ompliment, le plus beau que vous
puissiez me faire :
« Je ne devrais pas le dire,
c’est même bête de le penser… mais tu es le fils que j’ai toujours rêvé avoir ! »
Mais mon Père, comment
saviez-vous que vous alliez partir ?
Je me souviens, il y a si longtemps
maintenant, du jour où je m’étais plainte parce que je trouvais que vous
accordiez trop d’importance à notre frère avec lequel vous passiez plus de
temps qu’avec mes sœurs et moi…
Je me souviens de votre air
déconfit tant vous étiez triste de m’avoir causé du chagrin et, profondément
touché, vous m’aviez assuré de votre amour…
Je me souviens de vos efforts
ensuite pour ne plus faire de différences entre vos filles et votre fils…
Comme une excuse que vous me
présentiez, vous avez su m’exprimer la joie que vous aviez ressentie à la
naissance de mon frère, ce fils qui devait vous ressembler et que vous
n’attendiez plus après la venue de tant de filles… Tous les espoirs que vous
aviez mis en lui…
Pourtant… au fil des ans qui se
sont écoulés, c’est avec moi que vous avez finalement partagé vos joies et vos
passions… et c’est bien moi qui a été présente à vos côtés, année après année,
lorsque l’adversité s’est invitée dans votre vie pour ne plus la quitter.
Pourtant, lorsque l’affreuse
nouvelle vous a submergé, vous avez encore pensé que c’était à votre fils de
vous soulager de vos peines mais, comme mes sœurs d’ailleurs, il n’a jamais
répondu à votre silencieux appel de détresse… car jamais vous n’avez
ouvertement demandé d’aide…
Pourtant, j’ai entendu votre muet
désespoir lorsque, diminué et vieilli déjà, vous avez cru que vous alliez être
seul pour aider ma pauvre Maman à supporter le poids du terrible diagnostic qui
venait de s’abattre sur elle.
Mes sœurs et mon frère étaient à
deux pas… J’ai voulu leur parler, j’ai voulu les voir… On m’a dit « J’ai
déjà trop de peine, nous rencontrer me serait insupportable… »
Mon corps s’est tordu de douleur,
j’ai vomis leur égoïsme qui venait de m’envahir avant qu’il ne se transforme en
haine… Que représentait notre propre souffrance à côté de celle de notre
mère ?
Et puis, j’ai ravalé mes larmes et je me suis faite
belle ; avec homme et enfants j’ai roulé toute la nuit
pour vous serrer dans mes bras… Les médecins avaient dit : « un mois,
un an, dix-huit mois… on ne peut pas savoir… »
J’ai affiché mon plus beau
sourire et pris un air enjoué… pourtant l’annonce du diagnostic avait fait
progresser la maladie et j’ai reçu un choc en voyant Maman se déplacer avec des
béquilles que vous étiez allé lui chercher en fin de matinée…
Vous m’avez pris par le bras et,
à l’écart, vous m’avez murmuré : « Mais enfin, tu n’as pas compris.
Sa maladie est grave, ta mère est condamnée à très brève échéance »
Mais mon Père avez-vous
réellement pensé que j’étais venue m’asseoir au chevet de Maman pour pleurer
jusqu’à ce que la mort nous la vole ?
J’étais là pour vous mon Père,
aussi naturellement que vous avez été là pour moi tout au long de ma vie… et
puis, je pensais que, remis de leurs émotions, frère et sœurs allaient, sinon
avec dévotion du moins avec sens du devoir, prendre leur part
d’obligations...
Je n’ai pas voulu voir que j’étais déjà seule… jusqu’à la
déchirure.
Vers D
J'ai écrit la vie de mon père durant l'affreuse époque qui lui a volé sa jeunesse puisqu'il a été "requis" du S.T.O :
Un p'tit gars du S.T.O
Dans Paris occupé, la vie de René, né en 1922, est compliquée. Sa
grand-mère, qui l’a élevé, vient de décéder. Il doit quitter
précipitamment son emploi pour échapper à une première réquisition
et se pense à l’abri après avoir été embauché à la S.N.C.F. Mais les
ennuis vont commencer et s’éloigner de la gare de triage où il
officiait va devenir une nécessité.
L’étau va se resserrer, il sera expédié en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire.
À la gare d’Ulm, sur le Danube, en Allemagne, où il doit travailler,
les règles ne sont pas respectées, les requis sont maltraités. Infrastructure
de
la plus haute importance, la gare va être bombardée et ruinée par
les alliés et René va être blessé. Le 24 avril 1945, à 11 heures, il se
trouve face à des soldats américains, il se croit libéré,
mais rien n’est encore joué et le rapatriement ne va pas être aisé.
Enfin rentré, rien n’est terminé et malgré le temps, les souvenirs ne seront jamais effacés.
Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 80 pages - Nombreuses illustrations inédites en couleurs - Auteur
: Catherine Livet pour la collection "Destins d'Ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas - ISBN 978-2-493106-03-2 - Dépôt légal août 2022 - Sortie le 12 septembre 2022 - 18 € TTC
Vous
pouvez vous procurer ce livre chez votre libraire habituel ou en me le
commandant directement. Si vous souhaitez une dédicace, n'hésitez pas à
la demander lors de votre commande. C'est toujours un réel plaisir pour
moi de dédicacer ce livre qui m'est très cher.
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Challenge AZ 2019 - Généalogie - Biographie René Livet
Cette intimité familiale me rappelle tant d'histoires au sein de la mienne. C'est dur mais c'est toujours aussi bien écrit.
RépondreSupprimerMerci Renaud.
Supprimervos textes sont vraiment magnifiques .et vous ranimez en moi des souvenirs ....que j'aurai peut être aimé oublier mais qui sont malgré tout toujours présent même avec le temps
RépondreSupprimerMerci Christiane pour votre commentaire. Les souvenirs sont tenaces, il faut juste prendre garde qu'ils n'enveniment pas la vie.
SupprimerToujours aussi émouvant ! C'est très beau.
RépondreSupprimerC'est vraiment très gentil Christelle
SupprimerUne vraie confession que cet article. Le #ChallengeAZ comme exutoire c’est fort. Votre frère et vos sœurs savent-ils que vous écrivez?
RépondreSupprimerTrès joli texte.
RépondreSupprimerJ'en ignore la temporalité, mais je sens encore l'émotion intacte.
De nos anciennes souffrances reste l'empreinte de l'amour, seule à même de nous consoler.
Merci pour ce partage.
Merci beaucoup. Vous avez raison, l'amour est plus fort que la souffrance.
SupprimerLe temps passe, les souvenirs restent.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Anonyme
SupprimerTellement bien écrit, tellement émouvant. Et fort.
RépondreSupprimerJe suis vraiment heureuse de partager ces moments forts de ma vie avec des personnes qui savent les apprécier. Merci beaucoup Béatrice
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