Intimisme : René Livet
Bonjour mon lecteur,
Je suis mûre. Enfin ! Je suis prête à parler de mes parents et, plus particulièrement, de mon père.
Il est né le 26 décembre 1922 ; il aurait 100 ans si le destin l'avait voulu... Il en a décidé autrement mais, il lui a tout de même accordé 80 printemps... pas tous très doux...
Mon père, le premier homme de ma vie, celui à qui je ressemble... il vit en moi... c'est normal, depuis ma naissance, il n'a eu de cesse de forger celle que je suis devenue... Il disait que j'étais le portrait de sa mère mais, je n'en suis pas sûre du tout surtout que, orphelin très jeune et élevé par sa grand-mère maternelle, il a toujours superposé les images de ces deux femmes alors, je ne sais même pas s'il parlait de l'une ou de l'autre.
Elle est née le 19 août 1881 dans notre village familial situé dans le 14e arrondissement de Paris.
J'ai de nombreuses photographies qui la représentent à différents âges mais aucune d'elles plus jeune. Cette photo a donc été prise en 1897, elle a donc 125 ans !
C'est fou ! Ce n'est pas le seul souvenir de sa jeunesse que je possède.
Regardez bien la photo. Elle porte :
- des boucles d'oreilles que j'ai toujours, mais qui sont cassées,
- un collier qui est en deux morceaux dans un coffret sur une étagère dans ma bibliothèque,
- un bracelet en argent, un peu abîmé, que je n'ai pas pu faire réparer, mais qui est toujours dans une de mes "boîtes à souvenirs",
- si j'ai bien également la chaîne que l'on distingue sur la photo, je n'ai plus la montre gousset qui a été perdue après qu'elle a été empruntée pour réparation.
Voici Germaine Livet à l'âge de 16 ans. Elle est née le 17 janvier 1900 dans notre village du 14e où elle est décédée, bien trop jeune, le 04 janvier 1927.
Mon père étant né en 1922, le moins que l'on puisse dire est que les souvenirs de sa mère ne peuvent qu'être flous... Il est certain que ses grands-parents et son oncle maternels lui ont énormément parlé de la pauvre Germaine, il tiendrait donc ses souvenirs de ce qu'on lui a raconté plutôt que de sa propre mémoire.
Cette photo a été prise en 1916, pour être envoyée par Germaine à son père Noé Livet qui était alors infirmier militaire à Enghien les bains. Elle existe en plusieurs versions colorisées par le photographe qui a réalisé le tirage. J'ai toujours pensé que Germaine - qui s'appelait Andrée à l'état civil - n'a jamais été satisfaite du rendu de la couleur prune de sa robe et que, finalement, elle a expédié la photo en noir et blanc à son père.
Me voici. Comme ma grand-mère et mon arrière-grand-mère paternelles, j'ai 16 ans sur cette photo. Je fais plus que mon âge, cela a toujours été ainsi, jusqu'à mes 40 ans, surtout que j'étais très maquillée... depuis mes 14 ans... Il y a une raison... l'explication viendra plus tard... Je suis également née dans le 14e arrondissement et j'ai grandi dans le même immeuble que mon père et que ma grand-mère.
J'ai cherché dans tous mes albums, je n'ai pas de photo de moi en pied. D'ailleurs, bien que cela puisse paraître surprenant, je n'ai que très peu de photos de moi...
Je ne suis pas aussi sûre que mon père d'être le portrait craché de l'une ou de l'autre, du moins physiquement, mais je pense ne pas être la mieux placée pour en juger.
Qu'en pensez-vous ? Selon vous, je ressemble plus à ma grand-mère, Germaine Livet, ou à mon arrière-grand-mère, Emilie Chalvet ?
Je suis en train de rédiger l'histoire des Livet. Une très grande partie de cet ouvrage est réservé à mon père, René Livet. J'avais déjà écrit un épisode très important de sa vie qui aurait dû être édité il y a quelques années déjà, mais mon éditeur a fait plus ou moins faillite à cause de la crise sanitaire liée au covid. J'ai récupéré mes droits, non sans problèmes et en devant débourser de nombreux deniers... mais, c'est fait.
Alors, très prochainement, avant la fin de l'année qui marquera l'anniversaire symbolique de ses 100 ans, va sortir "Un p'tit gars du S.T.O" mais ce n'est qu'une infime partie de sa vie... en temps... car ses plus belles années lui ont été volées...
Il n'était pas seul dans l'aventure, il avait de nombreux camarades d'infortune dont il a gardé toute sa vie les coordonnées et, pour certains, les photographies.
Si vous aussi vous avez un proche concerné par le S.T.O et qu'il était à Ulm, en Allemagne, entre 1942 et 1945 et, surtout, s'il était affecté à la deutsche reichsbahn, consultez la liste des compagnons de mon père et n'hésitez pas à prendre contact avec moi.
Liste des camarades de la Deutsche reichsbahn
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