lundi 11 novembre 2019

Challenge AZ - Lettre I


Z 2019, rendez-vous annuel de la généalogie et des généablogueurs Lettre I
Vers H

I
mprimerie Desfossés, connue plus tard sous le nom de « Chaix-Desfossés Néogravure », le mastodonte  que l’on croyait immortel et pourtant, mon Père, vous allez être témoin de son agonie et de sa disparition… 
 
Cette imprimerie, la plus belle d’Europe, votre métier, votre passion… le cœur de ma vie d’enfant avec ce comité d’entreprise généreux, dépensier… qui nous offrira des vacances de rêves, des Noëls de rois, une culture pour futurs génies… dans quelques décennies, cette entreprise âgée d’au moins une centaine d’années, va disparaître… plus rien n’existera…
Tout passait dans les rotatives, les « bobines » géantes -qui se montraient parfois dangereuses, voir mortelles, pour les ouvriers- tout se transformait à la vitesse de l’éclair en une multitude d’imprimés : des quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels, enfin tous les périodiques possibles et imaginables, puis les « Indicateurs » Chaix et même, à certaines rares occasions et pour des raisons spéciales, des billets de banque …Parmi tous ces titres, comme Marie-Claire, le Chasseur français, la Redoute mais aussi Lui et Play-Boy, il y avaient ceux que vous rameniez toujours à la maison dont « Paris Match », « Télé 7jours », « Elle »… et les livres, les beaux emplis de photos et les autres au texte dense… Elevée, nourrie avec des livres, ma bibliothèque est devenue impressionnante… je ne sais plus où ranger les volumes. Et dire que c’est dans le journal que vous rameniez quotidiennement que j’ai appris à lire dès quatre ans… Oh comme cela déplaisait à Maman que vous me laissiez consulter les « nouvelles » ! Elle estimait que ce n’était pas pour une petite fille… je n’ai pas l’impression d’avoir été une seule fois traumatisée par la lecture d’un fait divers plus ou moins sordide… vous restiez à côté de moi pour m’expliquer ce que je ne comprenais pas et de toutes les façons, ce qui m’intéressait plus que tout était de savoir déchiffrer tous ces signes qui racontaient tant d’histoires.
 
Z 2019, rendez-vous annuel de la généalogie et des généablogueurs Lettre I
Unique photo de René Livet chez Desfossés

J’ai longtemps cru mon Père que vous aviez fait toute votre carrière, à l’exception de votre emploi à la SNCF pour des raisons très spéciales, au sein des établissements Desfossés jusqu’à ce que je me décide enfin à éplucher votre vie comme nous avons fait ensemble avec vos ancêtres… C’est fou mon Père comme la vie des êtres qui nous sont si chers nous échappe parfois… Bon, cela n’a pas de réelle importance mais, si je m’étais contentée de raconter votre vie j’aurais simplement dit à mes enfants que vous aviez travaillé toute votre vie dans cette imprimerie à part durant la guerre… Il faut vraiment se méfier des souvenirs qui interprètent les faits et déforment la réalité…
C’est pourtant bien chez Desfossés que vous avez décroché votre premier emploi, vous êtes entré comme apprenti receveur le 26 février 1937 mais, pour cause de guerre perdue et d’exil des rédactions des journaux vous avez du quitter votre travail le 03 juin 1940… Vous devez ensuite enchaîner les petits boulots et entamer vos économies pour vivre dans ce Paris occupé que vous n’avez pas quitté, contrairement à d’autres habitants, où la vie, un peu silencieusement, continue ; la ville, bien que difficilement, reste approvisionnée et les restaurants et théâtres sont ouverts.
Ensuite, après guerre, vous retournerez travailler à la SNCF puis vous retrouverez votre métier d’imprimeur et les quelques années que vous passerez à l’imprimerie Moderne située route de Châtillon… à Montrouge vous permettront de rencontrer la « P’tite Denise » qui travaille alors aux établissements de reliure Engel qui sont situés route de Châtillon… à Malakoff. Ah ! Comme la vie tient à rien !
Ensuite, vous travaillerez pour l’imprimerie Réaumur mais, au milieu de plusieurs contrats dans cet établissement, vous travaillerez un peu plus de deux mois chez… Desfossés… Et ce n’est en fait qu’au mois de mars 1953 que vous entrez définitivement au sein de l’imprimerie Desfossés.

