Le rôle de la presse pour comprendre la vie de nos ancêtres
Encart ds "l'homme enchaîné" du 13/07/1916 | |
Bonjour mon lecteur,
En ce 10 septembre 1915, mais oui, c'est bien pendant la Grande Guerre qu'humour et dérision viennent contrebalancer la propagande qui commence à être envahissante. Le "Canard enchaîné" vient de lancer son premier numéro.
"Canard" est un terme utilisé depuis très longtemps dans la presse. Le mot désignait dès le XVIIIe siècle des feuilles d'informations -des faits divers pour la plupart- qui étaient souvent accompagnés d'une gravure sur bois.
Bien entendu, nous utilisons toujours le mot pour désigner le journal... peut-être de façon un peu trop péjorative puisqu'il peut également désigner une nouvelle sujette à caution relevée dans la presse...
"enchaîné" a été associé à "canard" sans doute par référence à "l'Homme libre", le journal de Clemenceau qui
paraît sous le titre "l’Homme enchaîné" pour bien marquer son combat contre la censure.
paraît sous le titre "l’Homme enchaîné" pour bien marquer son combat contre la censure.
Les fondateurs sont Maurice Maréchal, ancien rédacteur du journal d'extrême-gauche et antimilitariste "La Guerre sociale" qu'il quitte durant la guerre pour divergences d'opinions et Henri-Paul Deyvaux-Gassier, dessinateur pour "l'Humanité" avant la guerre.
Les débuts sont très modestes et les parutions peu nombreuses, il y aura même des interruptions dans les publications...
La "une" de ce premier numéro daté du 10 septembre 1915, annonce le ton :
"Coin ! Coin ! Coin !
Le Canard enchaîné a décidé de rompre délibérément avec toutes les traditions journalistiques établies jusqu'à ce jour...
Enfin le Canard enchaîné prendra la liberté grande de n'insérer, après minutieuse vérification, que des nouvelles rigoureusement inexactes.
Chacun sait, en effet, que la presse française, sans exception, ne communique à ses lecteurs, depuis le début de la guerre, que des nouvelles implacablement vraies...
Le public veut des nouvelles fausses... pour changer.
Il en aura.
Pour obtenir ce joli résultat, la Direction du Canard Enchaîné, ne reculant devant aucun sacrifice, n'a pas hésité à passer un contrat d'un an avec la très célèbre agence Wolff qui lui transmettra, chaque semaine, de Berlin, par fil spécial barbelé, toutes les fausses nouvelles du monde entier. "
A bientôt,
Catherine Livet
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