U sine d’armement
Il est exactement 2 h 21 ce 20
octobre 1915 lorsqu’une première explosion se produit dans l’usine de Monsieur
Louis Billant, un ensemble de bâtiments légers, installées au 174 de la rue de
Tolbiac dans le 13e arrondissement de Paris.
Il semble qu’une caisse emplie de
grenades ait explosé lors de son chargement sur un camion entraînant des
déflagrations en chaîne…
Pour empêcher ce genre de problèmes, la règle était
pourtant de ne pas avoir plus de 5 000 grenades terminées dans les locaux de
fabrication mais il paraît que ce jour là, comme il fallait toujours produire
plus pour approvisionner le front, le stock au sein de l’usine s’élevait à 15
000 grenades.
Lorsque cette fumée veut bien se
dissiper, les sauveteurs et les badauds commencent à percevoir l’étendue des
dégâts… plus un seul mur des de l’usine n’est debout…
Les sauveteurs retirent des
décombres des corps dans un état horrible, difficilement identifiables parfois
même, ils découvrent des têtes, des ossements…
Les blessés sont évacués par
ambulances vers les hôpitaux de Cochin et de la Pitié ainsi que sur les
différents points de secours de la Croix-Rouge..
Si quelques personnes ne sont que
légèrement blessées, d’autres sont dans un état désespéré.
Ce 20 octobre 1915, ma future grand-mère avait 15 ans ; comme tous les matins, elle s'est laissé glisser sur la rampe de l'escalier, d'un bond elle s'est retrouvée sur ses pieds au milieu du palier du rez-de-chaussée, elle a ouvert la porte d'entrée à toute volée et s'est précipitée sur la chaussée... elle a été renversée par un triporteur... Sa mère a préféré la garder en observation...
Ce 20 octobre 1915, Germaine Livet ne s'est pas présentée à l'usine du 174 rue de Tolbiac...
Je suis toute abasourdie... en vous racontant cette histoire, je viens de prendre conscience que si ma grand-mère avait été une "jeune fille sage", elle n'aurait pas été empêchée d'aller travailler... mais moi, je ne serai pas là à vous parler de la vie de mes ancêtres... Ah le destin !
Demain dimanche, repos... enfin presque puisque ce sera ma fête alors, je ne vais pas avoir beaucoup de temps... Je vous dis donc à lundi pour la lettre...V
Catherine Livet
eh oui, c'est çà le destin ; remerciez le ciel d'avoir eu une grand mère sportive et pleine de vie
RépondreSupprimerJe pense très souvent à elle. Merci pour votre lecture et votre commentaire.
RépondreSupprimerEn effet ça fait froid dans le dos... Le destin est parfois bien mystérieux.
RépondreSupprimerC'est ce genre d'histoire vraie qui nous rappelle que la vie est si fragile et donc si précieuse.
RépondreSupprimerMerci Christelle de cette nouvelle lecture.