Mais ce dont je me souviens le plus au sujet des établissements Desfossés, en dehors du trop généreux Comité d’Entreprise, ce sont des incroyables -qui parfois me faisaient peur- jours de grève.
Vers J

J'ai écrit la vie de mon père durant l'affreuse époque qui lui a volé sa jeunesse puisqu'il a été "requis" du S.T.O :

Un p'tit gars du S.T.O 

Dans Paris occupé, la vie de René, né en 1922, est compliquée. Sa grand-mère, qui l’a élevé, vient de décéder. Il doit quitter précipitamment son emploi pour échapper à une première réquisition et se pense à l’abri après avoir été embauché à la S.N.C.F. Mais les ennuis vont commencer et s’éloigner de la gare de triage où il officiait va devenir une nécessité.
L’étau va se resserrer, il sera expédié en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire.
À la gare d’Ulm, sur le Danube, en Allemagne, où il doit travailler, les règles ne sont pas respectées, les requis sont maltraités.  Infrastructure de la plus haute importance, la gare va être bombardée et ruinée par les alliés et René va être blessé. Le 24 avril 1945, à 11 heures, il se trouve face à des soldats américains, il se croit libéré, mais rien n’est encore joué et le rapatriement ne va pas être aisé.
Enfin rentré, rien n’est terminé et malgré le temps, les souvenirs ne seront jamais effacés.

Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 80 pages - Nombreuses illustrations inédites en couleurs - Auteur : Catherine Livet pour la collection "Destins d'Ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas - ISBN 978-2-493106-03-2 - Dépôt légal août 2022 - Sortie le 12 septembre 2022 - 18 € TTC

Vous pouvez vous procurer ce livre chez votre libraire habituel ou en me le commandant directement. Si vous souhaitez une dédicace, n'hésitez pas à la demander lors de votre commande. C'est toujours un réel plaisir pour moi de dédicacer ce livre qui m'est très cher.

Commande à l'auteur 

Vous souhaitez écrire votre histoire familiale à partir de votre généalogie : venez me rejoindre sur Facebook :

"de la généalogie à l'écriture"

  .・゜゜ LIBRAIRIE ゜゜・.

FNAC  
(Pour la version numérique de mes livres)

 VERSION KINDLE 

(Pour certains de mes livres - Aussi sur Abonnement Kindle)

Pour me joindre :

BECKLIVET

Challenge AZ 2019 - Généalogie - Biographie René Livet

10 commentaires:

  1. Plus je lis tes articles, plus cela me donne envie de m'intéressez à la vie de mes parents. Comme tu le dis, si proches, mais dont la réalité de la vie peut nous échapper... Je crains cependant de me mettre devant les difficultés et fêlures qui ont malheureusement ponctué leur existence

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Sébastien pour tes lectures. Je pense qu'il est souvent difficile de parler de ses parents mais que pourtant, c'est le point de départ de toute généalogie et que les moments difficiles font entièrement corps avec ce que nous sommes et qu'il faut aussi en parler sereinement.

      Supprimer
  2. Que de souvenirs encore ! Rares sont les établissements où on travaillé nos ancêtres (proches ou plus lointains) qui existent encore aujourd'hui...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Christelle pour tous ces commentaires. Oui, beaucoup d'entreprises ont disparu et il est bien dommage de ne pas toujours pouvoir bien connaître le lieu et les conditions de travail de nos ancêtres... ils ont souvent passé tant de temps à travailler.

      Supprimer
  3. Un récit qui sent bon l'encre et l'odeur des vieux livres :) Bien d'accord avec le commentaire de Sébastien. Il est parfois plus facile de retracer la vie d'un ancêtre lointain tandis qu'on ne mesure pas forcément bien les parcours de nos proches générations.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh que oui, pas toujours facile de parler de soi ou des personnes trop proches !

      Supprimer
  4. Encore un petit texte très agréable à lire !

    RépondreSupprimer

Merci pour cette lecture.
Ecrivez moi un petit commentaire, je suis toujours heureuse d'échanger quelques mots avec les personnes cachées derrière les écrans.