umour à toute épreuve, dans tous les registres, du plus grossier au plus
raffiné. Mais bien entendu, ce dont je me souviens le plus ce sont les farces
vraiment pas finaudes que vous réserviez à votre cousine que l’on appelait
Yéyette, surnom d’Henriette, qui était vraiment bon public… à elle les bonbons
à la moutarde, le sucre qui libérait une mouche qui venait nager à la surface
de la tasse de café, la cuillère baveuse, l’assiette sauteuse et le coussin
péteur sans oublier le cornichon en caoutchouc, la boîte à diable déguisé en
pot de moutarde, le raisin en plastique dans la coupe de fruits ou le saucisson
musical…
Lorsque vous n’aviez pas de farces et attrapes
manufacturées à votre disposition, cela n’avait pas d’importance, vous
inventiez… comme ce jour où votre cousine Yéyette était venue nous rendre
visite dans notre maison de campagne de Souday dans le Loir et Cher… Vous nous
aviez fait attraper, à mes sœurs et frère et moi, des sauterelles -très
nombreuses dans le jardin à l’époque de ma tendre enfance- que nous avions
placées dans une grosse boîte d’allumettes et puis le soir, après le diner,
vous vous êtes mis en tête d’allumer un feu de cheminée ; Nous étions
sages comme des images, Maman vaquait à diverses occupations mais restait dans
les parages pour ne rien manquer du spectacle… et puis, tout étant prêt, vous
avez demandé à la pauvre Yéyette de gratter une
allumette et toutes les petites
bêtes lui ont sauté au visage dans un seul élan… Elle était toujours la
première à rire de ces farces idiotes dont elle était victime.
Cette
maisonnette a été achetée pour fêter ma naissance, rien de moins ! Aucun
confort durant les premières années… il n’y avait même pas l’eau courante… il
n’y avait même pas d’eau du tout… Dans ce hameau isolé, les plus proches
voisins avaient une citerne dont le niveau, certains étés, étaient
désespérément bas mais il y avait une maison inhabitée qui avait un puits et
vous avez été le seul à penser à demander à la propriétaire l’autorisation de
puiser de l’eau chez elle… Ensuite, il vous a fallu convaincre tous les
propriétaires du hameau et des fermes un peu plus éloignées de participer aux
travaux permettant d’amener eau et électricité jusqu’à ce hameau appelé
« Maisons neuves »… Je me souviens même que vous avez payé pour nos
voisins les plus proches qui n’avaient vraiment que très peu d’argent.
Je me souviens aussi de nos folles sorties à vélo,
de nos parties de croquet, volant, jokari, boules ; de nos chasses aux
papillons, de nos journées de pêche à la ligne et à la grenouille, de nos
herbiers, de nos cueillettes de baies sauvages dont les mûres, qui restent
encore aujourd’hui l’un de mes fruits préférés, avec lesquelles nous faisions
des tartes ainsi que des confitures pour l’hiver ; du canard que nous
avions comme animal de compagnie, des bébés hérissons orphelins que nous
nourrissions et qui revenaient nous voir à chacun de nos séjours… Je me
souviens du noisetier, des groseilliers, des poiriers, des brugnoniers et du prunier qui nous fournissait de délicieuses
reines-claudes… Je me souviens du portique, du bac à sable, de nos cabanes de
jardin. Je me souviens de nos soirées passées à vous écouter raconter des
histoires drôles, vous saviez si bien le faire… que nous ne savions plus si
vous relatiez une histoire vécue ou si vous inventiez une fable car vous
mettiez toujours des personnes que nous connaissions au cœur de vos
récits ; d’autres soirs, nous préférions jouer aux devinettes, au à
« je pense à quoi ? » où à tout autre chose ; je me
souviens d’avoir appris les règles de la belote, de la coinche, du ramis, du
pouilleux, du tarot, du bridge et même du poker ; d’avoir joué au
« mistigri », au jeu de « 7 familles », au mikado, au
yam’s… Vous nous faisiez rêver avec vos ombres
chinoises que vous nous
appreniez à reproduire…
Je lisais des bandes dessinées dont celle que vous
adoriez lorsque vous étiez enfant -ce qui ne plaisait pas du tout à Maman-,
« les Pieds Nickelés » avec les fameux Croquignol, Filochard et Ribouldingue mais aussi « le
journal de Nano et Nanette » -ce qui plaisait un peu plus à Maman-…
Mon Père, vous parfois si peu visible en temps
normal, étiez si totalement disponible durant vos séjours qui semblaient toujours trop courts dans
notre maison de campagne où le rire était roi et où nous étions libres... jusqu’à ce que le devoir vous appelle et que vous
partiez rejoindre votre imprimerie.
