#RDVAncestral avec Aimée Angélique Prévost

Parmi tous ces jours qui se suivent, parfois heureux, parfois douloureux, il y en a un que j'attends avec une, souvent, une certaine impatience et, toujours, avec bonheur. C'est le troisième samedi du mois, celui du #RDVAncestral ou mon esprit rencontre celui d'un ancêtre qui, peut-être, pourra me raconter une partie de sa vie. Aujourd'hui, j'ai décidé de reprendre mes recherches généalogiques et donc, de rencontrer l'esprit d'une personne que je ne connaissais pas vraiment jusqu'alors.

Comment ne pas vouloir faire votre connaissance, vous qui portez les si jolis prénoms d'Aimée et d'Angélique ? Que savais-je de vous à part le nom de Prévost qui vous a été transmis par votre père Matthieu et que vous êtes la femme de Claude Frédéric Aumont ?

L'élément principal, celui pour lequel vous figurez dans mon arbre généalogique, est que vous êtes la mère de Louise, Angélique, Antoinette Aumont... dont la première qualité — toujours dans un cadre généalogique — est d'être l'épouse d'Auguste, Marie, Edmé Neuhaüs, l'un de mes ancêtres sur lequel je me suis attardée au point de l'avoir rencontré lors d'un #RDVAncestral.

Ah ! Comme les femmes sont souvent invisibles lors des recherches généalogiques ! Et pourtant, sans elles, il n'y aurait pas de vie ! Alors, j'estime qu'il est temps que je tente de vous sortir un peu de l'ombre et de m'aventurer dans des recherches, peut-être hasardeuses, en espérant retrouver vos ancêtres... qui sont donc aussi les miens.

Aujourd'hui, je sais qu'en plus de Louise, Angélique, Antoinette et de Jean-Baptiste, vous avez enfanté bien d'autres fois. C'était si naturel à votre époque et cela paraît si incroyable à la mienne. J'avais rencontré votre fils Jean-Baptiste lors du mariage de sa sœur Louise, le 19 janvier 1813, à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis. Le mariage s'était déroulé en deux épisodes, car la mère de l'époux était absente alors que sa présence avait été annoncée. J'avais noté que vous ne saviez pas signer et que vous habitiez, avec votre époux, Claude Frédéric Aumont, au 46 de la rue de Compoise à Saint-Denis, mais une grande partie de votre vie s'est déroulée à Stains... bon, le voyage n'a certainement pas été dépaysant puisque les deux villes ne sont séparées que de quelques kilomètres.


C'est là, dans l'église de Stains, que vous avez épousé Claude Frédéric Aumont qui était compagnon maçon.
Ses parents, Robert et Geneviève Dubuisson, étaient décédés. C'est son oncle, Louis Aumont, demeurant à Versailles où il exerce la profession de menuisier, qui a donné son consentement. Claude Frédéric avait alors 24 ans et était de droit de la paroisse de Saint-Gervais à Paris.
Lors de votre union, le 30 novembre 1782, vous n'aviez que 19 ans ; votre père, Mathieu, qui était journalier, et votre mère, Marie, Louise, Denise Lusurier, ont donné leur consentement à votre union.
Votre époux était assisté par Denis et Jean Brulé, maçon à Stains. Votre père et votre cousin germain, Claude Duru, fils de feu Claude, vigneron, étaient vos témoins.
Il semble que seuls votre père et Jean Brulé déclarent ne savoir ni écrire, ni même signer ; ce qui laisse penser que la signature "Prévost" en bas de l'acte est la vôtre...
Votre mariage, de toute évidence, a été précédé d'une période d'essai puisque, le 02 décembre suivant votre union, vous donnez le jour à Denis Frédéric qui, le jour même, a été porté sur les fonts baptismaux par Denis Brulé, fils de Denis, maçon, et par Marie, Jeanne Prévost, fille de Matthieu, qui ne sait pas signer. Il est probable que la marraine de votre fils soit aussi votre sœur, mais pour l'instant, il n'y a pas de certitude.
Pierre Julien arrive le 10 septembre 1783 et est immédiatement baptisé en présence de son parrain, Pierre, Martial Mary et de sa marraine, Angélique, Judith Duru, fille de feu Claude, vigneron. Quelle heureuse initiative de n'avoir pas perdu de temps entre la naissance et le baptême, car le bébé décède le même jour.

C'est Jean-Baptiste, dont nous avons déjà parlé, qui, le 29 janvier 1785, pointe le bout de son nez. Lui aussi est immédiatement baptisé. Son parrain est Jean-Baptiste Roger, fils de Jean-Baptiste, vigneron, et sa marraine est Marie, Jeanne Prévost, fille de Matthieu et donc, encore une fois, très probablement, sa tante maternelle.

Deux ans plus tard, le 24 janvier 1787, Alexis Elie s'invite chez vous. Il est immédiatement baptisé. Son parrain est un autre fils de feu Claude Duru, François Alexis, et sa marraine est Marie Marguerite Charlotte Aubert, fille de Simon qui est maçon.

