mercredi 4 novembre 2020

ChallengeAZ lettre D

 Pêle-mêle d'étrangetés et autres casse-tête - Challenge AZ 2020


Duo ou solo ?

Jean-Joseph Rahyr, né le 05 septembre 1779 à Maubeuge de Thomas et de Marie Ida Donneux, cloutier de son état,  épouse Marie Louise Duhain, le 10 juin 1806 à Maubeuge dans le Nord.

Sans surprise, l'union est rapidement féconde et un petit Jean-Joseph pousse son premier cri le 27 mars 1807, toujours à Maubeuge. Tout va bien pour lui, il devient cloutier, comme son père. Toute la famille habite à Avesnes sur Helpe lorsqu'il contracte mariage, le 13 juin 1827, avec Félicie Colnot qui décédera le 10 septembre 1837, toujours à Avesnes où Jean-Joseph va se remarier rapidement puisque c'est le 03 décembre de la même année qu'il épouse Séraphine Victoire Betteher, veuve depuis 1836... l'un des témoins est un ami, journalier de 34 ans, nommé Henri Delattre ; les parents du marié sont présents et consentants au mariage mais le père est retourné exercer son métier de cloutier à Maubeuge.

Jean-Joseph et Marie Louise Duhain deviennent les parents de Virginie qui est née le 03 février 1810, à Maubeuge où son père est toujours cloutier. Il est probable qu'elle donne la vie, le 25 novembre 1829 à une petite fille que l'on nommera Catherine Sidonie mais de père inconnu.

Un troisième enfant, Thomas, naît toujours à Maubeuge, le 23 juillet 1813, le nom de la mère est orthographié Duhaien et le père, âgé de 34 ans, est dit armurier... tout semble donc aller pour le mieux pour notre petite famille.

Il ne semble plus y avoir de naissance pour le couple Jean-Joseph Rahyr/Marie Louise Duhain à Maubeuge... mais, comme je sais que le mariage de l'aîné des enfants, l'autre Jean-Joseph, a eu lieu à Avesnes (sur Helpe) et que toute la famille y habitait alors, je vais voir si quelques enfants n'y seraient pas nés...

Je trouve la naissance, le 04 octobre 1815 à Avesnes, d'un petit Rayr. Le h du nom aurait disparu mais je suis habituée à différentes graphies pour ce patronyme donc, la date étant en corrélation, je me dis qu'il est bien possible que je tienne là un nouvel enfant de mon couple, héros de ce présent article... Mais voilà que, oh tristesse, le père est un Jean-Baptiste au lieu du Jean-Joseph que je cherche, il est dit avoir 38 ans... et le prénom du bébé est en rupture avec ceux trouvés jusqu'alors pour mes Rahyr... on a donné les prénoms de Amand Saint-Agnan au nouveau-né dont la mère est pourtant  appelée Marie Louise Duaine au lieu de Duhain... bon, à Avesnes on n'aime pas la lettre h...

Je laisse donc cet Amand Saint-Agnan de côté et je regarde un peu plus loin dans les registres d'Avesnes et je trouve la naissance, le 02 janvier 1819 d'un Rayr (sans h) né de Jean-Baptiste (encore), âgé de 37 ans et de... Marie Louise... Duwen... mais ce bébé qui a été prénommé Augustin Séraphin décède le 20 mai suivant, ses parents sont toujours Jean-Baptiste et Marie Louise Duwen... c'est le même adjoint au maire qui rédige les actes.

Surprise, ! Le 15 mars 1820 Avesnes a vu la naissance d'un nouvel Augustin Raÿr dont le père est appelé Jean-Joseph et est cloutier de 39 ans, mais la mère est Marie Louise Duwen... c'est le même adjoint au maire que pour la naissance et le décès de Augustin Séraphin qui rédige l'acte.

Bon, je continue la lecture de mon registre d'Avesnes et je trouve la naissance, le 06 décembre 1823, de Louise Raÿr qui a pour père Jean-Baptiste et pour mère Marie Louise Duwen ; c'est le maire qui rédige l'acte.

Je trouve une dernière naissance d'un petit Rahÿr à Avesnes, le 26 février 1828, Jean-Baptiste déclare qu'il veut appeler son fils Louis et que la mère est Marie Louise Duhain.

