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ours de grève terriblement durs en ce printemps 1968. La mémoire
collective se souvient de « mai 68 » et des manifestations
étudiantes mais ce ne fut pas que cela...
Avec votre assentiment plein et entier, Maman
nous claquemure à la maison, les petits ne se rendent compte de rien, ma sœur,
l’aînée, est bien contente de ne pas devoir aller au lycée bien qu’elle soit en
train de préparer le baccalauréat et
moi… j’ai peur… Nous n’avons même pas le droit de nous approcher des fenêtres…
Maman met de la musique, elle chantonne et virevolte pour nous faire croire que
tout va bien mais je
07 mai 1968, Place Denfert-Rochereau 14e |
Je n’ai aucun réel souvenir des événements de
cette époque très difficile, il ne me reste que des sensations dont l’anxiété…
Comme Maman, j’attendais votre retour et je courrais avec elle jusqu’à la porte
lorsque nous vous entendions arriver.
Quartier latin –
Paris – nuit du 10 au 11 mai 1968
Photo de
Sipahioglu pour l’agence de presse Sipa
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Tout c’est enchaîné très vite et il y a eu la nuit des
barricades… ce fut terrible… Les voitures brulaient... les pavés des rues volaient, les grilles des
arbres servaient pour les ouvrages de défense des manifestants… la répression a été
particulièrement violente et les CRS ont tiré sur les manifestants des
grenades lacrymogènes….
Tous les syndicats, tous les partis de gauche
sont invités à se mettre en grève en solidarité avec les étudiants…
Le syndicat du livre et donc les adhérents à la CGT, Confédération Générale du Travail –FSM,
que l’on voit écrit sur la banderole surmontant le portail de l’imprimerie
Desfossés à Issy-les-Moulineaux, voulant dire Fédération Syndicale Mondiale-
entament une grève comme ils savent si bien le faire…
Chaix-Desfossés, où vous travaillez toujours, la plus
belle imprimerie de France, voir d’Europe, en tous les
L’entrée de l’imprimerie Desfossés – Issy-les-Moulineaux
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La France entière est paralysée… La grève générale qui
était prévue pour ce 13 mai 1968 va se poursuivre ; six ou sept morts seront à
déplorer sur l’ensemble du territoire….
Des grèves dans cette entreprise, il y en a eu beaucoup
avant celle de mai 68 et il y en aura encore énormément plus tard, toutes plus
dures les unes que les autres… Vous participerez plus ou moins activement à
toutes ces grèves, voir pas du tout lorsque vous ne serez pas d’accord avec les
syndicats que vous pensez trop puissants et que vous finirez même par juger
néfastes à la fin de la belle aventure de l’imprimerie… mais ce sera pour
beaucoup plus tard.
Pourtant pour vous mon père, les événements de « mai
68 » et les grèves qui vont suivre ne seront rien par rapport à ce que
vous aviez connu dans votre jeunesse lorsque les Allemands, en plein Paris,
avaient installé leur Kommandantur.
Mai 68 vécu de l'intérieur, passionnant !
RépondreSupprimerMerci Christelle.
SupprimerAlors là , je viens d'avoir un "flash" en lisant votre chronique d'aujourd'hui !!!! cette imprimerie "Chaix -Désfossés" a bercé toute ma jeunesse avec l'indicateur Chaix de la SNCF ... à la maison on ne parlait pas de l'indicateur des horaires de trains ...Papa disait : "va me chercher le Chaix " !!!! :)
RépondreSupprimerOui, c'est vrai "le Chaix", était aussi la façon d’appeler ce fameux indicateur de la SNCF chez moi... sans doute chez pratiquement tout le monde à cette époque. Merci Christiane.
SupprimerMoi mes souvenirs de 68, c'est les yeux qui pleuraient à cause des lacrymogènes lorsque je devais me rendre à l'école le matin et que les affrontements avaient duré toute la nuit.
RépondreSupprimerChez moi : pas le droit de sortir (pas d'école pendant je ne sais pas combien de jours)
SupprimerMerci Jean-Marc pour le partage de vos souvenirs de mai 68
En effet la place des enfants était bien à l'abri !
RépondreSupprimerMerci Anonyme.
SupprimerMerci pour ce petit voyage en mai 68 dans lequel transparaît bien l'inquiétude enfantine.
RépondreSupprimerMerci Béatrice.
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