Connaître les grandes lignes de l'Histoire
pour écrire la vie de nos ancêtres
Bonjour mon lecteur,
S'il y a une époque qui m'a toujours attirée, c'est bien celle des derniers Valois et de leur mère Catherine de Médicis au fabuleux destin... mais cette partie d'histoire est peut-être bien plus compliquée qu'elle n'y paraît dans les livres scolaires qui semblent oublier quelques détails qui ont leur importance et résumer cette période aux guerres de religion...
Aujourd'hui, je me cantonne à la date du 28 juin 1593, celle dite de l'arrêt Lemaistre pris par le
Parlement de Paris, qui sera également appelé arrêt de la Loi Salique.
Extrait de l'arrêt |
Jean Lemaistre a été président du Parlement de Paris de 1591 à 1594.
Le rôle initial du Parlement de Paris, alors la plus haute juridiction du royaume, était d’enregistrer les édits ainsi que les ordonnances royales, mais aussi de formuler, en cas de désaccord avec lui, des observations au roi au sujet des inconvénients d'une loi.
Nous sommes donc en plein dans les guerres de religion.
Depuis 1576, la Ligue s'est organisée autour de la maison de Lorraine dont l'un des chefs est Henri, duc de Guise appelé le Balafré depuis qu'il a reçu une blessure au visage en 1575 à Dormans dans la Marne où il a défait les Huguenots.
Le mariage royal est stérile et le frère et successeur présomptif du roi, le souffreteux et trouble-trône "Malcontent" Hercule "François" d'Alençon, meurt le 10 juin 1584.
Sur ces guerres de religion se greffe maintenant une guerre de succession.
La situation devient un peu délicate, car le successeur en ligne est désormais Henri de Navarre... chef du parti protestant... Les Ligueurs cherchent donc un successeur plus présentable et le trouvent en la personne de Charles de Bourbon, le cardinal de Vendôme... l'oncle paternel d'Henri de Navarre...
Le Balafré, fort de sa puissance, se verrait bien prendre le pouvoir... et malgré l'interdiction qui lui en est faite par le roi de France Henri III, entre dans Paris le 09 mai 1588 et le 12 mai suivant resté sous le nom de journée des Barricades, les Parisiens se rangent derrière le duc... le roi n'a plus qu'à céder et nomme en août suivant, Henri de Lorraine lieutenant général du royaume.
En juillet 1588, Henri III avait déjà adopté l'édit d'Union par lequel il déclarait : "Depuis l'origine de la monarchie, les rois sont catholiques. Il existe dans le royaume une coutume fondamentale qui impose que le roi soit catholique"...
Mais cet édit ne semble pas apaiser les tensions et le roi convoque les Etats généraux, au château de Blois... et décide de se débarrasser des problèmes qui l'encerclent. Henri III fait donc purement et simplement assassiner le Balafré le 3 décembre de la même année et comme il n'est plus à un Guise près, fait assassiner, dès le lendemain, le cardinal de Lorraine qui n'est autre que Louis, le frère du Balafré. Il faut préciser que le cardinal était l'un des principaux chefs de la Ligue et qu'il présidait le clergé aux dits états généraux de Blois. Henri III ne va pas jusqu'au bout de sa logique de mort et ne trucide pas Charles de Lorraine, mais le fait tout de même arrêter, toujours à Blois, après l'assassinat de son père, le fameux Balafré. Et pour être bien sûr de ne plus être ennuyé de son vivant par sa succession, il profite de son élan pour faire mettre en prison le cardinal de Vendôme, candidat des Guise.
Rien n'est donc réglé lorsque Henri III, qui n'a décidément pas que des amis, est poignardé le 1er août 1589 par le moine ligueur Jacques Clément... Sur son lit de mort, le roi reconnaît comme son successeur Henri de Navarre...
Mais la Ligue qui s'est trouvé un nouveau chef en la personne de Charles de Lorraine, le frère du Balafré, reconnaît toujours le cardinal de Bourbon, encore prisonnier, et le fait proclamer par le Parlement de Paris sous le nom de "Charles X" (de la Ligue) en 1589... le vieux cardinal décède en 1590.
C'est Charles de Lorraine qui est alors le lieutenant général du royaume et finira par reconnaître la légitimité d'Henri de Navarre... à condition qu'il devienne catholique... mais tout le monde n'est pas du même avis et il lui faut convoquer les états généraux... Une nouvelle solution est alors envisagée : asseoir sur le trône de France l'infante Claire Isabelle... Il faut dire que depuis la mort du duc d'Alençon, frère d'Henri III, Philippe II d'Espagne avait déjà commencé à revendiquer la couronne de France pour sa fille aînée... petite-fille de Henri II et de Catherine de Médicis puisque la mère de Claire Isabelle est Elisabeth de Valois, la sœur d'Henri III...
Il faut faire appel au Parlement de Paris qui va trancher la question et rendre, le 28 juin 1593, l'arrêt Lemaistre qui va permettre de définir les règles de la succession au trône de France en commençant par affirmer le principe de la catholicité. Un autre fondement érigé en loi par le Parlement de Paris sera de préciser : "Nos rois et nos mœurs nous empêchent de reconnaître sur nous et d'appeler pour roi un prince qui ne soit pas de notre Nation"... voici la réponse faite tout spécialement à Philippe II d'Espagne qui voulait le trône de France pour sa fille Claire Isabelle alors qu'il envisageait dans le même temps de lui faire épouser l'archiduc d'Autriche Ernest (elle finira par épouser le frère de ce dernier)... Les filles de roi, armes de la politique étrangère, sont donc d'emblée écartée de la succession royale.
Difficile de bien comprendre la vie de nos ancêtres à certaines époques... surtout lorsque sur un même arbre généalogique se côtoient des hommes qui se sont écharpés de leur vivant comme ici les Guise et Henri de Navarre que l'on retrouve dans l'ascendance de mes fils.
À bientôt,
Catherine Livet
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un résumé de la Grande Histoire qui pourrait nous emmener vers la votre !!!
RépondreSupprimerMerci Christiane. Oui, nous sommes très proche de certaines branches de ma généalogie
RépondreSupprimerPar mes ancêtres paternels, je descends des ducs de Lorraine, des Bourbons dès la 1ère Maison.
RépondreSupprimerPierre Versoris neveu de mon ancêtre paternelle Jeanne Versoris, était chef du conseil de famille et garde des Sceaux des Guise. Il plaida en tant qu'avocat pour la duchesse Anne d'Este veuve de François de Guise en 1653. Lors du procès qu'elle fit à Colligny, le rendant responsable de l'assassinat de son époux. La belle mère d'Anne, mère de feu le duc était une princesse de Bourbon, aussi descendante de mes aieux
Je me sens donc très proche de ses personnes par les liens du sang.
Bienvenue cher inconnu. Il est donc fort possible que nous soyons de lointains cousins. En tous les cas, nous avons tous les deux des ancêtres directement liés aux événements évoqués dans mon article.
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