C'est une fille que vous mettez au monde le 16 septembre 1788. Il semble qu'il y ait une rupture dans le choix du parrain et de la marraine, car ceux de Marie Angélique ne semblent pas être de votre entourage proche. Le parrain est Jean Schlater, cordonnier de la paroisse de Saint-Jean-en-Grève, à Paris, où il habite et travaille, rue de l'Homme armé et la marraine est Marie, Charlotte Aullicot, l'épouse du parrain.

Tribune du Champ de Mars, 14/07/1790 (1)
Et puis, vous êtes rattrapée par l'Histoire. Vous, Aimée Angélique, mais aussi votre époux et tout votre entourage. Et, lorsque le curé, qui a pourtant déjà rédigé presque tous les actes concernant votre famille et qui, donc, vous connaît bien, transcrit l'acte de baptême de votre nouveau-né, il n'écrit pas que votre époux est maçon et il utilise une curieuse tournure. Le père est dit "sergent de la Garde nationale" et, ce premier jour d'août 1790, l'enfant prénommé Constant François, né la veille, est "tenu sur les fonts sacrés du baptême aux noms et en la présence de ladite Garde nationale sous les armes par sieur Jean-Marie Constant Domere, major de ladite Garde et par demoiselle Françoise Joséphine Domere, sa sœur..."
Quinze jours plus tard, le curé reprend ses habitudes de rédaction lorsqu'il procède à l'inhumation de Marie Angélique, décédée la veille, le père de la petite défunte, présent, est de nouveau qualifié de compagnon maçon.

Pratiquement un an plus tard, le 13 août 1791, François Constant, décédé la veille, rejoint sa sœur au cimetière de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Stains.

C'est le 05 juin 1792 que vous donnez la vie à Louise Angélique Antoinette, dont nous avons déjà parlé au début de ce #RDVAncestral. Elle est baptisée le lendemain. Son parrain est Antoine Garde et sa marraine, Aimée Perrot.
L'an premier de la République française, vous assistez au mariage de votre sœur, que nous avons croisée plusieurs fois en qualité de marraine de vos enfants, Marie, Jeanne. Elle épouse Pierre Morice qui est domicilié à Paris, mais qui est natif du département de la Loire.
Le 5 pluviôse de l'an 3, votre époux, le citoyen Frédéric Aumont, s'est présenté pour déclarer que, à cinq heures du matin, vous avez accouché d'un enfant femelle. Il était accompagné du citoyen François Matter et de la citoyenne Marie Marguerite Denise Gillet ainsi que par François Chapon Tout ce petit monde a donné les prénoms de Marguerite Françoise au bébé. Malheureusement, l'enfant ne vit que quatre jours.

C'est la dernière trace que j'ai relevée de la présence de votre famille à Stains. Ensuite, je vous ai suivie à Saint-Denis où vos enfants se sont mariés ; Jean-Baptiste en 1808, Louise Angélique Antoinette en 1813 et Alexis Elie en 1816.

C'est dans cette ville que, le 12 décembre 1820, vous êtes devenue veuve.  La déclaration du décès de Claude Frédéric Aumont, natif de Paris et âgé de 62 ans, a été faite par votre fils Alexis Elie, tailleur d'habits et par votre gendre, Edmé Neuhaüs, perruquier.
Vous avez survécu jusqu'au 21 novembre 1839 où vous êtes décédée, chez vous, au 58 rue de Paris. Votre fils, Jean-Baptiste, alors âgé de 54 ans et maçon à Paris où il habitait 4 rue Sainte-Marie, faubourg Saint-Gervais est venu assister son frère, Alexis Elie pour faire la déclaration de votre décès et, sans doute, accompagner vos derniers instants.

Et voilà, je pense que j'ai fait le tour. Bien entendu, votre vie de ne résume pas à ces dates, mais il faut bien un début et, faites-moi confiance, je finirai bien par étoffer mon récit, sauf qu'aujourd'hui, notre #RDVAncestral touche à sa fin et qu'il faut que nous rejoignions nos places respectives. Nous nous reverrons, car je pense rendre visite prochainement à Louise Angélique Antoinette ainsi qu'à son père.

Catherine Livet

Ce texte a été écrit dans le cadre du #RDVAncestral, il est aussi sélectionné pour représenter la lettre A du #ChallengeAZ de 2023.

Je vous invite à rejoindre le groupe Facebook "De la généalogie à l'écriture", vous y trouverez des idées pour écrire votre histoire familiale. 

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Crédit photo : (1)  Arrivée du cortège à la tribune du Champ de Mars pour la cérémonie de la Confédération Nationale, le 14 juillet 1790 - Anonyme , Graveur Chéreau, Jacques-Simon (dit I ou l'Aîné) , Marchand d'estampes
Vers 17851795 18e siècle Musée Carnavalet, Histoire de Paris G.28186 CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris Estampe Arts graphiques Révolution française Estampe Eau-forte Colorié Dimensions - Oeuvre : Hauteur : 27,3 cm - Largeur : 35,1 cm - Dimensions - Montage ancien : Hauteur : 27,3 cm - Largeur : 35,1 cm - Dimensions - Montage : Hauteur : 32,5 cm, Largeur : 50 cm

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