pour tenter de refermer la porte et la bloquer avec des coffres mais, l'un d'entre eux est tué... les seigneurs protestants qui restaient auprès de l'amiral prennent la fuite... Alors, Monsieur de Coligny, s'adressant à ses domestiques, leur dit : "Mes amis, je n'ai plus que faire de secours humain, c'est ma mort, que je
reçois volontiers de la main de Dieu ; sauvez-vous." L'amiral s'agenouille auprès de son lit et offre son âme à Dieu lorsqu'un dénommé Bresme, un homme du duc de Guise, lui demande "N'es-tu pas l'amiral ?" "Jeune homme ; respecte ma vieillesse" répond l'amiral" avant d'être transpercé d'un coup d'épée puis à moitié fendu d'un coup de taille sur la tête. 

"La besogne est-elle accomplie ?" aurait demandé le duc de Guise arrivant avec ses acolytes dans la cour de l'immeuble ; Bresme leur aurait alors jeté le corps de l'amiral, encore vivant, dont il aurait fallu laver le visage du sang qui le recouvrait pour le reconnaître.
L'amiral Gaspard de Coligny est achevé, dépecé et les morceaux dispersés aux quatre coins de la ville...

(Généalogie de mes fils)

(1) dont le père, Claude de Lorraine, est un ascendant multiple de mes fils

- Assassinat de l'amiral Gaspard de Coligny d'après Agrippa d'Aubigné - Histoire universelle dédiée à la postérité 

A demain pour la lettre N : Noyé dans la Deüle

Catherine Livet

Avez-vous des ancêtres morts de mort violente ?

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