mercredi 8 avril 2020

Lente prise de conscience

Coronavirus 

Le virus envahit la planète terre
La généalogie pour nos descendants
Vers la partie 1


Bonjour mon lecteur,

Que vous soyez dans mon présent ou dans mon futur, je vous remercie de vous intéresser à mon passé.

Voici la suite de mon récit qui se déroule il y a si longtemps :


C'était à la fin de l'année 2019, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alertait, qui voulait l'entendre, au sujet de plusieurs cas de pneumonie dans la ville de Wuhan dans ce pays lointain que l'on appelait Chine et surnommait usine du monde...
Ces pneumonies auraient été les conséquences d'une rencontre malheureuse entre un humain et un nouveau virus mystérieusement atterri sur notre planète. Pour une fois, tous les savants de cette époque ont été d'accord pour reconnaître qu'il s'agissait d'un rejeton, jusque là inconnu, de la famille Coronavirus... Cet intrus qui a fait alors si peur à certains a été baptisé Covid-19.
La Chine aurait annoncé officiellement son premier cas le 08 décembre mais il apparaîtra quelques temps plus tard qu'une victime du Coronavirus aurait été connue dès le 17 novembre.
Le monde entier s'est alors accordé pour situer l'épicentre à Wuhan, ville de la province de Hubei dans ce mystérieux pays de Chine surpeuplé.
A l'évocation de ce pays où je ne suis jamais allé, mon esprit part un peu à la dérive et fouille dans cette mémoire  surchargée qui meuble ma boîte crânienne et je me souviens, qu'en des temps lointains que je ne sais plus dater avec exactitude mais que je fixerai volontiers au tout début des années 1980, lorsque le tout un chacun a commencé à entendre parler de cette contrée jusqu'alors muette, une grande peur a circulé car le nombre de Chinois est apparu stupéfiant et d'autant plus effrayant que ce vaste pays, jusqu'alors fermé au reste du monde, s'auréolait de mystères en conservant jalousement ses secrets...
- "Imagine ! Même sans armes sophistiquées, que se passerait-il si les Chinois décidaient de déferler sur le monde munis d'un simple couteau ou d'une faux ?" avais-je réellement entendu cette interrogation ou ma jeune imagination bouillonnante avait-elle déformé mon souvenir ? En tous les cas, il semblerait qu'il y ait eu une certaine clairvoyance à cette époque puisque la Chine finira par se ruer aux quatre coins de la planète... sans couteau entre les dents...

Il faut bien reconnaître qu'à ce moment, les informations concernant cette nouvelle menace venue de Chine, n'ont pas bien pénétré mon cerveau... elles sont restées à la périphérie de ma compréhension...
Visiblement, je n'étais pas la seule.
Le sujet polémique, celui qui passionnait et divisait les foules à cette époque aujourd'hui si lointaine, était alors la réforme des retraites, engagée plus ou moins intelligemment par le très déroutant gouvernement d'alors. A la sortie du conseil des ministres du 24 janvier de cette année 2020, un petit compte-rendu en direct nous a été présenté par un singulier personnage à la syntaxe élémentaire et à l'élocution hasardeuse que je pensais ne pas connaître... mais dont j'avais déjà beaucoup entendu parlé, ou plutôt, j'avais entendu beaucoup de moqueries plus ou moins acerbes à son sujet... cette sommité répondait au nom très poétique de Sibeth Ndiaye... elle était alors porte-parole du gouvernement... Je me doute que vous vous demanderez un jour comment un tel énergumène a pu se retrouver à un tel poste dans un pays qui avait encore pour nom France bien que, déjà, ceux qui étaient en charge de nous représenter, nous les Français, l'appelaient République... Déjà à l'époque cette façon de dire me heurtait et maintenant que je regarde mon passé, je suis particulièrement choquée... certains affirmaient que la France n'existait plus, qu'elle avait été démantelée et offerte en sacrifice à la mondialisation... aujourd'hui que je suis dans mon futur, je leur donne presque raison... à première vue car la vérité se révélera plus tard...
La très contestée porte-parole du gouvernement au prénom tout trouvé -voila que je me mets à mon tour à la brocarder- n'était heureusement là que pour introduire le sujet et les deux intervenants, ceux qui allaient nous faire le compte-rendu du conseil des ministres ; il s'agissait d'Agnès Buzyn, ministre de la solidarité et de la santé ainsi que de Laurent Pietraszewski, secrétaire d'état attaché au même ministère et chargé des retraites.
La préoccupation majeure était bien les retraites et ce sujet a occupé environ 28 minutes sur les pratiquement 36 minutes allouées à cette intervention. Seule Madame Buzyn a pris la parole au sujet du problème sanitaire et, durant quelques minutes, a parlé du coronavirus :
- "Je vais maintenant faire un point de situation sur le coronavirus en Chine, ce que nous savons, et ce que nous ne savons pas... Plus de 800 cas avérés, plus de 150 personnes hospitalisées, pour des cas graves, 27 morts. Vingt-cinq provinces chinoises sont touchées... Cinq pays ont répertorié des cas : la Thaïlande, le Japon, la république de Corée, Taïwan, les Etats-Unis. Tous les cas avaient voyagé à Wuhan, il n'y a pour l'instant à ma connaissance pas de cas dans l'Union européenne... en termes de risques pour la France, les analyses de risques d'importation sont modélisées régulièrement par des équipes de recherche. Le risque d'importation de cas depuis Wuhan est modéré, il est maintenant pratiquement nul parce que la ville est isolée. Les risques de cas secondaires autour d'un cas importé sont très faibles, et les risques de propagation du coronavirus sont très faibles... Cela peut évidemment évoluer dans les prochains jours s'il apparaissait que plus de villes sont concernées en Chine ou plus de pays, notamment de pays de l'Union européenne"
A la suite de l'intervention de la ministre de la santé, la parole a été donnée à la presse... toutes les questions ont porté sur la réforme des retraites... pas une seule évocation du problème sanitaire...

