samedi 21 mai 2022

Nicole Potier : #RDVAncestral de mai 2022

 

Ah ! là ! là ! Comme il m’est parfois difficile de me faire une bonne image de mes ancêtres femmes ! J’ai du mal, beaucoup de mal, ce troisième vendredi du mois, à me concentrer… pourtant, mon esprit piaffe d’impatience, il rue dans les brancards, quitte à me donner un foutu mal de crâne, il n’a qu’une envie, s’élancer à la recherche de celui d’une femme qui vivait il y a bien longtemps et qui me doit des explications… Je suis perturbée, je me dis que cette rencontre va rester stérile mais déjà, mon corps cède et mon esprit peut s’élancer pour cette improbable rencontre…

Nicole Potier, pourquoi refusez-vous de répondre à mes questions ? Pourquoi ne voulez-vous pas que je trouve votre ascendance ? Pourquoi vos contemporains ont-ils joué votre jeu, jusqu’au curé de Mézières-sur-Seine qui vous a accompagné à votre dernière demeure ? En voilà des pourquoi et il y en a bien d’autres…

Ce prêtre m’apprend tout de même que vous êtes décédée après avoir reçu tous les sacrements. Je suis soulagée pour vous. Il affirme également que vous êtes morte le 19 septembre 1719 et que vous avez été
inhumée le lendemain. Je le crois sans hésitation. Vous étiez veuve de Jean Livet ; c’est pour cette raison que je suis certaine que c’est bien de vous dont on parle dans cet acte de décès, mais voyez-vous Nicole, je n’ai pas encore trouvé l’acte de décès de votre époux. Monsieur le curé écrit que vous auriez atteint l’honorable âge de 82 ans… ou environ… Vous seriez donc née vers 1637... je n'ai pas encore trouvé votre acte de baptême… Par ailleurs, où le chercher ?

Inhumation de Nicole Potier

Votre fils, Robert, qui est le maillon généalogique qui nous relie, est né en 1666 à Mézières mais, qui me dit qu’il est l’aîné ? Un doute est permis, car certains vous offre un autre fils, qu’ils nomment Nicolas, qui serait né en 1661. Je n'ai trouvé aucune autre trace de lui que cet acte de baptême pas spécialement lisible.

Ensuite, vous avez eu trois autres garçons :

Jean, né en 1670, mais qui ne fera qu’un séjour éclair sur terre. En revanche, j’ai cru un temps que je tenais une piste pour en savoir plus sur vous et votre époux, car la marraine de cet enfant éphémère est une certaine Marie Livet, de la paroisse d’Epône… malheureusement, je n’ai trouvé aucune trace supplémentaire d’elle…

Guillaume est né en 1672, toujours à Mézières où il s’est marié en 1700 avec Marie Barq.

Pour finir, Gabriel est arrivé, en 1680 ; il s’est marié en 1704 avec Marie Cacheux et il est devenu vigneron à Mézières alors que Guillaume exerce le même métier que son père, maçon.

Je n’ai trouvé aucune fille née de vos œuvres avec Jean Livet. C’est possible, bien entendu, mais tout de même un peu insolite, surtout si l’on considère les grands vides entre certaines naissances de vos fils… Cinq ans se seraient écoulés entre la naissance de Nicolas et celle de Robert puis encore quatre ans avant celle de Jean dont la naissance est suivie, raisonnablement, par celle de Guillaume… mais après lui, il faut encore attendre huit années avant de voir arriver Gabriel…

Robert, Guillaume et Gabriel étaient présents à votre inhumation ; ils sont très distinctement cités par le curé et ils ont fait leur marque en bas de l’acte.

