Anna Beckrich, soeur de mon terrible arrière-grand-père Gustave, est l'épouse de Eugène Bousquet.
Après avoir, comme très souvent à cette époque-là, beaucoup déménagé, nous retrouvons le couple installé 3 rue du Cygne à Saint-Denis en région parisienne. Eugène Bousquet est très actif dans sa communauté ; par exemple, il assure des cours pratiques d'ajustage aux ateliers municipaux le lundi et le vendredi mais surtout, il est fortement impliqué en politique. A l'époque qui nous intéresse ici, il est, sous étiquette socialiste, candidat aux municipales de 1892... il se donne sans compter... il tente de convaincre les gens de voter pour la liste sur laquelle il figure, anime des réunions, colle des affiches... la lutte est rude... tant qu'il se retrouve au cœur d'un scandale qui a éclaté à l'intérieur même de l'église Neuve de la ville... Et le voici devant un juge... Il n'est pas seul, à ses côtés se tiennent quatre conseilleurs municipaux et plusieurs sympathisants comme lui... Le procès, haut en couleurs, est savoureux, mais le comportement d'Eugène ne séduit pas le juge et notre homme est condamné à deux ans de prison pour avoir délibérément, et avec préméditation, causé du scandale... Heureusement pour lui, il bénéficie de la Loi Bérenger. Puisque c'est la première fois qu'il est condamné à une peine de prison dans les cinq mois... il doit payer 200 F d'amende... la Loi Bérenger ne s'applique que pour les peines d'emprisonnement.
Sans cette loi, Eugène n'aurait pas pu aller faire la déclaration de naissance de sa fille née le 03 juin 1893 à son domicile. Si l'enfant porte le premier prénom d'Eugénie, elle est aussi affublée d'un second, un peu curieux, de Francisque... mais bon, Eugène Bousquet, semble-t-il un peu va-t-en-guerre, se qualifie lui-même de "libre penseur".
Le temps passe, la famille s'installe à Paris ou Eugénie se présente à la mairie du 13e arrondissement pour se marier... ce 17 mai 1919, tout pourrait être terriblement banal... sauf que le futur époux d'Eugénie s'appelle Germaine Jeanne Bergeal... Tout ceci semble bien étrange, mais ne semble pas le moins du monde perturber l'assemblée et Eugénie ainsi que ses témoins attestent simplement sous serment qu'elle est en fait un homme et qu'elle s'appelle en réalité Eugène et que c'est par erreur que le prénom a été écrit Eugénie sur son acte de naissance et que c'est aussi par erreur qu'il a été écrit de sexe féminin au lieu de sexe masculin... C'est sans autre formalité qu'Eugènie devient officiellement, en quelques minutes, Eugène et peut épouser dans la foulée la demoiselle Germaine Jeanne Bergeal.
Sans cette loi, Eugène n'aurait pas pu aller faire la déclaration de naissance de sa fille née le 03 juin 1893 à son domicile. Si l'enfant porte le premier prénom d'Eugénie, elle est aussi affublée d'un second, un peu curieux, de Francisque... mais bon, Eugène Bousquet, semble-t-il un peu va-t-en-guerre, se qualifie lui-même de "libre penseur".
Le temps passe, la famille s'installe à Paris ou Eugénie se présente à la mairie du 13e arrondissement pour se marier... ce 17 mai 1919, tout pourrait être terriblement banal... sauf que le futur époux d'Eugénie s'appelle Germaine Jeanne Bergeal... Tout ceci semble bien étrange, mais ne semble pas le moins du monde perturber l'assemblée et Eugénie ainsi que ses témoins attestent simplement sous serment qu'elle est en fait un homme et qu'elle s'appelle en réalité Eugène et que c'est par erreur que le prénom a été écrit Eugénie sur son acte de naissance et que c'est aussi par erreur qu'il a été écrit de sexe féminin au lieu de sexe masculin... C'est sans autre formalité qu'Eugènie devient officiellement, en quelques minutes, Eugène et peut épouser dans la foulée la demoiselle Germaine Jeanne Bergeal.
Extrait acte de naissance d'Eugénie Bousquet
Il est tout de même à noter qu'avant de se marier notre Eugénie avait été soldat... l'armée ne s'était pas embarrassée de deux malheureuses erreurs sur un acte de naissance et Eugène, officiellement Eugénie, avait rejoint le corps le 03 septembre 1914 mais, de constitution fragile, il avait été passé au 4e groupe cycliste du 19e bataillon de chasseurs puis, de commission de réforme en commission de réforme, a été réformé temporairement puis définitivement pour faiblesse générale et imminence de tuberculose... son état général devient rapidement médiocre... En 1923, il sera constaté une déformation de la cage thoracique de nature congénitale et une sclérose du sommet droit des poumons... En 1926, il souffre d'emphysème pulmonaire...
Il décédera le 04 novembre 1928 dans le 13e arrondissement de la capitale, à l'hôpital de la Salpêtrière. Il est bien inscrit que le défunt est Eugène Bousquet... plus aucune trace d'Eugénie
Il décédera le 04 novembre 1928 dans le 13e arrondissement de la capitale, à l'hôpital de la Salpêtrière. Il est bien inscrit que le défunt est Eugène Bousquet... plus aucune trace d'Eugénie
Acte de décès d'Eugène Bousquet
La question que je me suis toujours posée et qui n'aura jamais de réponse est de savoir, compte tenu du contexte politique extrêmement violent qui régnait lors de la venue au monde d'Eugène, dont le père n'était pas le dernier à employer des moyens peu catholiques, si l'employé de la mairie de Saint-Denis n'aurait pas fait sciemment de déclarer l'enfant sous le sexe féminin... pour nuire au père de l'enfant... Certains diront que j'ai l'esprit tordu !
A demain pour la lettre I pour Intriguant !
Vers l'ensemble du #ChallengeAZ 2020
Catherine Livet
(Pour la version numérique de mes livres)
"De la généalogie à l'écriture"
De la mise en place de votre projet au point final de votre livre de famille
Présenter sa généalogie dans un livre de famille passionnant
curieux quand même !
RépondreSupprimerOui, beaucoup même ! Mais bon, ça met du piment dans la généalogie
SupprimerComment faites-vous pour toujours trouver des histoires de sexes mal attribués ?
RépondreSupprimerSimple hasard. Merci Anonyme pour votre lecture.
SupprimerCurieux effectivement que le père ne se soit pas rendu compte que sa fille était en fait un garçon !
RépondreSupprimerOui, extrêmement curieux ! Je reste persuadée que cette erreur n'en est pas une mais la volonté de nuire d'un opposant politique... la campagne pour les municipales a été particulièrement violente.
RépondreSupprimer