Couronne incisive
Bienvenue, petit Charles, en ce 19 novembre 1600, sous le ciel grisâtre d'Ecosse de Dunfermline. Tu me sembles bien faible... ne serais-tu pas un peu rachitique ? Oui, je sais que tu es le fils de Jacques, roi d'Angleterre, d'Irlande et d'Ecosse... Mais, je ne pense pas que tes titres puissent t'apporter forces et grandeur.
Bon, ton père trépasse le 27 mars 1625 et ton frère aîné n'est plus donc, te voilà couronné. Face à toi, le Parlement d'Angleterre qui cherche à limiter les pouvoirs royaux que tu as tendance à considérer comme de droit divin. Sans attendre l'accord de ce Parlement que tu veux faire rentrer dans le rang, tu augmentes les impôts... Ce n'est pas très populaire... Et puis, tu ne veux pas soutenir les protestants... au point tel que tu as épousé Henriette Marie, la catholique fille d'Henri IV, roi de France et de Navarre... Tu ne te fais pas que des amis dans tes trois royaumes... tu arrives même à déclencher une guerre civile... et tu n'arrives pas à mater cette révolution... les troupes du Parlement écrasent les tiennent mais, têtu comme pas deux, tu refuses de devenir le pantin mis à la tête d'une monarchie constitutionnelle et tu cherches ton salut auprès de l'Ecosse... cela n'arrange rien du tout et la guerre civile fait fureur... tu n'es pas de taille et tes troupes subissent une sérieuse défaite, tu es battu à plates coutures. Te voici arrêté et jugé pour haute trahison, la monarchie est abolie et le Commonwealth d'Angleterre est adopté. Tu vois, j'avais raison, tes titres t'ont trahi, ta couronne est devenue incisive... tu es condamné à perdre la tête !
ne voit pas grand-chose, il n'entendra pas plus ton discours d'adieu... Il est tenu à distance par de très nombreux militaires... Tu récites une prière, tu fais signe à ton bourreau, anonyme et masqué, le prévenant que tu es prêt à quitter la grande scène de la vie. Tu poses ta tête sur le billot, tu prononces tes derniers mots : "Je vais d'une corruptible à une incorruptible couronne où aucun dérangement ne peut être". Tu as le grand privilège d'être entre les mains du meilleur bourreau de tes trois royaumes... il a nettoyé et affuté avec soins son outil de mort et, la tenant à deux mains, la levant bien haut pour prendre de l'élan, de toute sa force, d'un geste assuré, il abat violemment sa hache sur ton cou... Tu es mort, magistralement décapité !
Tout de même, on n'est pas bien fier de t'avoir ainsi raccourci et il sera ordonné que ta tête soit recousue sur ton col pour que ta famille, tes amis et ton peuple puissent défiler devant ta dépouille pour te rendre un dernier hommage.
(Généalogie de mes fils)
Catherine Livet
Avez-vous des ancêtres morts de mort violente ?
A demain pour la lettre D : Décapité
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#ChallengeAZ 2021 Couronne incisive
"De la généalogie à l'écriture"
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Ecrire un livre de famille passionnant
Faire partie des grands de ce monde n'est pas toujours aisé...
RépondreSupprimerAh oui, si l'on en croit l'histoire de ce malheureux Charles que ses contemporains n'ont pas hésité à raccourcir
SupprimerMagnifiquement raconté. Si les cours d'histoire de primaire était distillé de cette façon, nous aurions parmi nos jeunes beaucoup plus d amoureux de la grande Histoire !!
RépondreSupprimerMerci beaucoup Christelle. J'anime régulièrement des groupes d'écriture en généalogie et mon cheval de bataille est : la contextualisation !
SupprimerUne histoire à en perdre la tête.
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