lundi 7 juin 2021

07 juin 1848

 Bonjour mon lecteur,

Penchons-nous sur un berceau parisien ce 07 juin 1848 et écoutons les vagissements de ce petit être de

Autoportrait au Christ jaune - 1889 - Musée d'Orsay
sexe masculin qui vient d'être prénommé Paul. Il est le fils du journaliste Clovis Louis Pierre Guillaume Gauguin qui travaille pour le journal le "National", le quotidien fondé par Adolphe Thiers. Les idées politiques du père feront que le petit Paul Gauguin passera sa tendre enfance à Lina au Pérou où son père avait décidé de fuir le régime politique de Napoléon III, sauf que le malheureux décède en route.

Le petit Paul revient en France, grandit et devient marin ; il effectue son service militaire dans la marine nationale et participe à la guerre de 1870. Il devient ensuite agent de change, est marié et père de cinq enfants et, il découvre les impressionnistes... devient amateur d'art pictural et fait ses débuts en peinture artistique...
Il expose dès 1879 et, en 1882, quitte toutes ses autres occupations pour devenir artiste peinte à plein temps. Il s'installe à Rouen - où vit Camille Pissarro, l'un des "pères de l'impressionnisme"... Mais sa peinture ne nourrit pas son homme alors, comment faire avec une famille de cinq enfants ? Il doit donc suivre son épouse qui part trouver refuge dans sa famille à Copenhague... sauf que la belle-famille de Paul Gauguin n'apprécie pas vraiment l'esprit bohème de leur gendre qu'elle trouve bien paresseux... Gauguin rentre donc à Paris... seul...
Le voici redevenu artiste peintre, il s'essaie à la céramique, rencontre d'autres artistes don Vincent van Gogh ainsi qu'Emile Bernard et Charles Laval - postimpressionnistes de "l'école de Pont-Aven" en Bretagne - puis il voyage - Panama et l'Ile Taboga - et travaille pour gagner assez d'argent pour aller séjourner en Martinique, peint là ce qui le charme.

La Belle Angèle - 1889 - Musée d'Orsay

Il rentre, s'installe en Bretagne et fréquente les peintres de "l'école de Pont-Aven". Son style évolue.
Il rejoint ensuite van Gogh dans le sud de la France et découvre les estampes japonaises... Les deux larrons n'étaient finalement peut-être pas faits pour s'entendre et dans leurs violentes querelles, van Gogh va perdre une oreille.
Gauguin vit ensuite dans un petit hôtel parisien... la misère n'est pas loin... lorsque ses toiles se vendent... il se retrouve alors avec assez d'argent pour aller découvrir la Polynésie... Tahiti puis les Iles Marquises seront ses refuges... enfin, presque... en tous les cas, c'est là qu'il signe ce qui est considéré comme son chef-d’œuvre "D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?" Il réalise également quelques sculptures sur bois qui, pour beaucoup, seront détruites après sa mort.

"D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? - 1897-1898 - Musée des Beaux-arts - Boston - USA

 
Les seins aux fleurs rouges - 1899 - Metropolitan Museum of Art - New York
Il prend une maîtresse, Tehamana (ou Tehura)... une fillette de 13 ans... Ce ne sera pas la seule...
Malade, déprimé, alcoolique... il est rapatrié à Paris en 1893, rejoint Pont-Aven... se casse le tibia lors d'une dispute... repart pour Tahiti en 1895... vit avec une petite fille qu'il va engrosser... Il écrit pour les
journaux locaux, peint un peu et boit beaucoup... se montre arrogant et brutal... il enchaîne les procès... Tahiti n'est pas le refuge qu'il pensait... il part pour les Marquises.
Mais comment et de quoi vit-il alors ? C'est le marchand d'art Ambroise Vollard qui le fait vivre. Il verse à Gauguin une mensualité de 300 F et lui fournit toiles et peintures contre la production de 25 tableaux par an (le marchand revend chaque toile au prix de 200 F)
La jambe de Gauguin ne s'est jamais soignée, elle est purulente, il est rongé par l'alcool et la syphilis, complètement dépravé, il décède dans la misère le 08 mai 1903 aux Iles Marquises... A-t-il été pleuré et regretté par les Marquisiens ?
 

À demain pour une autre date.

Catherine Livet
 

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