Alors, à ce stade, que pensez-vous ? Y-a-til un Jean-Joseph et un Jean-Baptiste ou Jean-Joseph et Jean-Baptiste ne sont qu'un homme ? Duo ou solo ?

J'ai eu un peu de mal à trouver le mariage du 2e garçon de mon Jean-Joseph. Il s'est marié le 17 octobre 1837 à Louvroil, toujours dans le Nord, avec Joséphine Poirette. Ses parents sont dits marchands à Maubeuge, son père est appelé Jean-Joseph et la mère est Marie Louise Dehain, comme pour sa naissance. L'un des témoins est fort intéressant, il s'appelle Eugène Saintanian, il a 22 ans, est cloutier à Maubeuge et frère germain du marié.

A ce stade, je ressort l'Amand Saint-Agnan que j'avais laissé de côté et qui était fils d'un Jean-Baptiste parce que le frère du marié, Eugène Saintanian, me fait furieusement penser à lui.

Je retourne à Maubeuge pour assister, le 10 décembre 1839, au mariage de notre Amand Saint-Agnan qui a 24 ans. Il épouse Joséphine Lecomte. Son père est prénommé Jean-Baptiste et sa mère Marie Louise Duaine, comme à sa naissance. Les témoins du marié sont deux de ses frères, Jean-Joseph âgé de 33 ans et Thomas âgé de 27 ans.

Je recherche l'acte de décès de mon Amand Saint-Agnan que je trouve à Rousies, il est décédé le 04 novembre 1886, il était laitier, fils de feus Jean-Baptiste Rahir et de Marie Louise Duhain, époux de Joséphine Lecomte et il est appelé Eugène Saint-Agnan Rahyr.

A ce stade, plus aucun doute n'est possible, cet Amand et cet Eugène sont bien la même personne, il est bien le frère de Jean-Joseph et Thomas dont le père est appelé Jean-Joseph alors que son père à lui est prénommé Jean-Baptiste.

L'affaire est réglée, Jean-Joseph et Jean-Baptiste ne sont qu'une même personne ; il n'y a plus qu'à compléter le dossier en allant chercher les derniers actes.

Allons donc assister au mariage d'Augustin, le 22 septembre 1852 à Maubeuge ; comme pour sa naissance, son père est Jean-Joseph mais il est précisé qu'il est décédé et sa date et lieu de décès sont indiqués ; sa mère est dite Marie Louise Dewen et ses témoins sont deux de ses frères, Jean-Joseph et Eugène... tout va bien, tout se confirme... Il épouse Mélanie Prudente Duhain... tient, comme le nom de sa mère dans certains actes...

Le père de tout ce petit monde, Jean-Joseph alias Jean-Baptiste est donc décédé à Maubeuge, le 09 juin 1849, cloutier, fils de feu Thomas et de feue Ida Doneux, marié à Marie Louise Duhain

Dans la foulée, je récupère l'acte de décès d'Augustin. Il est mort à l'hospice Saint-Nicolas à Maubeuge, le 28 mai 1902, il est appelé Augustin Séraphin Raÿr et est dit fils de feu Jean-Baptiste (qui était Jean-Joseph sur l'acte de naissance de Augustin) et de feue Marie Louise Duvoen et veuf de Mélanie Prudente Duhain.

Il ne reste plus qu'à compléter les dossiers de Louise et Louis, les deux derniers nés de Jean-Baptiste Rahir et de Marie Louise Duwen et/ou Marie Louise Duhain.

Louise Rahyr s'est mariée à Lille le 04 juin 1848 avec un divorcé, Carlos Joseph Tabari, elle est dite fille - comme à sa naissance - de Jean-Baptiste et de Marie Louise Duwen  qui donne leur consentement par un acte dressé à Maubeuge.

Tout va bien, il ne me reste plus qu'à consulter l'acte de mariage de Louis. Comme pour sa sœur Louise, c'est à Lille qu'il me faut me rendre. C'est le 03 novembre 1858 que Melle Julie Dujardin devient Mme Rayr. Le futur est dit être le fils de feu Jean-Baptiste dont le lieu et la date du décès sont indiqués... Et là, patatras ! Je m'écroule, anéantie... Jean-Baptiste Rayr, le père de ce Louis, est annoncé décédé  à Maubeuge le 30 novembre 1845 !

