Me voici, comme chaque troisième samedi du mois, perdue dans mes pensées... Mon esprit s'envole à la rencontre de celui de l'un de mes ancêtres, mais rien ne se fait au hasard. Il est devenu traditionnel de partir à la recherche de son sosa(1) portant le millésime de l'année débutante, sauf que, pas l'ombre de mon ancêtre 2024 dans mon arbre... la branche concernée s'arrête au numéro 63.
Comme je suis heureuse de vous rencontrer, Adèle, Natalie Baudhuin. Je ne sais que bien peu de choses à votre sujet. Vous êtes née le 16 novembre 1823 à Montay, dans le département du Nord ; vous êtes la fille de Francis, François, qui est journalier, et de Marie Adrienne Bouclÿ, qui est fileuse.
Bien entendu, je ne sais rien de votre enfance car, lorsque j'ai fait votre connaissance, vous étiez déjà âgée de 21 ans et 5 mois ; nous étions le 21 avril 1845, toujours à Montay, le jour où vous avez épousé Nicolas Jean-Baptiste Leferme, âgé de 23 ans et 11 mois, menuisier ébéniste, fils de Jean-Baptiste, débitant de tabac, et de Marie Claire Lallemand. Si votre fiancé est domicilié de droit chez ses parents à Boussières (en Cambrésis), il habite, de fait, au Cateau (en Cambrésis), tout à côté de chez vous. Deux de vos frères vous assistent lors de votre mariage : Fidèle, Joseph, forgeron de 26 ans, et Adolphe Constant, Joseph, mécanicien de 24 ans.
Si votre époux, son père, sa mère et ses témoins signent l'acte, il n'en est pas de même de votre côté,
puisque ni vous, ni votre père, ni vos frères, ne savent le faire, et votre mère déclare savoir signer, mais ne pas pouvoir le faire à cause d'une blessure au pouce de la main droite.
Dans la foulée, vous faites célébrer votre union par le prêtre de l'église, bâtiment que vous ne reconnaîtriez plus aujourd'hui tant il a changé après avoir beaucoup souffert en 1918.
Le 12 février 1846, toujours à Montay, vous allez connaître les affres de l'enfantement. C'est chez vous, au 10 de la rue de la route départementale, qu'Henriette, Adèle, Joseph, dont je descends, pousse son premier cri. Le bébé est baptisé trois jours plus tard ; son parrain est votre frère Adolphe et sa marraine, Henriette Leferme, votre belle-sœur. Pourquoi votre époux était-il absent lors de ce baptême dont l'acte n'est signé que par la marraine ?
Vous allez donner naissance à deux autres fillettes : Malvina, née en 1848, dont je perds la trace, et Juliette Marie Adrienne, en 1852. Cette dernière a pour marraine, Henriette, votre fille aînée, mais ce bébé décède le 14 novembre 1854, toujours chez vous, à Montay, ville dans laquelle elle est inhumée dès le lendemain.
Ensuite, avec toute votre famille, vous quittez le Nord pour aller tenter votre chance à la capitale. Vous continuez à exercer votre métier de couturière et votre époux celui de menuisier-ébéniste.
C'est dans le 10ᵉ arrondissement que, le 28 novembre 1856, vous donnez le jour à Juliette, Félicie. Curieusement, le destin de cette dernière sera très lié à celui de votre aînée... Tout se jouera en 1872, après le décès de Nicolas Jean-Baptiste Leferme, leur père, votre époux, mort à votre domicile du 7 boulevard de Vaugirard, dans le 15ᵉ arrondissement. C'est votre gendre, Joseph Lapostre, statuaire de 26 ans, domicilié à la même adresse, qui fait la déclaration, assisté par son jeune frère, Pierre.
Votre gendre, mon ancêtre, a épousé votre fille Henriette, dans le 14ᵉ arrondissement, le 22 février 1868. Bon, ce mariage est un peu tardif, car Henriette vous a promu grand-mère dès le 15 octobre 1867. Votre beau-fils est né le 09 mars 1846 à Solesmes, dans le Nord et porte les prénoms de Pierre, Joseph... tout comme son frère... Et, pour bien compliquer la situation et rendre mes recherches généalogiques très délicates, ce Pierre, Joseph numéro deux, qui sera le plus souvent appelé simplement Pierre, après s'être déclaré, fin décembre 1870, le père d'un enfant sans vie, issu d'une femme qu'il n'épousera pas, se mariera, le 21 septembre 1872, Juliette, Félicie Leferme, la sœur d'Henriette.
Oh ! Là ! Là ! Comme la famille est compliquée à suivre ! Surtout que nous sommes à Paris, à une époque très difficile et que plusieurs de ses membres vont être particulièrement impliqués dans la Commune de Paris et la semaine sanglante.
Il faut, Adèle, Natalie, que je vous quitte. Il est grand temps que mon esprit regagne mon domicile et que je résume notre #RDVAncestral. Je suis très heureuse d'avoir fait la connaissance de vos parents et, ainsi, de progresser d'un degré dans mon arbre généalogique... même si je sais que je n'atteindrai jamais mon sosa 2 024 !
Catherine Livet
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(1) Sosa : Abréviation de Sosa-Stradonitz, méthode de numérotation des individus d'une généalogie.
Les parents d'Adèle se sont mariés à Pommereuil, le 3 février 1813, tu peux remonter je pense la filiation de François.
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