Il est né dans le Nord en 1756 et n'a aucun souci à se faire pour son avenir. Comme son père, il sera commis aux Fermes du Roi... comme ses frères, comme les parrains de la fratrie... en fait, comme tous les hommes de la famille...
Oui mais, la Révolution passe par là et balaie la Ferme Générale tant détestée... Qu'importe, Augustin Leferme change de titre mais, pas de fonction, il est maintenant préposé à la Régie Nationale des douanes.
L'Histoire étant ce qu'elle est, il se retrouve Soldat de l'Empire, en poste dans l'ancien département de la Dyle où, en cet été 1809, il se sent bien nostalgique... ce n'est pourtant pas habituel pour lui mais vraiment, il est triste, il regarde le contenu de sa gamelle qu'il aurait trouvé bien maigre il n'y a pas si longtemps encore mais aujourd'hui, vraiment, il n'a pas très faim... l'odeur et la vue des aliments lui donnent même la nausée...
Augustin étire ses jambes pour tenter de les dégourdir un peu, mais il sent une certaine lassitude envahir ses membres de plus, il est pris de frissons et dès qu'il essaie de se protéger du froid, ce sont des bouffées de chaleur qui l'assaillent... Son crâne lui donne l'impression de vouloir exploser... le vin qu'il réclame à tous ceux qui veulent bien lui en donner n'arrive pas à étancher sa soif et sa bouche reste pâteuse... sa peau est toute sèche, elle se couvre de taches plus ou moins violacées... Il a mal dans les membres...
Il n'y a plus à tergiverser, ce 12 septembre 1809, il entre à l'hôpital de la Cambre, on l'isole des autres malades... Les médecins utilisent toute la panoplie des remèdes. C'est ainsi qu'Augustin reçoit du tartre stibié, de l'eau vineuse, du sirop de vinaigre et même de la limonade sans oublier le vin d'absinthe... mais, comme son état de s'améliore pas, les médecins prescrivent la quinquina, la serpentaire de Virginie, la valériane et le camphre... en lavements et en frictions...
Rien n'y fait ! Des douleurs envahissent tout son corps, toutes ses forces se volatilisent, ses urines deviennent rares, son pouls faible ; Augustin n'arrive plus à coordonner ses mouvements, sa déglutition est pratiquement impossible, des soubresauts incessants dérangent son corps... ses doigts et même ses mains ne lui obéissent plus et s'agitent seuls...
Augustin sombre lentement dans un état comateux dont il ne sortira pas, son décès est déclaré le 05 janvier 1810... Comme tant d'autres, il est victime de la fièvre adynamique, l'autre ennemie de l'Empire.
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Je ne connaissais pas cette fièvre. Un vrai fléau apparemment :(
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerOui, c'est un vrai fléau et qui semble avoir été très répandu dans les armées.
RépondreSupprimerMerci Renaud
En voilà une que je ne connaissais pas !
RépondreSupprimerJ'ai constaté qu'elle était très répandue dans les armées de Napoléon
SupprimerMort lente et sournoise, terrible ! Le terme ne m'est pas inconnu, j'ai dû croiser cette fin horrible chez un collatéral.
RépondreSupprimerJe crois qu'à choisir, je préfèrerais un coup d'épée qu'une telle mort par fièvre. Ce ne serait pas étonnant que tu aies croisé cette fièvre qui semble avoir été très répandue, au moins dans les armées de Napoléon
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