Oui, le fameux BILA, le BAT d’Af… Tataouine…
Biribi… réservé aux « mauvais garçons », les vrais, les durs, les
tatoués… Ah comme je vous connais bien ! Tout a commencé avec la recherche de mon arrière-grand-père
maternel dont personne ne savait rien dans la famille et la découverte de cet
homme fabuleux au destin tragique mais bon, ce n’est pas de lui dont je veux parler aujourd’hui mais de Jules Télémaque Rahir qui est né en 1892 à
Paris.
A l’époque de son service militaire, Jules Télémaque Rahïr est sensé habiter avec sa
famille au 20 de la rue Charbonnière dans le 18e arrondissement de
la capitale mais appelé à l’activité le 09 octobre 1913, il ne répond pas et il
commence ses obligations militaires par une interruption de services du 09 au
23 octobre 1913.
Il faut reconnaître qu’il a
une bonne excuse… il est alors détenu à la prison de Pau, dans les
Pyrénées-Atlantiques, jusqu’au 23 octobre 1913 inclus…
il n’en est pas à sa première condamnation, c’est pour
cette raison que, dès le 29 juillet de la même année, le gouverneur militaire
de Paris avait décidé de l’affecter à un bataillon d’infanterie légère
d’Afrique.
Le « Challenge AZ » étant tout public, je ne
dirai rien ici des abominations qui ont été commises au sein de ces BAT d’Af si
particuliers de l’Armée française… je les ai pourtant évoquées lorsque j’ai
parlé de mon terrible arrière-grand-père… âmes sensibles, ne lisez pas la vie de Gustave Beckrich.
Pour Jules Télémaque Rahir, la situation est vraiment différente… mauvais
garçon… il ne l’était peut-être pas tant que cela dans sa jeunesse. Son père,
Jules Edmond Télémaque, avait participé aux campagnes du Tonkin (partie de
l’actuel Viêt Nam) et il en avait conservé le goût des voyages lointains qu’il
a sans doute transmis à son fils mais le jeune Jules n’avait peut-être pas les
moyens de payer le prix d’une traversée lointaine alors, il est parti sur les
routes de France et… a été condamné pour vagabondage… et à l’époque, on ne
rigolait pas avec ce délit…
et ce genre de condamnations, avec quelques unes pour mendicité, aux
quatre coins de France et de Navarre, il en a pléthore et
des « bêtises », il va finir par en faire… vol, grivèlerie, bris de
clôture… mais il va toujours être amnistié… après… le plus souvent selon la loi
du 29 avril 1921… Du coup, il va rester longtemps à l’armée car il sera tout de
même obligé de purger quelques peines de prison…
Lui a-t-il été remboursé, lors des amnisties, les amendes
qu’il a versées ?
Au Bat d'Af on retrouve aussi les frères Scholtz qui sont les neveux de mon terrible arrière-grand-père Gustave Beckrich
Merci d'avoir lu ce petit texte.
A demain pour... C
Catherine Livet
Merci de présenter ce bataillon souvent méconnu. J'avais un grand oncle "vaurien" (légères peines de prison avant et pendant le conflit, notamment pour bagarres) : il y a été envoyé directement ! Hélas pour lui il n'a pas survécu : le méchant garçon a rejoint les Morts pour la France...
RépondreSupprimerMélanie - Murmures d'ancêtres
Merci Mélanie. Hé oui ! On ne parle pas assez de ces mauvais garçons qui parfois ne l'étaient pas tant.
SupprimerFallait pas le dire, je suis allée lire la vie de Gustave et j'en ressors les larmes au bord des yeux. De quoi pouvons-nous nous plaindre de nos jours, quand on est confronté à une telle détresse ! Merveilleux texte de mémoire, bravo !
RépondreSupprimerMerci à vous
RépondreSupprimerQuel récit et quel parcours !
RépondreSupprimerJe n'ose lire ton article sur Gustave Beckrich !
Je crois que tu peux mais certains trouvent effectivement que la vie du terrible Gustave Beckrich a été bien triste
SupprimerJe ne connaissais pas ce régiment, merci de l’avoir présenté. Pour ma part, j’ai rencontré le cousin d’un ancêtre qui avait été condamné également... pour un vol de quelques francs, le prix était lourd à payer.
RépondreSupprimerOui, entre la dureté de cette époque et le laxisme d'aujourd'hui il y a un boulevard et un juste milieu qui ne devrait pas être si difficile à trouver
RépondreSupprimerMerci Catherine pour cet article. Comme d'autres, j'en ai profité pour aller lire l'article sur Gustave Beckrich : c'est un texte magnifique et un très bel hommage. Poignant !
RépondreSupprimerAh merci Christelle !
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