Alors, à ce stade, Jean-Joseph et Jean-Baptiste redeviennent bien deux individus distincts ! Je peste, je gronde, j'ai envie d'envoyer promener tous ces ancêtres et autres collatéraux qui ne font que me torturer !

Bon, je n'ai plus qu'à aller chercher l'acte de décès de ce Jean-Baptiste, reprendre tous les autres actes pour faire la distinction entre Jean-Joseph et Jean-Baptiste dont il va me falloir remonter la branche...

Mais voila que l'acte de décès de Jean-Baptiste Rahir stipule que le défunt était âgé de 39 ans au moment de son trépas, qu'il est né à Louvroil de feu Thomas et d'encore vivante Augustine Bettignier et époux de Virginie Meunier... C'est le neveu de Jean-Baptiste, accompagné d'un voisin, qui fait la déclaration... Augustine Bettignier et Virginie Meunier sont des noms que je connais... je les trouve facilement dans mon arbre mais je ne connais pas ce chapelier de Maubeuge de 30 ans qui répond au nom de Louis Colinet... me voici partie à sa recherche en quête de n'importe quel indice pour délacer ce sac de nœuds dans lequel je me suis emmêlée. 

En fait, ce Louis Colinet est l'époux de la fille de la sœur de Virginie Meunier, veuve de Jean-Baptiste défunt de l'an 1845...

 

 

 

Jacques Meunier

 

Marie Catherine Lanivet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Baptiste Raÿr

 

Alexandrine Virginie Meunier

 

 

 

Rosalie Joseph Meunier

 

 

Armand Joseph Legrand

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rosalie Estelle Legrand

 

Louis Colinet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et le Jean-Baptiste Rahir marié à une Virginie Meunier, né à Louvroil et qui aurait peu ou prou 39 ans en 1845, qui est déjà bien installé dans mon arbre n'est pas le fils d'un Thomas marié à Augustine Bettignier mais le fils de Charles-Louis Rahyr et de Marie Joseph Angélique Haine mais... le grand père paternel du défunt Jean-Baptiste se prénomme Thomas et sa grand-mère maternelle s'appelle Augustine Bettignier...

Bon, c'est vraiment incroyable de faire une telle déclaration mais les erreurs peuvent se comprendre... et noter que le Jean-Baptiste mort en 1845 est le petit-fils de Thomas Raÿr et de Ida Donneux, les parents de Jean-Joseph alias Jean-Baptiste.

En revanche, comment le maire de Lille a-t-il pu procéder au mariage de Louis Raÿr avec Julie Dujardin sans broncher à la lecture de l'acte de décès du père du futur ? 

La situation vous paraît-elle claire ? Croyez-moi, lorsque vous avancez sans filet dans cette branche - une de mes branches maternelles - vous vous perdez plus d'une fois et vous assistez à des situations à peine croyables... 

Vous souvenez-vous de Virginie Rahir, héroïne de la lettre B de ce présent challenge, plus ou moins bigame  ? Elle est la fille de Thomas et de Joséphine Poirette dont je parle ici. Vous souvenez-vous de Charles Rahyr, héros de la lettre C d'hier ? Il est le petit-fils de ce même Thomas et de cette même Joséphine Rahyr.

Même si j'ai beaucoup maugréer contre eux, je sais bien qu'ils n'ont pas fait exprès de brouiller les pistes... je ne leur en veux pas... enfin, pas trop...

Allez, passons à autre chose, pourquoi pas à la lettre E comme émancipation ratée ?

Catherine Livet

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10 commentaires:

  1. Quelle embrouille ! À croire qu'ils le font exprès parfois...

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    1. C'est bien ce que je pense mais je ne peux pas leur en vouloir parce que moi non plus je n'aimerai pas que l'on vienne fouiller dans ma vie

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  2. Mais qu'elle histoire 😵 certains de nos ancêtres nous donnent du fil à retordre !

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    1. Oui alors ! Souvent dans la même branche, de génération en génération.

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  3. Y'a pas à dire c'est du boulot ce que vous faites !

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  4. Une famille qui nous brouille bien les neurones !

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  5. Quel sac de noeuds ! Il faut vraiment de la persévérance pour débrouiller tout cela, bravo pour votre ténacité !

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  6. Quel méli-mélo !!! Bravo pour le démêlage !

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