Interrogations
Nous venons de voir que l’héritier de Caroline Crama est son fils. Mais qui est-il ?
La première fois que j’ai trouvé une trace de son existence, c’était en 1846, sur le recensement de population de Goupillières. Caroline Crama était devenue Madame Livet le 23 juin 1845. Ils sont alors quatre à vivre sous le même toit. Charles, chef de ménage, son épouse Caroline et un autre Charles, âgé de 13 ans, fils du chef de ménage, il est donc bien spécifié que ce grand enfant n’est pas le fils de Caroline. La quatrième personne recensée sous le toit de Charles, le chef de ménage, est Alphonse Livet, titré « leur fils » ; cet enfant, âgé d’un an, serait le fils du couple. Ce petit Alphonse serait donc né vers 1845 et, comme Caroline Crama était devenue Madame Livet le 23 juin 1845, il est fort possible qu’il soit vraiment l’enfant du couple.
Pourtant, impossible de trouver la naissance d’un petit Livet ou d’un petit Crama, ni à Goupillières, ni dans les villages voisins, même pas à Saint-Martin-des-Champs où résidait Caroline Crama au moment de son mariage.
Un acte, cependant, attire mon attention ; celui d’un bébé de sexe masculin, prénommé Alphonse Louis, né le 1ᵉʳ février 1845 à Saint-Martin-des-Champs, chez le sieur Legoux Louis, cultivateur. Ce petit est un enfant naturel, né d’une domestique prénommée Caroline Louise dont, visiblement, on ne connaît pas l’âge. Le problème est que cette domestique a pour patronyme, Gilbert, nom qui est donné à l’enfant qui vient de naître. Cependant, la dernière épouse de Charles Livet, qui porte les prénoms de Louise Geneviève Caroline, qui a pour prénom d’usage Caroline, résidait, juste avant son mariage, chez Monsieur Legoux. Plusieurs éléments concordent pour laisser penser que cet Alphonse Louis GILBERT est le même que celui qui figure sous le nom d’Alphonse Livet sur le recensement de 1846.
Ensuite, plus aucune trace d’un petit Alphonse Livet, Gilbert ou Crama jusqu’en 1866 ! Alphonse Crama, âgé de 21 ans, est alors à Soindres. Il est ouvrier maréchal et habite chez le maréchal ferrant du village qui est… Pierre Charles Livet, âgé de 33 ans, marié à Célestine Jumel… ce même Charles, fils de Charles Livet, âgé de 13 ans, sur le recensement de 1846 évoqué plus haut.
N’est-ce pas évident ? Cet
Alphonse Crama n’est-il pas né, officiellement, sous le nom d’Alphonse Louis
GILBERT ?
Pour être sûre que je n’étais pas en train de spéculer, j’ai cherché – et trouvé
– le mariage d’Alphonse. Bien évidemment, aucun Alphonse Crama ne s’est marié,
mais Alphonse Louis GILBERT, maréchal ferrant, habitant Goupillières, fils
naturel et non reconnu de Caroline Louise GILBERT, est devenu l’heureux époux
de la jeune Adelaïde Argentine Maillier, le 28 août 1868. Et devinez qui est le
témoin du marié ? Charles Livet, cantonnier de 72 ans, demeurant, à
Goupillières, ami, qui appose sa laborieuse signature en bas de l’acte. La mère
d’Alphonse, présente, ne sait malheureusement pas signer… si elle avait su le
faire, aurait-elle vraiment signé « Gilbert » ?
Et pour lever le moindre doute, prenons connaissance de l’acte de décès de Caroline Geneviève Louise Crama. C’est son fils qui a fait la déclaration, il est maréchal ferrant à Saint-Martin-des-Champs et il s’appelle Alphonse Louis Gilbert, il est le seul héritier de Caroline.
Catherine Livet
Vers la lettre J
Ce texte est rédigé dans le cadre du ChallengeAZ
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Quel mic-mac ! Bravo pour le travail de déduction !
RépondreSupprimerC'est tellement satisfaisant quand on résout une énigme !
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