Attendons Noël ensemble.
Partons à la découverte d'une langue ancienne. J'la joue à la loyale, j't'affranchis pour pas qu'tu sois largué.
"Faut pas avoir les foies : Un "clic" sur la 1re étoile, c'est pas un fric-frac puisque t'as une carouble."
Traduction "Il ne faut pas avor peur : Un "Clic" sur la première étoile ne peut pas être considéré comme un cambriolage parce que vous avez une clé qui l'ouvre"
Etoile 1 : "Je vous invite à une discussion. Si vous travaillez consciencieusement, vous n'aurez pas besoin de vous creuser la tête, sauf si vous n'avez rien dans la tête parce que si vous ne comprenez toujours pas à la fin de notre conversation, c'est que vous n'êtes pas fait pour l'argot et que rien n'entrera dans votre crâne. Vous avez toutes les informations, à vous de décider ce que vous allez faire."
Etoile 2 : "J'étais en colère, à cause de ses mensonges de camelot. J'ai dû faire effort pour ne pas lui mettre ma main dans la figure. Je lui ai mis mon pied dans le derrière pour que ce vendeur de marchandise de mauvaise qualité fasse connaissance avec mon soulier et qu'il comprenne qu'il ne devait pas faire ses escroqueries ici.
je suis certain qu'il ne va pas aller se plaindre."
Etoile 3 : "On a bu un verre, un petit de Beaujolais et on s'est dit à bientôt. Il ne m'a rien dit de ses intentions. L'andouille !
Il y est allé à la mitraillette. Il ne pensait qu'à l'argent... Il aurait été préférable qu'il continue ses vols à la tire, il ne se serait pas fait arrêter.
L'imbécile était déjà suivi par un agent en civil ; le chauve qui a toujours une main dans la poche, sur son pistolet.
C'est l'homme que j'ai fait partir qui l'a dénoncé. C'était un espion bien laid. Si je le retrouve, je lui mets une bonne correction."
Etoile 4 : "Terrible ! Il n'y a aucun partage à faire ! Rien ! Il va pourtant falloir donner un gros billet à l'avocat, peut-être même plusieurs billets de 1 000 F. A cause de sa bêtise, ce n'est pas Bicètre qui l'attend, c'est la perpétuité ou même la guillotine. Il faut dire que le camarade a usé de violence, il a utilisé des armes supérieures à celles de sa victime, l'agent de police à vélo a reçu toute la rafale de la mitraillette."
Etoile 5 : "Pendant qu'il est en prison, je vais aider son épouse, son bébé, ses jeunes enfants, son garçon et tous ses nombreux enfants. Sans compter le chien et le chat.
Il ne faudrait pas que sa femme se laisse mourir."
Etoile 6 : "Le bébé est toujours en train de pleurer, les petits ne pensent qu'à manger mais le garçon pose des problèmes. Cet enfant ne réfléchit pas. Il cherche toujours la bagarre et il a pris un mauvais coup. C'est étrange, il est tout maigre, il a l'air malade. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, il raisonne à l'envers, il est dérangé. Cet ado va s'attirer des ennuis. Il va falloir que je le surveille.
Etoile 7 : "La sonnerie du téléphone m'a sorti du lit. Sur le coup, je n'ai rien compris, je n'entendais pas bien. Puis, j'ai entendu une femme, elle parlait vite et sur un ton aigu. Punaise ! Elle m'expliquait que Marie avait les poumons malades, que le médecin avait dit que l'on devait s'attendre au pire, que la tuberculose était généralisée. Je ne l'avais pourtant jamais vu cracher ni même entendu se plaindre. C'est triste."
Etoile 8 : "J'ai enfilé mon caleçon si précipitamment que je me suis emmêlé les pieds ; j'ai enfilé mon pantalon et mes chaussures, je me suis précipité en dehors de mon appartement et j'ai claqué la porte.
Je me suis engouffré dans le premier taxi qui a croisé mon chemin. Direction l'hôpital. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à dormir, il ne faut pas que la Marie meurt maintenant."
Etoile 9 : "Marie n'est pas belle à voir. On dirait un cadavre.
Cela ne sent pas bon dans cette chambre ; j'ai envie de tout casser, de partir en courant... Je crois que j'ai peur.
En lui serrant la main, je glisse un billet au docteur pour qu'il prenne soin de Marie... Il est tellement offusqué qu'il me le jette à la figure. Il se pense au-dessus de moi ! J'ai envie de le battre pour qu'il comprenne.
Etoile 10 : Je deviens fou. C'est sûr que le médecin n'en a rien à faire de mes 5 francs. Ce n'est pas pour l'argent qu'il travaille mais pour faire du bien ; un vrai curé. Ces deux là devraient devenir amis car ils sont faits pour s'entendre. Il a bien fait de m'envoyer balader.
