Mon esprit est occupé, il est concentré, je ne sais pas pourquoi, sur celui d'un tout petit enfant qui semble l'appeler...
Tu te prénommes Marie Julienne et tu es la sixième enfant que Marie Anne Le Coq a offert à son époux, Jean-Baptiste Livet qui est né en 1735 à Mézières, aujourd'hui Mézières-sur-Seine dans les Yvelines. Comme beaucoup dans cette région aux coteaux couverts de vignes, il est vigneron, comme l'était son père... Tes parents se sont mariés, est-il besoin de le dire, à Mézières où la famille évolue depuis presque un siècle, le 13 février 1764.
Si la vigne permet généralement de vivre assez confortablement dans la région, il n'en reste pas moins que sa rentabilité est intimement liée au temps qui, parfois, se montre peu clément comme le 06 août 1767 où un terrible orage a dévasté les vignes... Comment tes parents ont-ils fait pour continuer à faire vivre la famille qui comptait déjà deux enfants : Nicolas, né le 19 novembre 1764 et Charles, né le 15 septembre 1766. En 1768 et 1770, deux autres garçons viendront agrandir la famille avant que Marie Anne arrive à son tour, le 11 janvier 1773, mais la pauvrette repartira le 17 du même mois, heureusement, elle avait été baptisée le jour de sa naissance.
Et, voilà, nous sommes le 31 janvier 1776 et c'est toi qui fait ton entrée au foyer. Tu es présentée le lendemain sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Nicolas de Mézières par Marie Julienne Guitel, ta marraine, qui te prénomme comme elle. Ton parrain est Jean Colas.Comme la vie est dure ! Te mettre au monde, en cet hiver 1776, a été une épreuve fatale pour ta pauvre mère et Marie Anne Le Coq s'éteint le 04 février. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière du village. Ton père, pour l'accompagner jusqu'à sa "dernière demeure" était assisté de plusieurs personnes dont Laurent Livet qui est le fils de Gabriel Laurent qui est lui-même le fils de Gabriel qui est un frère de Robert, mon ancêtre, et de Guillaume, ton ancêtre.
Après ce drame, je suis certaine que les meilleurs soins t'ont été prodigués pourtant, tu trépasses le 21 février de cette maudite année 1776... tu es inhumée, le lendemain, en présence de ton père.
C'est terrible ! Ton acte de naissance côtoie, pour l'éternité, l'acte de décès de ta mère !
À mon époque, certains pourraient juger le second mariage de ton père un peu précipité cependant, il en était autrement au 18e siècle et le témoin de ton père est le frère de ta défunte mère. Marie Anne Louchard mettra six enfants au monde, elle a d'ailleurs commencé très fort en donnant le jour à des jumeaux : une fille qui, bien que baptisée à la naissance, n'aura même pas le temps d'avoir un prénom et un garçon qui atteindra l'âge adulte, se mariera et aura des enfants.
Bébé, ta vie éphémère méritait d'être racontée car elle est aussi précieuse que toute autre. De toi, il reste un acte de baptême et un d'inhumation... tu vois, il y a tout ce qu'il faut pour que ton histoire traverse les siècles...
C'est terminé, mon esprit doit regagner mon corps, parce que mon chemin terrestre n'est pas encore achevé... mais, je suis heureuse de t'avoir rencontrée...
Catherine Livet
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C'est toujours un pincement au cœur quand on rencontre un petit être à la si courte existence
RépondreSupprimerOh ! Que oui ! Bien dure époque pour les femmes et leurs nouveau-nés...
SupprimerTant de petits à la si courte vie...
RépondreSupprimerC'est pour cela que j'aime bien en parler et temps à autre. Merci pour le commentaire.
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