Vers I
J'ai écrit la vie de mon père durant l'affreuse époque qui lui a volé sa jeunesse puisqu'il a été "requis" du S.T.O :
Un p'tit gars du S.T.O
Dans Paris occupé, la vie de René, né en 1922, est compliquée. Sa
grand-mère, qui l’a élevé, vient de décéder. Il doit quitter
précipitamment son emploi pour échapper à une première réquisition
et se pense à l’abri après avoir été embauché à la S.N.C.F. Mais les
ennuis vont commencer et s’éloigner de la gare de triage où il
officiait va devenir une nécessité.
L’étau va se resserrer, il sera expédié en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire.
À la gare d’Ulm, sur le Danube, en Allemagne, où il doit travailler,
les règles ne sont pas respectées, les requis sont maltraités. Infrastructure
de
la plus haute importance, la gare va être bombardée et ruinée par
les alliés et René va être blessé. Le 24 avril 1945, à 11 heures, il se
trouve face à des soldats américains, il se croit libéré,
mais rien n’est encore joué et le rapatriement ne va pas être aisé.
Enfin rentré, rien n’est terminé et malgré le temps, les souvenirs ne seront jamais effacés.
Livre 16 x 24 cm - Dos carré collé - 80 pages - Nombreuses illustrations inédites en couleurs - Auteur
: Catherine Livet pour la collection "Destins d'Ancêtres" de Becklivet - Imprimerie Messages Sas - ISBN 978-2-493106-03-2 - Dépôt légal août 2022 - Sortie le 12 septembre 2022 - 18 € TTC
Vous
pouvez vous procurer ce livre chez votre libraire habituel ou en me le
commandant directement. Si vous souhaitez une dédicace, n'hésitez pas à
la demander lors de votre commande. C'est toujours un réel plaisir pour
moi de dédicacer ce livre qui m'est très cher.
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Challenge AZ 2019 - Généalogie - Biographie René Livet
Qu'ils soient joyeux comme ici ou plus tristes comme les précédents, vos textes sont toujours captivants, à lundi !
RépondreSupprimerA lundi donc très fidèle anonyme. Merci pour vos visites
SupprimerAh les souvenirs d'été de longues vacances estivales :
RépondreSupprimerLes vieilles revues de Modes et Travaux pour les jours pluvieux
Et les coccinelles ramassées par une de mes cousines trimballées dans un bocal...
Ah les souvenirs d'été de longues vacances estivales :
RépondreSupprimerLes vieilles revues de Modes et Travaux pour les jours pluvieux
Et les coccinelles ramassées par une de mes cousines trimballées dans un bocal...
Ah mais oui "Modes et travaux" et oui, le transport des petites bêtes dans un bocal et j'ai oublié notre élevage d'escargots et tant d'autres choses. Ah le temps béni de l'enfance !
SupprimerMerci Fanny pour se rafraichissant commentaire
De beaux souvenirs qui font sourire ! C'est toujours bon de se rappeler ces moments de vie. C'est tout aussi touchant.
RépondreSupprimerIl faut transmettre les bons et les mauvais souvenirs. Merci Sébastien pour tes lectures
Supprimerque de bons souvenirs ! les vacances de rêve à la campagne ... nous faisions aussi les foins et la moisson ... enfin nous regardions !
RépondreSupprimerQu'ils font du bien ces souvenirs dans la maison de campagne. On s'y croirait !
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