mercredi 11 novembre 2020

ChallengeAZ Lettre J

 Pêle-mêle d'étrangetés et autres casse-tête - Challenge AZ 2020

Lettre J pour Jekyll et Hydu ChallengeAZ 2020 Catherine Livet
Jekyll et Hyde 

Mon terrible arrière-grand-père, Gustave Beckrich, est le 7e enfant de Jacques et de Jeanne
Fromholtz. Après lui est venue au monde une petite Louise et la fratrie devrait se terminer avec l'arrivée de Jean-Marie.

Ce dernier enfant est né le 06 octobre 1878 à Saint-Denis en région parisienne. Jean-Marie grandit comme tous les garçons de son âge et de sa condition. Il entre à l'école de garçons située rue de Strasbourg, le 06 octobre 1884 en cours élémentaire. C'est un charmant enfant comme il n'y en avait pas tant que cela à cette époque dans ce milieu. Bien gentil, appliqué, travailleur, il décroche son certificat d'études le 30 juin 1891 ; il quitte l'école le 04 août suivant après y avoir  reçu deux vaccins et la qualité d'apprenti chaudronnier. L'appréciation qui lui est décernée à la sortie de son parcours scolaire a du lui faire plaisir et rendre ses parents fiers de lui : "Bon élève sous tous les rapports".

Il mesure 1,62 m, est châtain, y compris pour la couleur de ses yeux. Après un bref passage à la section des commis à Lille qu'il intègre le 14 novembre 1899, il est envoyé dans la disponibilité avec un certificat de bonne conduite. Il a un frère sous les drapeaux... Gustave... qui n'est pas prêt de rentrer...

Lorsqu'il rentre, il va s'inscrire sur la liste électorale de la ville de Saint-Denis où il habite avec ses parents 18 rue de la Briche. Il sera radié de cette liste électorale en 1903 car il est allé s'installer à Paris, 35 rue Dunois, dans le 13e. C'est dans cet arrondissement qu'il épouse, le 27 décembre 1910, Eugénie Le Franc qui vit avec lui depuis un certain temps puisque le mariage légitime quatre enfants dont le premier, Léon, est né le 02 février 1903 à Saint-Denis.

Tout paraît simple dans la vie de notre Jean-Marie qui semble avoir su mener sa barque tout au long du cours de sa vie... sauf qu'il est impossible de filer droit sur ses traces et qu'il nous faut éviter quelques écueils.

Car voila que sur la liste de recensement de la population de 1881, un jeune Léon, dit fils de Jacques et de Jeanne Fromholtz, apparaît... mais pas de Jean-Marie... simple erreur sur le prénom... c'est probablement Jean-Marie qui habitait alors avec ses parents qui est en fait répertorié... surtout qu'en 1886, un petit Jean, âgé de 8 ans, est noté fils de Jacques et Jeanne Fromholtz... Jean pour Jean-Marie...

Mais en 1901, l'erreur semble se reproduire... au domicile des parents, dans le très confortable immeuble où ils se sont installés 18 rue de la Briche, vivent avec eux deux fils : mon affreux arrière-grand-père Gustave, le pensionnaire de Biribi revenu de Tataouine, journalier âgé de 27 ans et... Léon, âgé de 22 ans et tourneur aux établissement Elwell.

Ah non ! Ce n'est pas une erreur : Mon arrière-grand-père Gustave, le vrai, le dur, le tatoué a appris les bonnes manières au Bat d'Af... où du moins y a été maté... rentré au bercail, il s'est rangé et épouse Ida Rachel Charles... Et, pour que toute la famille comprenne bien qu'il veut, lui aussi, s'insérer dans la société, il demande à son beau-frère Eugène Bousquet , l'homme politique... il a ses entrées à la mairie... on soulève son chapeau et on lui donne du Monsieur lorsqu'on le croise sur le chemin, de l'assister lors de son mariage.  Et Gustave demande également à son frère... Léon...  d'en être le témoin et, visiblement, Léon a fait ses gammes et il appose une très élégante signature en bas de l'acte de mariage de Gustave... il fait précéder son patronyme d'une très jolie lettre L en majuscule... 

