Comme tous les matins, elle quitte son domicile du 53 Boulevard Beaumarchais dans le 3e arrondissement de la capitale. Ce 31 juillet 1894, elle vaque à ses occupations quotidiennes et ce jour-là, c'est jour de lessive.
Le 27 septembre de la même année, quartier Saint-Thomas, un passant repère un corps flottant à la surface de la Seine. Il appelle à l'aide. Un gardien de la Paix arrive sur les lieux et prend la situation en main...
C'est bien un corps humain... Si l'on en croît les vêtements, c'est une femme qui est tombée à la baille : le visage est bouffi, tuméfié, d'une drôle de couleur bronze... méconnaissable... La dépouille, dont la putréfaction s'accélère dès la sortie de l'eau, est transportée Quai de l'Archevêché, sur l'Ile de la Cité dans le 4e arrondissement. Là, elle est installée sur un lit de fer continuellement refroidi pour retarder la décomposition ; les vêtements et tout ce qui a été trouvé sur elle ont été soigneusement nettoyés et exposés afin que l'on puisse aisément les reconnaître...
C'est une très grande attraction que l'exposition à la morgue de Paris(1)... On y vient avec l'espoir d'y retrouver un proche disparu mais aussi, en curieux...
Intérieur de la morgue de Paris (2) |
Henri Espitalier fonce Quai de l'Archevêché, à la morgue de Paris. La dépouille méconnaissable n'est plus une inconnue, Henri Espitalier affirme que la noyée s'appelle Esther Marie Chalvet, elle est née de père non dénommé et d'Eulalie Esther Chalvet, le 19 octobre 1851 à Belleville et elle était devenue l'épouse du déclarant le 15 juin 1875 dans le 18e arrondissement de Paris. Henri Espitalier reconnaît formellement les vêtements et les petits bijoux de la noyée dont le corps et le visage sont méconnaissables.
La date du décès de la malheureuse est fixée vers le 31 juillet 1894, la date de sa disparition, il est précisé sur l'acte de décès que son corps a été transporté à la morgue le 27 septembre, jour de la découverte du cadavre et l'acte est rédigé le 03 octobre suivant, jour où Henri Espitalier est venu reconnaître les affaires de la défunte.
Peut-on aujourd'hui imaginer ce corps en putréfaction exposé à la vue de tous ?
A demain pour la lettre Y : Yard ou mètre, c'est toujours trop haut !
Catherine Livet
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(1) Voir Thérèse Raquin d'Emile Zola : « Un spectacle à la portée de toutes les bourses que se paient gratuitement les passants pauvres ou riches, la porte est ouverte, entre qui veut, il y a des amateurs qui font un détour pour ne pas manquer une de ces représentations de la mort. Lorsque les dalles sont nues, les gens sortent désappointés, volés, murmurant entre leurs dents ; lorsque les dalles sont bien garnies, lorsqu’il y a un bel étalage de chair humaine, les visiteurs se pressent, se donnent des émotions à bon marché, s’épouvantant, plaisantent, applaudissent ou sifflent comme au théâtre et se retirent satisfaits en déclarant que la Morgue est réussie ce jour-là. »
(2) Courtin , Dessinateur-lithographe - Musée Carnavalet, Histoire de Paris - G.33023 - C0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Estampe Arts graphiques Lithographie Dimensions Oeuvre : H. : 13,4 cm, l. : 17,6 cm - Dimensions - Montage : H. : 32,5 cm, l. : 50 cm
Brrr... Quelle horreur de retrouver un proche de cette façon !
RépondreSupprimerHeureusement que ce genre d'"exposition" n'existe plus, on est bien d'accord !
RépondreSupprimerEncore une sacrée histoire ! ��
RépondreSupprimerQuel spectacle ...
RépondreSupprimerJuste après le déjeuner, c'est assez indigeste , j'aurai moins faim ce soir.
RépondreSupprimerAh là là ! Je suis bien désolée... ce n'était pas le but de ma publication ! Merci pour ta lecture !
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