C’est le jour où mon corps n’a plus qu’à bien s’installer dans son fauteuil préféré, attendant le retour de mon esprit, qui s’est échappé de lui, partant gaiement à la rencontre de celui d’un de mes ancêtres. Il y a déjà un certain temps qu’il oblige ma main à tourner fébrilement des pages et des pages de registres, à la recherche de renseignements sur ceux qui portaient le patronyme de Dromer et dont je ne savais quasiment rien jusqu’à ces derniers jours.
Ça y est ! J’en suis sûre, mon esprit est en communion avec celui de Georges Dromer que j’ai eu tant et tant de difficultés à localiser.
Bonjour Georges, je vais vous expliquer. Je suis l’une de vos descendantes ; celui qui fait le lien entre nous est votre fils Jean. Il s’est marié le 07 février 1732, à Barenton — dans une partie de la France que nous appelons, avec mes contemporains, le département de la Manche —, avec Marie Potier. C’est à la lecture de cet acte de mariage que j’ai appris que vous vous prénommiez Georges et que vous étiez décédé avant le mariage de votre fils, laissant Françoise Guytard, la mère de Jean, veuve. Lors de son union, il avait 27 ans. Vous ne pouvez même pas imaginer, Georges, combien de temps j’ai passé pour trouver une trace de votre décès ou de votre mariage… en vain ! Jusqu’au moment où, la chance ayant décidé de me guider, je me suis trouvée en présence d’un acte notarié, dressé à Lonlay-l’Abbaye, dans l’Orne. Votre fils était présent, le 21 novembre 1731, devant le notaire royal ayant rédigé le contrat, et a reconnu avoir reçu des frères Chedeville, de la paroisse de Lonlay, la somme de quarante livres tournois, réglant une transaction passée entre vous et la famille Chedeville, représentée lors de l’acte en question par Mathurin, l’aîné des frères Chedeville.
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| Lonlay-l'Abbaye vers 1891 |
À partir de ce moment, j’ai rapidement trouvé votre acte de mariage. Votre union a été célébrée à Lonlay-l’Abbaye le 10 février 1698, vous avez épousé Françoise Guytard, fille de feu Abraham et d’Anne Bouillon de la paroisse de… Barenton ; son frère, Jacques, est venu l’assister. Vous aussi étiez orphelin de père, mais votre mère, Marie Langlois, était encore bien vivante.
D’ailleurs, votre père, Jean Dromer, est mort quelques années avant, car lorsque le 05 septembre 1693, vous avez assisté votre sœur lorsqu’elle a épousé, à Lonlay-l’Abbaye, Jean Chauvin, il était déjà noté dans son acte de mariage que votre père était décédé.
Vous avez également été témoin, le 05 juillet 1697, du mariage de votre sœur Flavie – ou Fleurie – Marie, avec Jacques Brionne. Votre mère est décédée entre 1697 et 1700 puisqu’elle n’était plus là lorsque vous avez assisté, le 23 janvier 1700, votre frère, Jean, pour son mariage avec Michelle Duclos, fille de Jacques, qui est jardinier à Barenton dans la Manche, et de Bertranne Bourget. Cet acte, pourtant toujours rédigé par Jacques Chedeville, prêtre vicaire de la paroisse de Lonlay, apporte quelques détails et c’est ainsi que j’ai appris que, de son vivant, votre père, Jean Dromer, était menuisier et que le marié, était cloutier.
En revanche, vous semblez ne pas avoir assisté votre frère Jean-Baptiste lorsque, le 04 février 1708, à Saint-Georges de Rouelley, dans la Manche, la paroisse de la future, il a épousé Marguerite Marie Fouque, elle aussi orpheline. Votre frère était néanmoins de la paroisse de Barenton, ville dans laquelle vous deviez déjà habiter.
Je n’arrive pas à savoir quand votre père est décédé, car j’ai trouvé deux actes, aussi laconiques l’un que l’autre, à presque six ans de différence.
Le premier, daté du 06 octobre 1677, précise cependant que le défunt Jean Dromer était menuisier. Et le dernier enfant que j’ai trouvé pour votre fratrie, Jean-Baptiste, pourrait bien être né en 1676. Il est à noter qu'une vingtaine de jours plus tard, une Jeanne Dromer a été inhumée, également, dans l'église de Lonlay-l'Abbaye.
Le second acte d’inhumation est daté du 13 juillet 1683 et concerne aussi un Jean Dromer.
J'ai tendance à penser que votre père est décédé en 1677 et que le second acte concernerait le décès de votre frère, mais ce ne sont que supputations de ma part... aurais-je un jour la chance de pouvoir en être certaine ?
En parlant d’acte un peu taiseux, je pense que vous avez été baptisé le 27 février 1673, à Lonlay-l’Abbaye. Mais, si l’acte dit bien que vous êtes le fils de Jean, menuisier, il n’est pas fait mention de votre mère. Si cet acte est bien celui qui vous concerne, votre parrain a été Pierre Bizet et votre marraine Jeanne Dromer... peut-être celle qui a été inhumée en octobre 1677.
Comment savoir ? Et comment répondre à toutes ces questions qui viennent embrouiller ma pensée ? Votre mère s’est-elle remariée ? Quand et où est-elle décédée ? Pensez-vous que je puisse trouver une réponse à toutes ses interrogations et à toutes celles qui ne vont pas manquer de suivre ?
Il nous faut maintenant nous quitter, car mon corps ne peut pas rester indéfiniment en attente de mon esprit, cependant, soyez assuré qu'il reviendra bientôt roder dans vos parages parce que je n'ai pas terminé de reconstituer cette branche de ma généalogie qui, je dois vous l'avouer, me passionne... probablement parce qu'il n'est pas si facile de s'y retrouver...
Catherine Livet
Ce texte est rédigé dans le cadre du #RDVAncestral
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