Mais qui est donc ce Léon ? Car il semble réellement exister. Le voici une nouvelle fois, en  1903, il est âgé de 25 ans, est chaudronnier et habite 18 rue de la Briche à Saint-Denis. Il est témoin de sa nièce et amie Rosa Eugénies Bousquet, la fille du très politique Eugène Bousquet et de son épouse, Anna Beckrich, la sœur de mon arrière-grand-père et donc aussi de Jean-Marie et de ce Léon... Encore une fois, Léon appose sa signature fluide en bas de l'acte de mariage et son patronyme est toujours précédé de l'élégante lettre L en majuscule.

 

Signature de Léon Beckrich en 1901


Signature de Léon Beckrich en 1903.

 

 

La naissance du second enfant que Jean-Marie Beckrich va légitimer lors de son mariage a lieu le 28 août 1905 dans le 14e arrondissement de Paris. La déclaration est faite par un certain Léon Beckrich qui habite à la même adresse que la mère de l'enfant née de Eugénie Lefranc et de père inconnu ; la petite Eugénie Lefranc est reconnue par Jean-Marie Beckrich le 03 janvier 1910. La signature de Léon est différente de celle rencontrée dans les autres actes car son prénom est écrit en entier. La signature à côté de la sienne est celle de Christine, sa sœur.

Il n'y a bien entendu aucun acte de naissance au prénom de Léon d'un enfant qui aurait pour père Jacques Beckrich et pour mère Jeanne Fromholtz, pas d'inscription dans une école primaire de Saint-Denis, pas plus d'inscription sur les recensements militaires... rien...  

Il faut sans doute en conclure que Jean-Marie aurait préféré s'appeler Léon, comme son cousin... jusqu'à prénommer le premier de ses enfants Léon...  Pourtant, il semble vouloir faire une distinction très nette entre Jean-Marie et Léon... dans le premier cas, il signe juste avec son patronyme et dans le second, il ajoute soit une initiale soit le prénom complet.

Le 03 janvier 1910, Jean-Marie Beckrich se rend à la mairie du 13e arrondissement pour reconnaître comme les siens les trois premiers enfants d'Eugénie Lefranc. Il n'y a pas de L. devant la signature.

Jean-Marie a reconnue une quatrième enfant née le 30 mars 1903, directement lors de la déclaration de naissance. 

 

Deux autres fils vont naître après le mariage, Roger en 1911 et Robert en 1912 ; leur père signera simplement Beckrich.

Bon l'affaire est réglée, plus besoin d'en parler : Jean-Marie aurait préféré s'appeler Léon, il a même été appelé Léon dès son enfance. Sauf que...

Lors de la rédaction de l'acte de mariage de Jean-Marie Beckerich avec Eugénie Lefranc, il y a eu une erreur sur l'orthographe du patronyme qui a été écrit Beckrick, il y a donc des ratures et une rectification. Tous les signataires de l'acte signent pour approuver cette modification : Jean-Marie, Eugénie Lefranc, les quatre témoins - qui, c'est à noter, sont exclusivement des femmes - ainsi que l'officier de l'état civil.

 

Mais... surprise... en bas de l'acte... apparaît une signatre de plus... qui est ce Beckrich qui appose sa signature entre celle de Jean-Marie et celle d'Eugénie Lefranc... avec cette lettre B majuscule surmontée de la petite boucle toujours apparente dans la signature de Léon Beckrich... 


 

Alors, Jean-Marie ET Léon... comme Docteur Jekyll ET Mister Hyde ?  

A demain pour la lettre K     comme Kafkaïen 

Vers l'ensemble du #ChallengeAZ 2020

Catherine Livet

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5 commentaires:

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