1er janvier 1821

Jardins et palais des Tuileries en 1843

Bonjour mon lecteur,

Il y a deux-cents ans, certains ancêtres de mes fils fêtaient le nouvel an au palais des Tuileries. Voici le déroulement du passage de l'an 1820 à l'an 1821.

En ce 31 décembre 1820, Sa Majesté, en sortant de la Chapelle où elle vient d'assister à la dernière messe de l'année, se dirige directement vers la salle du trône du palais parisien des Tuileries. Elle y reçoit les heureux élus qui ont le grand honneur de venir lui présenter leurs vœux, au nom des Pairs de France et des Députés. Puis, la délégation va renouveler ses souhaits auprès des princes et des princesses de la famille royale.

Ensuite, à 5 heures de l'après-midi, tambours et trompettes de la Garde Royale, de la Gendarmerie et de la garnison de Paris ont défilés en musique dans les jardins des Tuileries pour fêter avec la famille royale le glissement de l'an 1820 vers 1821.


La duchesse de Berry et ses enfants - Wikipédia

Le lendemain Monsieur - le comte d'Artois, frère du roi -, son épouse et leur fils le duc d'Angoulême ainsi que la duchesse de Berry portant l'enfant du miracle, le petit duc de Bordeaux et sa grande sœur sont venus présenter leurs vœux à Louis XVIII.

Après la messe du 1er janvier 1821, les ministres, les maréchaux, les grands dignitaires, les conseillers d'Etat, le maître des requêtes, les officiers royaux et beaucoup d'autres ont été reçus dans la salle du Trône.

A une heure de l'après-midi, les représentants de Paris groupés derrière le comte Chabrol, préfet de la Seine et le comte Anglès, préfet de police et introduits auprès du roi par le marquis de Deux-Brézé ont présenté à Louis XVIII les souhaits de la ville.

Après eux, est venu le tour des ambassadeurs et des ministres étrangers qui ont eu le privilège de venir présenter leurs vœux à sa Majesté.

A deux heures, des députés sont une seconde fois venus se présenter au roi dans la salle du trône avec des compliments particuliers. Ils ont loué la naissance miraculeuse du petit duc de Bordeaux et ont félicité le roi pour sa sagesse et son économie.

"Sire, le deuil était dans votre maison, la consternation dans le royaume. Un fils est accordé à vos
prières, à nos supplications, à nos larmes. Consolée par le miracle de sa naissance, la France compte avec orgueil, dans la famille de ses rois, un nouveau rejeton de Saint-Louis, une autre Blanche de Castille."

"Sire, nous recueillons aujourd'hui le fruit de la sagesse et de la persévérance de Votre Majesté ; elle a su se garantir des premiers mouvements de sa tendresse pour son peuple ; et la diminution des impôts qu'elle nous annonce, a été l'effet naturel et progressif de l'amélioration des revenus de l'Etat, des économies que vous avez prescrites et de la solidité du crédit public."

Le roi a répondu qu'il était très heureux de l'union qui existait entre sa personne et les chambres et que cette belle entente entre sa personne et les chambres assurera le bonheur du peuple, seul désir royal qui puisse toucher son cœur.

Puis toutes les belles dames et les beaux messieurs ont quitté l'assemblée en commentant ce magnifique discours et en devisant sur le décès, la veille, du baron de Monthyon à l'âge de 87 ans, départ pour Berlin du vicomte de Chateaubriand mais aussi, l'eau de Seine qui est devenue solide et le thermomètre de l'ingénieur Chevallier qui indique que la température au niveau du Pont-Neuf est de 10 degrés en dessous de 0.

Catherine Livet

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