Etoile 11 : Je devrais faire amende honorable devant le médecin. Il n'y a pas à chercher midi à quatorze heures, il faut que je fasse la paix rapidement parce que j'ai vraiment fait une erreur. Le médecin est un honnête homme, en plus, il est très courageux.
Etoile 12 : Il faut que je m'occupe des enfants. Je ne sais pas quoi faire. Il faut que je réfléchisse.
Il me faudrait une cigarette mais je n'ai pas d'allumette. Je n'ai rien dans la poche. Ah ! Quelle chance ! Voila un bistrot. Ce n'est pas une cuite qu'il me faut mais une cigarette et un bon café bien noir.
Etoile 13 : Il faut que j'aille voir la bonne sœur. Je ne la fréquente pas réellement mais j'écoute toujours avec attention ses discours et j'ai bien dû lui laisser plusieurs milliers de francs pour ses bonnes œuvres.
Elle aime les enfants même si elle les gronde sévèrement. C'est certain qu'ils seront bien nourris, qu'ils auront trois repas par jour, ils seront habillés comme des princes, vêtus avec élégance.
Etoile 14 : Il faut que je m'oblige à rédiger une petite lettre, bien tournée, pour détourner l'attendtion des policiers qui me filent.
J'écrirai un petit billet en parallèle ; l'avocat portera la lettre officielle au directeur et donnera mon petit mot au concierge avec 5 ou 10 francs pour qu'il le remette au camarade lorsqu'il sera escorté jusqu'au Palais de Justice.
Etoile 15 : Je suis fatigué. Je me demande si je ne commence pas à vieillir. 40 ans dans huit jours ! Les parents ont invité toute la famille ; je vais ressortir mon smoking mais il faut que je change mon chapeau. Que me veut la petite fripouille au bout du comptoir ! Il me fait la cour ! Il me prend pour un homosexuel ! Me voici furieux ! Je vais le tuer ce vaurien !
Etoile 16 : Il faut que je parte ! Il ne faut pas que je rate mon rendez-vous avec Jojo les Bretelle, il faut que nous discutions de notre gros coup ; le dernier pour Jojo et peut-être bien pour moi aussi tellement nous allons nous faire d'argent. Ce n'est pas le moment de flancher... Allez ! J'y vais !
Etoile 17 : Pour la voiture, Jojo les Bretelles a l'homme qu'il faut ; c'est vraiment un spécialiste, débrouillard et très bon chauffeur. Pour les armes, ce n'est pas endore décidé. On va peut être utiliser la mitrailleuse parce que l'affaire ne s'annonce pas facile.
J'ai acheté les policiers du quartier, ils n'entendront rien et ne verront rien ; ils ont l'habitude.
Il n'y aura plus qu'à récupérer l'argent au moment où la valise va être passé au comptable. Les menottes seront ouvertes pendant trente secondes, le temps de les détacher de la main du convoyeur et de les refermer sur celle du comptable... Il ne faut pas se tromper !
Etoile 18 : C'est la malchance, je n'ai jamais eu une déveine pareille ! Je suis vaseux ! Je n'arrête pas de crachoter. Il faut que je me mette au lit, et rapidement. Mes jambes ne me portent plus. Je claque des dents. Zut ! Je ne suis pas beau à voir !
Etoile 19 : Je vais demander à la concierge de m'envoyer le garçon du camarade, il faut qu'il aille chez la bonne sœur avec les petits ; elle va téléphoner au médecin parce que cela commence à sentir la fin pour moi... Je suis obligé de me tenir tranquille.
Etoile 20 : J'ai le ventre qui gargouille ; je vais prendre un petit verre d'alcool pour me rincer la gorge et lutter contre les maux de l'hiver qui s'annonce. Pourvu que la concierge ne me serve pas un plat de haricots... Je suis fatigué !
Etoile 21 : J'ai un gros poids sur les épaules. Il n'est plus question de faire le malin. Je suis en colère. C'est sûr que la bande de Jojo les Bretelles ne veut plus de moi.
Etoile 22 : La concierge vient parler avec moi tous les jours. C'est agréable de se faire dorloter mais il va falloir que je pense à gagner ma vie parce qu'avec le camarade en prison et ses enfants sur les bras, je n'ai plus un centime. Je crois que mon coeur bat moins fort, ce n'est pas encore aujourd'hui que je vais mourir, mais je n'en peux plus d'attendre sans rien pouvoir faire comme ça.
Etoile 23 : Je suis cloué au lit ! Un 23 décembre ! Je ne peux même pas fumer une cigarette, celà m'arrache les poumons ! C'est très long de réfléchir du matin au soir ! Un jour, tu es un homme plein de force et le lendemain, tu n'es plus qu'un vieux chiffon, sans énergie...
Etoile 24 : Allez ! Je mets toute ma vitalité pour vous souhaiter : Une joyeuse Noël(1) et, au revoir !
(1) Noël est féminin lorsque le mot désigne la fête, l'époque de Noël ; Noël prend toujours une majuscule. (le noël = cantique, s'écrit toujours avec une minuscule)
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