Faute de trouver mieux à votre sujet, je suis allée sur vos lieux de vie. J’ai recherché les traces de sources, richesses si précieuses à l’époque de votre séjour sur terre. J’ai franchi le porche de l’église Saint-Nicolas et j’ai admiré la nef et le double clocher qui datent du XIIIe siècle et puis, j’ai longuement regardé le cœur de l’église et je vous ai imaginés, vous avec votre famille, amis et voisins, assistant aux travaux qui ont été effectués pendant que vous viviez à Mézières… J’ai contemplé les fonts baptismaux au-dessus desquels vos enfants ont été tenus, j’ai vu la statue de la vierge à l’enfant - qui date du XVe siècle - à qui, sans doute, vous avez offert vos prières…

Peut-être serez-vous heureuse d’apprendre que vos fils Guillaume et Gabriel ont eu le grand privilège d’assister au baptême de la grosse cloche de Saint-Nicolas…. Ah oui ! J’en étais sûre, vous voici plus attentive à mes propos.

Puisque tout est permis, maintenant que nous ne sommes plus que des esprits, rendons-nous à Mézières-sur-Seine aujourd’hui dans les Yvelines, ce fameux 22 mars 1739, dimanche des Rameaux. Regardez, il y a tous les habitants du village. Voyez-vous vos fils et vos petits-enfants ? Reconnaissez-vous du monde ? Il y a aussi des personnes venues des alentours et même de plus loin encore.
Le curé de Mézières, Eustache Jean Hersent, prêtre licencié en droit canon et civil de la faculté de Paris est tout content et même, peut-être, un peu gonflé d’orgueil… Il faut dire que le parrain de la cloche est Jean-Baptiste Dastagniette, baron Daguerre, Marquis de la Motte Saint Herzay et la marraine est Dame Louise Adelaïde Herault fille de Messire René Hérault chevalier seigneur de Fontaine-l’Abbé Vauerson et autres lieux conseillé d’état et lieutenant général de police de la ville et prévôté de Paris et épouse de Messire Claude Henri Feydeau de Marvile chevalier, conseillé du roi en ses conseils et requestres ordinaires et au royal président au grand conseil qui ont donné le nom de la dite cloche… Que de prestige !

Ceci dit, le parrain et la marraine ne se sont pas déplacés, mais ils sont représentés par M. Adrien Joseph Destiguer qui est lieutenant de la paroisse d’Epône et de Mézières et par Marie Marguerite, fille du concierge du château d’Epône…

Ah enfin Nicole ! Vous voici plus détendue. Peut-être cette petite promenade avec moi à travers le temps vous donnera-t-elle l’envie de vous montrer moins réservée… Un petit signe de vous, qui me permettrait de retrouver vos parents, me serait si agréable…

Qui peut dire aujourd’hui si nous nous reverrons plus tard ? Une chose est sûre, il nous faut désormais nous quitter. Mon corps a besoin de son esprit pour vaquer à ses occupations terrestres… J’ai des invités, il me faut me préparer à les accueillir.

Catherine Livet

 

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7 commentaires:

  1. Nicole, je ne savais pas ce prénom si ancien. Il faut savoir accepter un grand nombre de questions sans réponses, c'est frustrant, mais on le sait en s'engageant dans la recherche généalogique.

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    1. J'ai également été surprise par le prénom. C'est exactement comme tu l'écris : c'est frustrant de ne pas trouver de réponse à certaines questions. Merci Dominique pour ta lecture et ton commentaire.

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  2. Pour un rendez-vous sans beaucoup d'informations, je le trouve tout de même bien fournis et très intéressant 😉

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    1. C'est très gentil. Oui, lorsque je n'arrive plus à trouver de renseignements en suivant le chemin classique des actes, je prends des traverses pour voir s'il n'y a pas quelques choses à glaner ici ou là. Merci pour la lecture et le commentaire et, j'espère, à très bientôt.

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  3. Encore un doux texte malgré tout ces zones d’ombre !

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    1. Merci beaucoup, votre commentaire est très gentil et je vous remercie également pour votre fidélité. Ne lisez-vous que mes "doux textes" ?

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  4. Désormais cette lointaine feuille n'est plus anonyme

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Merci pour cette lecture.
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