pprimé durant toute votre
jeunesse qui vous a été volée par les événements divers et variés qui vous ont
accablés durant ce que l’on a coutume de nommer les plus belles années.
Mon pauvre Père, vous qui serez
si protecteur pour moi durant toute votre vie, vous vous êtes retrouvé seul au
monde dans un Paris occupé par les Allemands.
Malheureux jeune homme, te voilà embauché à la Société
Nationale des Chemins de Fer Français, la S.N.C.F, cette grande dame si
nécessaire à l’occupant… tu travailles donc pour l’envahisseur… de toutes les
façons, toutes les entreprises sont au service des Allemands… personne n’a le
choix d’ailleurs mais… Tu comprends très vite la mentalité… et tu excelles à
retarder toute exécution, tu participes comme tu peux à tout compliquer, tout
embrouiller… ton zèle est très vite remarqué… Dieu merci, pas par l’envahisseur
mais par ceux qui, dès cette année 1942, s’organisent… Oh, ce n’est rien
encore ! La signalisation est intervertie et les trains partent dans de
mauvaises directions, des pièces mécaniques s’usent brusquement nécessitant des
réparations imminentes… mais l’outil adéquat est introuvable… En revanche ce n’est pas à la gare de
Paris-la-Villette où tu officies que tout cela émerge… alors « on »
te propose d’aller travailler à Vaires-triage… gare stratégique s’il en est…
Entre temps tu as appris un métier, un peu dangereux, et c’est en cette
qualité et non en celle d’ « auxiliaire d’équipe » sous laquelle
tu avais été embauché en urgence pour ne pas que tu sois expédié en Allemagne,
manu-militari, comme « travailleur volontaire » que tu es dirigé
sur cette gare très importante pour les échanges de l’occupant avec
l’Allemagne.
Cette
nuit là, tu es officiellement de repos… mais tu n’es pas loin… Comme toutes les
nuits, le personnel est réduit et vaque lentement, très lentement, à son
travail ordinaire… les deux Allemands de garde, succombent à la torpeur
ambiante et somnolent autour d’un brasero censé les protéger du froid nocturne.
C’est alors qu’une agitation inhabituelle se produit… des
appels retentissent :
« Saboteur ! Vite ! Vite ! Un
saboteur !»
Et ton métier est bien celui de « saboteur », tu
n’es pas chargé de casser quoi que ce soit mais de freiner les wagons.
Tu « montes à la butte », bondis sur le
convoi pour serrer le frein afin que les wagons arrivent doucement sur le reste
du train en formation en contrebas. Mais voilà qu’au lieu d’effectuer la manœuvre en fin de convoi, tu le fais en tête ce qui a pour conséquence que,
sous le poids, le frein se casse… les wagons, avant de venir se fracasser plus
bas, heurtent, ce qui n’était pas prévu, le brasero des Allemands… le feu se
propage, brûle le fusil de l’un d’eux et pendant que les chaussures de l’autre
s’enflamment, tu sautes du train par le côté opposé… tes collègues, sous
prétexte d’apporter de l’aide pour éteindre le feu ajoutent à la confusion
mais… tu allumes ta lampe à carbure rouge et verte… réflexe habituel… mais
insensé dans le cas présent… car les renforts allemands sont arrivés et, au
lieu de te fondre dans la nuit, tu deviens parfaitement visible… on te tire dessus…
tu es blessé -légèrement- à la tête… tu es rapidement encerclé et promptement
arrêté… tes camarades t’escortent et exigent de savoir où tu vas être conduit,
on fait venir le chef de service… la gare est en émoi… on ne te laisse pas
seul… on fait valoir que tu es mineur, orphelin, employé de la S.N.C.F, qu’il n’y
a pas longtemps que tu es enrayeur etc. tout est déployé pour que l’on te
libère avant que tu ne sois emmené on ne sait pas où mais tu vas tout de même
subir un interrogatoire « musclé » qui va durer plus de quatre
heures… et puis enfin, tu es relâchè et muté sur le champs, détaché dans une
entreprise affiliée à la S.N.C.F et chargé, à l’aide d’un diable
géant, de livrer les colis aux particuliers…
ce qui te vaudra de commettre une « mauvaise action » dont tu
te tiendras rigueur toute ta vie.
Mon Père, lorsque j’ai relu mes notes au sujet de votre
mésaventure à la gare de triage, des questions inombrables me sont venues à
l’esprit mais il était déjà trop tard, vous n’étiez plus là pour me répondre…
je n’ai pu qu’imaginer vous entendre en contemplant votre portrait.
J'ai écrit la vie de mon père durant l'affreuse époque qui lui a volé sa jeunesse puisqu'il a été "requis" du S.T.O :
Un p'tit gars du S.T.O
Dans Paris occupé, la vie de René, né en 1922, est compliquée. Sa
grand-mère, qui l’a élevé, vient de décéder. Il doit quitter
précipitamment son emploi pour échapper à une première réquisition
et se pense à l’abri après avoir été embauché à la S.N.C.F. Mais les
ennuis vont commencer et s’éloigner de la gare de triage où il
officiait va devenir une nécessité.
L’étau va se resserrer, il sera expédié en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire.
À la gare d’Ulm, sur le Danube, en Allemagne, où il doit travailler,
les règles ne sont pas respectées, les requis sont maltraités. Infrastructure
de
la plus haute importance, la gare va être bombardée et ruinée par
les alliés et René va être blessé. Le 24 avril 1945, à 11 heures, il se
trouve face à des soldats américains, il se croit libéré,
mais rien n’est encore joué et le rapatriement ne va pas être aisé.
Enfin rentré, rien n’est terminé et malgré le temps, les souvenirs ne seront jamais effacés.
Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 80 pages - Nombreuses illustrations inédites en couleurs - Auteur
: Catherine Livet pour la collection "Destins d'Ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas - ISBN 978-2-493106-03-2 - Dépôt légal août 2022 - Sortie le 12 septembre 2022 - 18 € TTC
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Challenge AZ 2019 - Généalogie - Biographie René Livet
Quel courage ! Mon grand-père a aussi fait pas mal de sabotage lorsqu'il était au maquis dans les FFI.
RépondreSupprimerMerci Christelle. J'espère que vous avez mis par écrit pour vos descendants ce que vous connaissez de la vie de votre grand-père.
Supprimertrès prenant ! merci !
RépondreSupprimerMerci beaucoup Christiane.
SupprimerIl n'y a pas de petite résistance, bravo à votre père !
RépondreSupprimerMerci Anonyme.
SupprimerOn passe des enfants aux faits de résistance, du calme à la tempête. Aucun moment d'ennui dans ce challenge !
RépondreSupprimerOui, c'est une sorte de pari que j'ai fait avec moi-même : débuter la biographie de mon père durant le Challenge AZ. Je vais mettre un peu d'ordre lorsque je vais entreprendre la rédaction définitive.
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