Comprendre les enchaînements de l'Histoire
pour connaître la vie de nos ancêtres
Bonjour mon lecteur,
Imaginons un peu : le flamboyant François 1ᵉʳ vient de rejoindre ses ancêtres, il laisse Anne de Pisseleu, sa favorite qui se mêlait facilement de politique, seule face à ses détracteurs qui ne sont autres que le dauphin Henri, roi de France sous le nom d'Henri II et de sa favorite...
Photo Wikilmages - Pixabay |
- 10 juillet 1547 :
La belle, la sublime, l'altière Diane de Poitiers, la chasseresse, ne manie pas que l'arc pour abattre ses ennemies...
Il se trouve que l'exceptionnelle Diane veut se venger d'Anne de Pisseleu, la maîtresse du défunt François 1ᵉʳ. L'esprit de la favorite du roi Henri II est aussi vif que sa mémoire est grande et... elle relance la rumeur, à l'origine émanant d'Henri, alors dauphin, selon laquelle Guy Chabot — irréfléchi notoire, et beau-frère de la duchesse d'Etampes, Anne de Pisseleu — aurait été l'amant d'Eléonore d'Autriche reine de France pour être alors l'épouse de François 1ᵉʳ.
Un autre François, de Vivonne, filleul du premier et très attaché à la famille royale, valeureux et herculéen homme de guerre... avait repris à son compte la rumeur et, sincèrement indigné par les faits, s'était proposé de laver l'insulte en provoquant le prétendu amant de la reine, mais Guy Chabot avait préféré se faire oublier...
L'habile Diane relance la querelle et convainc son royal amant d'organiser un "duel judiciaire" — pratique médiévale interdite depuis... Saint-Louis — pour que la mort désigne le coupable devant Dieu et les hommes...
Guy Chabot fait un stage intensif pour apprendre quelques spécialités d'un maître d'escrime italien.
Le grand jour arrive, nous sommes le 10 juillet 1547, Vivonne est sûr de sa victoire et... il n'est pas le seul... mais après quelques passes d'armes, Guy Chabot, baron de Jarnac, sort sa botte secrète, et fend d'un coup de revers jusqu'alors inconnu le jarret du pauvre François, seigneur de La Châtaigneraie qui s'effondre... Le roi va interrompre le duel, refusant que son ami soit mis à mort mais, le champion royal passera tout de même de vie à trépas quelques jours plus tard.
Et voilà, nous venons d'assister au "coup de Jarnac" qui à l'origine fut donc synonyme d'habileté puis... deviendra celui de manœuvre traîtresse... et maintenant... j'ai bien l'impression que les deux acceptions cohabitent.
Le 10 juillet n'est décidément pas une bonne date pour Henri II... son ami Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie a eu le jarret pourfendu par Jarnac le 10 juillet 1547 lors du dernier duel judiciaire de l'histoire de France...
- 10 juillet 1559 :
Deux magnifiques mariages se préparent : Marguerite, la sœur du roi, doit épouser Emmanuel-Philibert, le duc de Savoie et Elisabeth, la fille du roi, Philippe II, le roi d'Espagne...
Parmi les festivités a été organisé un tournoi aux Tournelles... il fait très chaud tout au long de la journée.
Henri II a failli désarçonner le duc de Savoie, son futur beau-frère, qui ne doit son salut qu'en s'accrochant de toutes ses forces à l'encolure de sa monture... Le roi se mesure ensuite à l’athlétique duc de Guise... personne ne peut désigner de vainqueur... Le roi en veut plus, il désire montrer sa vigueur à la belle Diane, sa favorite depuis toujours...
Il lui faut montrer sa vigueur mieux que cela...
Il est là le jouteur qu'il lui faut défier... il a été habile et la foule semble l'avoir apprécié... c'est Gabriel, le jeune comte de Montgommery.
Catherine de Médicis, l'épouse royale, se ronge les sangs... une prédiction de Nostradamus tourne en boucle dans son esprit surchauffé... elle fait dire au roi de ne plus jouter...
Mais le roi n'écoute pas tant il veut prouver sa bravoure et Monsieur de Montgommery ne peut pas refuser au roi d'entrer dans la lice avec lui...
Ce 30 juin 1559, le roi est magnifique ; les plumes du cimier de son casque s’agitent au
moindre mouvement royal, son armure polie renvoie les rayons trop ardents
du soleil, masquent ses traits vieillissants, la lumière qui paraît se dégager de sa personne met en valeur ses atours de sable et d'argent... les
couleurs de sa belle, toujours en deuil, le noir et le blanc...
Les trompettes retentissent...
C'est l'assaut. Fougueux, les puissants chevaux, caparaçonnés aux couleurs des cavaliers, s'élancent... leurs larges sabots heurtent bruyamment le sol, auréolant la scène d'une poussière sèche...
Les lances sont pointées, menaçantes, se brisent brutalement... Un cri jaillit de la foule qui s'est levée d'un bond... et puis, tout aussi vite, le silence retombe... chacun retient son souffle... Le roi gît à même le sol qui commence à rougir du sang qu'il verse... Son casque d'or a roulé dans la poussière... un morceau de la lance de Montgommery toujours fiché dans l’œil...
Le plus grand des chirurgiens, éminent anatomiste, Ambroise Paré, est dépêché... Entouré des meilleurs savants de l'époque, il va tout mettre en œuvre pour sauver son prestigieux patient... même s’entraîner un peu en charcutant des prisonniers sortis de geôle pour l'occasion, avant de procéder à l'opération de la dernière chance pour retirer le morceau de lance qui, entré par l'œil, est en train de tutoyer le cerveau royal...
Rien n'y fera et le roi devra attendre le 10 juillet 1559 pour que Dieu fasse cesser ses atroces douleurs...
"Le lyon jeune le vieux surmontera,
En champ bellique par singulier uelle
Dans cage d'or les yeux luy crevera,
deux chasses une, puis mourir, mort cruelle"
était la prédiction de Nostradamus au sujet d'Henri II.
Bon, j'espère que je ne vous ai pas gâché votre bonne humeur... je vais chercher moins sombre pour les jours à venir.
À bientôt,
Catherine Livet
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