jeudi 19 novembre 2020

ChallengeAZ Lettre Q

Pêle-mêle d'étrangetés et autres casse-tête - Challenge AZ 2020

Q uestion sans réponse 

Il y a bien longtemps maintenant, en l’an 1786, très exactement le 17 janvier, Nicolas Jérôme, vicaire de Loutzviller, paroisse du pays de Bitche en Moselle, célébrait le mariage de la sœur de mon ancêtre Jean Beckrich...

 

Les trois publications des bans ont été faites dans les règles tant dans la paroisse de Loutzviller que dans celle d’Altheim… Il n’y a aucune opposition, aucun empêchement, qu’il soit civil ou canonique ; Monsieur Foliot, curé d’Altheim, le 09 courant, a même délivré un certificat.


Les fiançailles sont donc célébrées et, après avoir reçu le consentement mutuel des futurs ainsi que celui de leurs parents, Nicolas Jérôme, donne la bénédiction nuptiale aux jeunes gens.

 La première signature à droite est celle de Pierre Beckerich (Beckerig) ; juste en dessous, celle de son frère Christian

C’est ainsi que Hubert Leigner, berger de 22 ans, fils légitime de Nicolas d’Altheim et de défunte Barbe Dahlem devient l’époux de Jeanne Beckerich, fille légitime de Pierre, tisserand à Schweyen et de Marie Elisabeth Bauman ; la jeune épousée est âgée de 21 ans.

Parmi les témoins, se trouve Christian Beckrich, tisserand à Volmunster que le vicaire Nicolas Jérôme titre oncle de la jeune mariée.

Mais, jusqu’à la lecture de cet acte de mariage, je ne connaissais pas l’existence de cette fille de mes ancêtres Pierre Beckerich et Marie Elisabeth Bauman ; nièce de Christian Beckerich, tisserand à Volmunster et donc sœur de mon ancêtre Jean né le 15 mai 1776, à Schweyen comme tous ses frères et sœurs connus par moi jusqu’alors.

Agée de 21 ans lors de son mariage au début de l’année 1786, mariée à Schweyen, là où ses présumés frères et sœurs sont tous nés… il semble que j’ai alors toutes les cartes en mains pour dénicher l’acte de naissance de la mystérieuse Jeanne… mais il y a tout de même un petit problème… Jeanne serait donc née vers 1765-1766, fille légitime de Pierre Beckerich… qui pourtant était alors l’époux de Jeanne Schreiber et qui ne se remariera, veuf depuis 1773, qu’en 1774 avec Marie Elisabeth Bauman.

Je n’ai trouvé aucune naissance de la première union de Pierre vers 1765-1766 ; à dire vrai, je n’ai retrouvé aucun enfant du tout né de ce premier mariage avec Jeanne Schreiber. Ce mariage a été célébré le 17 juillet 1749 par l’abbé Narnus officiant alors à Loutzviller, paroisse à laquelle était rattachée Schweyen d’où était native Jeanne Schreiber, fille de Philippe et de Anne Catherine Lang et le marié est bien Pierre Beckerich, fils de Michel et Ursule Bigel de Volmunster.


C’est le même abbé Narnus qui, le 28 mars 1766, baptise un bébé né le jour d’avant à Schweyen ; ce nouveau-né est une fille, celle de Marie Elisabeth Baüman qui est servante chez… Pierre Beckerich ; Marie Elisabeth Baüman est née à Rolbingen de feu Jean Georges, journalier à Riedelberg de son vivant et de Marguerite Baadt. Le Parrain est Nicolas Holars qui est journalier à Schweyen 

 


et la marraine est… Jeanne Schreiber, épouse de Pierre Beckerich, tisserand à Schweyen. Le parrain et la marraine font leur marque respective.

Voici donc, à n’en pas douter, la naissance de notre jeune mariée du 17 janvier 1786 ! Alors, Jeanne est-elle réellement la fille légitime de Pierre Beckerich ?

Née en 1766 alors que Pierre était mariée à Jeanne Schreiber, elle ne peut pas l’être.

Mais alors, la fille de Marie Elisabeth Bauman serait la fille naturelle de Pierre… dont l’épouse Jeanne Schreiber, aurait accepté de devenir la marraine… A l’époque de cette naissance Schweyen devait compter plus ou moins trois-cents habitants… qui se connaissaient, qui étaient tous plus ou moins liés… l’identité du père biologique du bébé devait alors sans doute être connue.

La petite Jeanne Bauman est née chez Pierre Beckerich, elle est la filleule de son épouse ; le couple n’a, semble-t-il, pas d’enfant… Pierre a donc vu cette enfant grandir, il a contribué chaque jour à son entretien, à son éducation… au décès de sa femme, il a épousé la mère de la fillette qui vivait également chez lui depuis de très nombreuses années… de ce second mariage il a eu des enfants dont la petite Jeanne Bauman est donc devenue la sœur utérine… Alors oui, Jeanne est bien la fille de Pierre Beckerich... mais est-elle pour autant sa fille biologique ?

Si le curé Narnus qui connaissait la vérité sur la naissance avait célébré, vingt-et-un ans plus tard, le mariage, aurait-il marié Jeanne Beckerich ou Jeanne Bauman ?

A demain pour la lettre R pour Résurrection.

Catherine Livet

P. S. : ce texte est une reprise d'une première publication en février 2018.

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3 commentaires:

  1. Voici une hypothèse très intéressante et crédible. Mais difficile à prouver malheureusement...

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  2. Quelle histoire ! En tout cas, c'est sa fille !

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  3. Si il l'a adoptée, autant qu'elle prenne son nom !

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Merci pour cette lecture.
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