Alors donc, les cas étaient vraiment peu nombreux et ne concernaient, à l'exception du cas isolé connu aux Etats-Unis, qu'une partie plutôt localisée de l'Asie surtout que tous les malades auraient voyagé, y compris le ressortissant des Etats-Unis, à Wuhan. Agnès Buzyn, lors de cette même allocution, avait précisé que l'OMS n'avait pas de recommandations particulières à faire ; que la Chine maîtrisait le problème et pour que l'on comprenne bien sa puissance, construisait un hôpital de mille lits en l'espace de sept (ou dix) jours. Madame le  la ministre -certains mots ont été très lourdement féminisés... à cette époque, plus rien ne tournait rond et même, pour prendre une image parlante, tout partait en vrille ; l'expression favorite des gens encore sensés était "on marche sur la tête"-  a ajouté que la France avait cependant mis une stratégie en place.
Une fois n'est pas coutume j'ai suivi, avec une grande attention, tout ce qui a été dit lors de cette allocution et mon esprit qui était donc déjà en alerte a très vite fait quelques associations. Bon, je n'ai certainement pas été la seule à me souvenir qu'une histoire similaire avait déjà été jouée sur le théâtre de la Chine en 2002 et 2003... un nouveau virus de la famille coronavirus avait déjà fait une apparition mystérieuse et meurtrière là-bas, loin de notre bonne vieille métropole mais le petit malveillant, alors qu'il commençait à attaquer la terre entière, avait été prestement identifié et la maladie jugulée... très vite, tout un chacun avait oublié cette vilaine farce... A première vue en ce tout début d'année 2020, nous étions dans une situation similaire... mais quelques questions se sont tout de même présentées à mon esprit... Pourquoi Agnès Buzyn n'a-t-elle pas fait de parallèle avec le SRAS, nom du coronavirus précédent ; pourquoi le sujet, s'il n'était pas très important, a-t-il été débattu au conseil des ministres ; pourquoi la Chine devrait-elle construire un hôpital de 1 000 lits si elle n'avait que si peu de malades jusqu'à présent ? Bon, tout cela semblait ne concerner que la Chine mais Agnès Buzyn a aussi détaillé les mesures stratégiques prises par la France :
  • Mise au point d'un test de dépistage, protocole pour les autorités sanitaires et les médecins afin qu'ils sachent reconnaître les symptômes et puissent prescrire la bonne conduite à tenir. 
 En entendant cette première mesure, mon esprit est un peu sorti de sa torpeur... pourquoi élaborer un test et sur quelles bases et pourquoi lancer le branle-bas de combat parmi le milieu médical de France et de Navarre pour un virus qui ne nous concernait que de très loin ?
  • Distribution d'un "flyer" aux passagers en provenance de Chine : en cas de fièvre et/ou de problèmes respiratoires, ne pas aller aux urgences mais appeler le 15 pour une mise à l'isolement.
J'ai froncé les sourcils et prononcé un "hum !" sourd, signe avant-coureur d'une profonde colère. Outre le fait que je ne supportait déjà qu'au prix de beaucoup d'efforts l'usage d'un mot anglais vague à la place d'un français précis... j'ai trouvé l'emploi du "flyer" très mal venu... bien entendu, mon esprit m'a soufflé que c'était peut-être une subtilité... puisque cette notice était destinée a des passagers d'avions... des hommes volants... des "flyers" Mais non, il fallait bien comprendre prospectus d'informations sauf que le mot a une grande connotation publicitaire, autrement dit du pas très sérieux... en inadéquation totale avec les consignes aux voyageurs inscrites sur le document.
Et ces recommandations m'ont fait profondément  réfléchir et me sont apparues très contradictoires avec ce qui avait été dit juste avant par Agnès Buzyn et la teneur même de la notice m'a semblé très peu pertinente. L'incubation pouvait durer 14 jours... chaque voyageur potentiellement porteur de la maladie a donc eu la possibilité de contaminer un grand nombre de personnes rien que sur le trajet qui l'a mené à son domicile... puisque cette maladie semblait se transmettre assez rapidement puisqu'il fallait porter un masque pour protéger son entourage et en dehors du domicile... et qu'il fallait réduire les activités non indispensables et pour couronner le tout, la dernière consigne, en lettres rouges, indiquait de ne pas se rendre chez un médecin ni même aux urgences d'un hôpital mais d'appeler le 15 ! 
Qu'aurait-il fallu réellement faire à ce stade de l'aventure ? Personne n'en savait rien au moment des faits mais une chose restera sûre, l'information n'a pas été à la hauteur... Désir de ne pas faire peur à la population, incompétence ou simple maladresse ?
Lorsque dans un avenir plus ou moins lointain, vous humains de votre époque, en vous penchant sur cet épisode de ma vie, comprendrez certainement facilement l'incompréhension et l'incrédulité qui se sont installées dans mon esprit.
A ce stade, j'ai cependant commencé à prendre le sujet au sérieux et a en parler avec certaines personnes ; force est de reconnaître que mon entourage était dans le même état d'esprit que moi... Les nouvelles étaient assez contradictoires, plutôt alarmantes mais... lointaines... nous ne nous sentions pas encore concernés... et nous avions tant de taches toujours plus urgentes l'une que l'autre à accomplir...

A bientôt pour la suite.

Catherine Livet

Ecrire un livre de famille



2 commentaires:

  1. Vous le verrez, dans le futur les choses ne s'arrangent pas très vite !

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Merci pour cette lecture.
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