Napoléon III
Nous voici en 1858 à Plombières dans les Vosges où, le 21 juillet, l'empereur Napoléon III rencontre Camillo Cavour, le ministre de Victor-Emmanuel II de Savoie, roi de Sardaigne et prince du Piémont... les deux hommes élaborent un plan...
Contre toute attente, car Cavour qui pourtant l'avait souhaité n'attendait plus ce genre de proposition de la part de l'empereur. Napoléon III promet d'engager ses troupes aux côtés de celles de Victor-Emmanuel de Savoie pour lutter contre l'Autriche.
La guerre gagnée, Victor-Emmanuel annexerait la Lombardie et la Vénétie, Parme et Modène ainsi que la Toscane.
La France recevrait Nice et la Savoie.
Mais comment une telle négociation peut-elle être possible ?
En fait, il faut remonter au 14 janvier de cette même année 1858 et à l'attentat manqué contre Napoléon III devant l'opéra de Paris qui se trouvait alors rue Peletier.
Felice Orsini, révolutionnaire italien, avec quelques complices, jettent trois bombes sur le carrosse mais le couple impérial s'en sort avec de simples égratignures, le véhicule étant protégé par des plaques de fer judicieusement dissimulées ; huit morts sont cependant à déplorer dans le cortège ainsi que de très nombreux blessés... Il paraît que c'est dès le lendemain que fut pris la décision de déménager le très renommé opéra dans un lieu où la sécurité pourrait être améliorée ; de toute les façons, le bâtiment sera complètement détruit dans un incendie en 1873... l'opéra Garnier, celui que nous connaissons encore aujourd'hui, le remplacera.
Orsini avait été député à la Constituante romaine de Giuseppe Mazzini en 1849, république brièvement instaurée à Rome pendant la révolution.
Et tout est là car Pie IX, obligé de fuir, avait appelé la France à l'aide et Napoléon III avait réduit à néant cette république romaine... et le vœu le plus cher d'Orsini est l'unification italienne qui ne pouvait se faire, selon lui et ses amis, que grâce à la république... Orsini en veut donc à Napoléon III.
Orsini, du fond de sa prison où il attend l'heure de la séparation de sa tête du reste de son corps, réussit à faire parvenir des lettres à l'empereur, sans doute par l'entremise de son avocat, Jules Favre, député républicain de Paris, pour lui expliquer qu'il ne voulait que la délivrance de l'Italie... il supplie Napoléon III d'apporter son aide à son pays...
« J’admire votre Majesté de rendre à l’Italie l’indépendance que ses
enfants ont perdue en 1849 par le fait même des Français. » [Grande encyclopédie Larousse]
« Les sentiments de votre Majesté pour l’Italie ne sont pas pour moi un mince réconfort au moment de mourir. » [Grande encyclopédie Larousse]
Ces lettres publiées dans le journal officiel "le Moniteur" et dans la "Gazette piémontaise" montrent ainsi à l'opinion publique le problème de l'unité italienne... qui s'émeut...
L'Autriche est installée au nord de la péninsule, la Russie garde un œil protecteur sur le royaume de Naples et l'Angleterre ne supporte pas la prépondérance de la France en Europe...
C'est donc dans cette atmosphère lourde que Napoléon III décide de se rapprocher en secret de Cavour et que les deux hommes élaborent leur plan de bataille à Plombières..
Il suffirait que les Autrichiens se montrent un peu agressifs... ce qui ne va pas tarder puisque, exaspérés par les provocations du Piémont, ils envoient un ultimatum... et, le 29 avril 1959, l'armée autrichienne franchit le Tessin, le fleuve qui sépare la Lombardie et le Piémont...
Fidèle aux accords, la France s'engage dans la lutte aux côtés de Victor-Emmanuel de Savoie... Les batailles vont s'enchaîner : Montebello le 20 mai 1859, Palestro le 31 mai suivant, Turbigo le 03 juin, Magenta le 04 juin, Solférino, le 24 juin, qui marque tant les esprits, celui de Napoléon III et celui du banquier genevois Henri Dunant, que des décisions vont directement en découler. Ce sera l'armistice du 08 juillet à Villafranca puis la paix de Zurich le 10 novembre 1859 et le plébiscite de 1860 au terme duquel la Savoie et Nice deviendront françaises.
Le "pavillon des princes" où Napoléon III et Cavour ont secrètement mené leurs transactions à Plombières-les-bains est inscrit aux monuments historiques depuis le 14 avril 1930 ; une plaque commémorant les 135 ans de l'entrevue qui s'est terminée le 21 juillet 1858, a été offerte à la ville par la fondation Napoléon.
Bon, bien entendu, je ne suis pas attardée sur les détails mais je pense que j'ai mis là les points qui peuvent permettre de bien comprendre l'ambiance dans laquelle vivaient mes ancêtres de cette période.
A bientôt,
Catherine Livet
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