05 décembre 1360

Un grand jour pour l'histoire de France.

Bonjour mon lecteur,

Jean II le Bon, roi de France, se lance en personne à la poursuite du Prince Noir, le fils du roi d'Angleterre Edouard III, qui commande les Anglais qui passent leur temps en sauvages chevauchées à travers le royaume de France, pillant les villages et pourfendant les pauvres manants qui ont

Bataille de Poitiers - Bibliothèque de Besançon

l'impudence de vouloir se défendre... Mais en ce 05 décembre 1360 à Poitiers, les redoutables archers anglais transpercent les corps des valeureux chevaliers français qui se sont lancés tête haute et poitrine bombée dans la bataille... Le jeune prince Philippe qui sera bientôt le Hardi, encourage vivement son royal père "Gardez-vous à droite, gardez-vous à gauche !" sont les paroles qu'on lui prête. Mais les efforts de tous sont vains et les Anglais se saisissent du roi de France.

Non seulement la bataille de Poitiers du 05 décembre 1360 est une cuisante défaite mais c'est aussi un désastre pour tout le royaume de France.

Voici donc notre bon roi dans une geôle anglaise qu'il ne pourra quitter que contre une formidable rançon de trois millions de livres tournois... mais le royaume de France est complétement ruiné...

Princes et ministres cherchent à vendre tout ce que l'on peut pour réunir la somme nécessaire pour récupérer Jean le Bon et on se décide à négocier la perle du royaume, son plus beau bijou, la petite Isabelle de Valois, fille du roi et de Jeanne de Bourgogne. La fillette a environ 12 ans et il se trouve que l'un des seigneurs de Milan, Galéas III Visconti, a un fils à marier d'un âge en rapport avec la fiancée et surtout... des coffres remplis d'or... qui vont lui permettre, par ce mariage, de se mettre en avant sur la place politique... que faire d'autre que d'accepter d'unir la petite princesse de France avec le petit Jean Galéas âgé d'environ 9 ans moyennant le versement par le duc de Milan de la très belle somme de 600 000 livres ? Que l'on se rassure, le mariage ne sera consommé que dans cinq ou six ans mais Edouard III d'Angleterre accepte alors de libérer son royal otage contre le premier acompte versé pour l'occasion de ce mariage peu ordinaire.

Jean le Bon, sur le chemin qui le ramène vers son royaume réfléchit... Puis, arrivé à Compiègne, sa réflexion étant mûrie, il prend quelques ordonnances. Bien entendu, il invente quelques nouvelles taxes et généralise l'impôt sur le sel, vital à cette époque et... il crée une nouvelle monnaie.

Cette monnaie se veut bien sûr forte mais elle est aussi pensée pour redorer la puissance de la France. La pièce commémore la libération du Jean le Bon : l'avers représente le roi à cheval, l'épée brandie, le

Heaume protecteur couronné d'une fleur de Lys ; il porte une cotte d'armes fleurdelisée comme l'est également le caparaçon de son fier destrier... Et Jean le Bon, nomme sa monnaie "Franc"... ce qui veut dire libre.

Dans son ordonnance du 05 décembre 1360 à Compiègne, Jean le Bon écrit : "Nous avons été délivré à plein de prison et sommes franc et délivré à toujours"... "Nous avons ordonné et ordonnons que le Denier d'Or fin que nous faisons faire à présent et entendons à faire continuer sera appelé Franc d'Or"...

La valeur de cette nouvelle pièce était celle d'une livre tournois.

La fabuleuse histoire du Franc ne fait que commencer...

A très bientôt,

Catherine Livet

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