Bonjour mon lecteur,
Puisque nous sommes le jour de la fête des grand-mères, je souhaite une bonne fête aux miennes qui ne sont plus là depuis bien longtemps.
Et je vous présente Germaine Livet, ma grand-mère paternelle.
Elle est née le 17 janvier 1900 dans notre village du 14e arrondissement de Paris de Noé et d'Émilie Chalvet.
Née au crépuscule d'un siècle, tout lui promet félicité et bonheur et il est vrai que, dès sa naissance, elle bénéficie du confort et de l'amour de parents bienveillants et bien installés dans la vie... Tout change, les progrès sont très grands dans tous les domaines et l'espérance de vie s'accroit... Tout devrait sourire à la fillette chérie par toute sa famille...
La photo de Germaine fillette a été prise au Parc Montsouris, "notre jardin" ; bien plus tard, j'habiterai à l'entrée de ce parc, rue Gazan, comme Germaine, comme mon père après elle, et comme moi après lui, mes fils se promèneront, dès le landau, et joueront dans ce parc qui était vraiment comme notre jardin... L'homme le plus petit est son père Noé, l'autre est très certainement son oncle paternel, mais René n'en était pas totalement sûr lorsqu'il m'a confié les photos ; la très jolie jeune femme est Émilie Chalvet, la mère de Germaine.
Je suis la gardienne des cadeaux qu'elle a reçus lors de sa communion dont un petit porte-monnaie en nacre et la couverture de son missel que l'on voit sur la photo de Germaine en communiante ; je possède également son collier et je dîne tous les soirs sur la table où elle dînait...
Mais la Première Guerre mondiale met un frein à l'insouciance de sa jeunesse... tous les hommes de son entourage, dont son père, ses oncles et ses cousins, sont soldats. La photo d'elle jeune fille existe en plusieurs exemplaires dont certains tirages sont colorisés. Elle a fait tirer cette photo sous la forme d'une carte postale qu'elle a adressée à son père qui était brancardier durant la Grande Guerre, peu de temps avant la déclaration de la guerre, il avait eu un terrible accident avec son fiacre et avait gardé des séquelles.
Son ami d'enfance - il est le fils d'une concierge du quartier - Lucien Chou, que l'on appellera bientôt le "petit fiancé" est également parti... je conserve précieusement les lettres joliment décorées qu'il envoyait, parfois presque tous les jours, à sa "petite fiancée"... Leur correspondance a duré de 1914 à 1916, Germaine avait donc 14 à 16 ans.
Mais à la fin de la guerre, l'amourette de jeunesse, exacerbée par la séparation liée à la guerre, est loin derrière eux et ils se fiancent, chacun de leur côté et sérieusement. Lucien Chou va prendre femme, mais le fiancé de Germaine décède brutalement quelques semaines avant le mariage dont la date était arrêtée... mais, huit mois après le décès de cet homme qui aurait dû être son père, naît le petit René.
Tout va bien pour le bébé de Germaine, toute la famille est là pour
Malheureusement, Germaine tombe malade à la fin de l'année 1926... Son père et son frère, Émile, la conduisent à l'hôpital le 25 novembre 1926 après qu'elle a perdu connaissance lors d'un repas familial...
Elle était si jeune, si joyeuse... tout le monde l'estimait et la foule est dense le 06 janvier suivant, dans "notre" église Saint-Pierre de Montrouge, à ses obsèques ; elle est enterrée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Ce n'est que le 18 avril suivant que le marbrier, considérant que le terrain où est inhumée Germaine est suffisamment tassé, peut venir placer le monument funéraire.
Voilà en quelques lignes la brève vie de Germaine Livet. J'ai beaucoup d'autres photos d'elle et de nombreux documents et objets qui permettent de reconstituer fidèlement son existence, y compris sa carrière...
À bientôt,
Catherine Livet
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Belle histoire triste
RépondreSupprimerMerci pour votre lecture et votre gentil commentaire.
RépondreSupprimerEmouvante description d'une grand-mère pour laquelle on perçoit ton attachement
RépondreSupprimerC'est vrai, j'ai beaucoup d'estime pour ma grand-mère
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