iançailles,
les vôtres mon Père avec la « P’tite Denise » comme elle disait
toujours lorsqu’elle parlait d’elle. C’est comme si j’avais réellement été
témoin de cette période heureuse tant vous m’en avez parlé… au grand dam de la
« P’tite Denise », devenue ma Maman préférée, qui vous disait
« Mais c’est pas vrai ! Jette les, ça ne la regarde pas ! »
lorsque vous sortiez le paquet de lettres que vous avez échangées,
quotidiennement -ou presque- durant le mois d’août 1948…
Pour rien au monde vous ne vous seriez
séparé de vos précieuses missives mais vous m’avez fait promettre de ne les
lire que plus tard…
Pourtant ces lettres, auxquelles
vous avez pensé toute votre vie, vous me les avez solennellement remises,
devant Maman et avec son approbation, pour que je les conserve le plus
longtemps possible…
Lors de votre dernier été de
célibataire, vous étiez à Paris, dans « notre » appartement de la rue
Daguerre, au cœur du « village » où vous aviez grandi -où j’ai
grandi- au milieu des habitants du quartier que vous connaissiez tous et votre
fiancée était en vacances avec sa mère -son père n’est allé les rejoindre que
plus tard- et ses frères et sœurs, nombreux déjà, qui vous aimaient bien… comme
vos futurs beaux-parents d’ailleurs…
Elle était encore une enfant,
vous étiez un homme ; elle vivait à la campagne, vous étiez un Titi ;
elle avait été élevée à la dure, vous étiez un enfant choyé… Votre rencontre
était improbable et pourtant…
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Denise Beckrich avec sa mère et son frère |
Elle a un teint de lait et une chevelure de
feu, des éclairs jaillissent de son regard vert océan, ses fines mains aux
attaches délicates sont dignes de celles d’une pianiste. Elle est vive, elle est
gaie, elle est piquante… elle est réfléchie.
Elle est grande, elle est fine, elle est séduisante… elle est réservée…
Elle vous a vu, vous lui avez plu ; elle vous a observé, vous l’avez
ignorée… Alors, écarlate, elle vous a abordé et vous, courtois, lui avez
répondu… en vous demandant bien ce que la donzelle pouvait bien vous vouloir…
et puis vous vous êtes habitué à la trouver sur votre chemin… Elle est un peu
sauvageonne, se déplace à toute vitesse à bicyclette ce qui lui offre une plus
grande liberté que de prendre le bus dont il faut respecter les horaires… Elle
vous amuse la « P’tite Denise », si indépendante, si libre… elle
ressemble si peu aux demoiselles, précieuses et poudrées, qui caquettent
habituellement autour de vous à la recherche d’un époux bien établi…
Vous, le fils unique, avez été impressionné par le
fait que la « P’tite Denise » soit l’aînée de 8 enfants et ce n’est
rien car, même si personne ne peut le savoir alors, deux autres frères vont lui
être offerts. Et vous vous imaginez bien vivre entouré de l’affection d’une si
belle famille…
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René Livet et Denise Beckrich en 1948 |
Elle
vous a séduit et vous décidez de vous unir pour la vie, la date du mariage est
fixée au 18 décembre prochain… Vous vous mettez à imaginer votre vie de mariés,
de parents et vous vous rêvez entourés de l’affection de nombreux enfants…
Certains de vos souhaits, entre deux mots d’amour, sont notés dans ces si
précieuses lettres, témoins de vos vies durant l’absence de votre fiancée qui
est en vacances dans l’Ain au village de Bouis dépendant de Villebois. Vous lui
parlez de vos déjeuners et dîners avec vos cousines, de vos séances de cinéma,
de votre conversation avec le voisin, de tout et de rien en fait et vous lui
relatez aussi les quelques jours que vous venez de passer à Goussainville chez
vos amis chez qui vous alliez déjà en vacances lorsque vous étiez enfant et
qui, avant de se retirer en Eure-et-Loir, étaient les épiciers grainetiers du
39 rue Daguerre. Vous précisez à votre fiancée qu’elle est impatiemment
attendue chez eux… vous l’avez présentée à tout votre entourage et dans les
lettres qu’elle vous adresse, elle ne manque jamais de vous demander de saluer
pour elle telle ou telle de vos cousines.
Mais ce n’est pas pour rien que
vous êtes resté à Paris une grande partie de ce mois car vous vous êtes mis en
tête de lessiver votre appartement du sol au plafond, de refaire peintures et
papier-peint, de changer les rideaux… enfin bref, vous avez décidé de redécorer
votre appartement, resté comme votre mère l’avait voulu vingt ans plus
tôt, d’en faire un bel écrin digne de votre fiancée tant chérie.
Mais mon Père, vous m’avez
toujours dit qu’avant de prendre la décision d’épouser ma future Maman préférée
vous lui avez tout, absolument tout, dit de votre vie antérieure mais lui
avez-vous réellement raconté la Guerre ?
J'ai écrit la vie de mon père durant l'affreuse époque qui lui a volé sa jeunesse puisqu'il a été "requis" du S.T.O :
Un p'tit gars du S.T.O
Dans Paris occupé, la vie de René, né en 1922, est compliquée. Sa
grand-mère, qui l’a élevé, vient de décéder. Il doit quitter
précipitamment son emploi pour échapper à une première réquisition
et se pense à l’abri après avoir été embauché à la S.N.C.F. Mais les
ennuis vont commencer et s’éloigner de la gare de triage où il
officiait va devenir une nécessité.
L’étau va se resserrer, il sera expédié en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire.
À la gare d’Ulm, sur le Danube, en Allemagne, où il doit travailler,
les règles ne sont pas respectées, les requis sont maltraités. Infrastructure
de
la plus haute importance, la gare va être bombardée et ruinée par
les alliés et René va être blessé. Le 24 avril 1945, à 11 heures, il se
trouve face à des soldats américains, il se croit libéré,
mais rien n’est encore joué et le rapatriement ne va pas être aisé.
Enfin rentré, rien n’est terminé et malgré le temps, les souvenirs ne seront jamais effacés.
Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 80 pages - Nombreuses illustrations inédites en couleurs - Auteur
: Catherine Livet pour la collection "Destins d'Ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas - ISBN 978-2-493106-03-2 - Dépôt légal août 2022 - Sortie le 12 septembre 2022 - 18 € TTC
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Challenge AZ 2019 - Généalogie - Biographie René Livet
J'aurais aimé connaître la rue Daguerre de l'époque, encore plus depuis vos écrits sur fond d'histoire familiale. Au plaisir de vous lire encore une fois.
RépondreSupprimerTout a bien changé aujourd'hui à Paris. Merci Renaud pour tous ces commentaires et encouragements
SupprimerVos textes se lisent comme de merveilleux petits contes, à suivre comme chaque jour de ce challenge.
RépondreSupprimerC'est très gentil, merci beaucoup
SupprimerUne jolie parenthèse ensoleillée dans ce challenge. J'image de courte durée vu ce qu'annonce la lettre G. Vos récits se lisent comme un livre.
RépondreSupprimerMerci Béatrice, vos commentaires sont vraiment très encourageants.
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