mardi 29 novembre 2022

ChallengeAZ 2022 : Yéyette

Yéyette est le surnom de la cousine de mon père. En réalité, elle n'est pas vraiment sa cousine.

Son véritable nom est Henriette Adrienne Sirejean. Elle est née le 20 mai 1902, dans notre 14e arrondissement de Paris. Elle est la fille d'Alexandre Georges Sirejean et de Louise Chalvet. Et Louise Chalvet est la sœur d'Émilie, la grand-mère de mon père. Comme c'est Émilie qui a élevé son petit-fils, il l'appelait "Maman Émilie" et, suivant la même logique, disait "Tante Louise" pour parler de la sœur de sa grand-mère ; c'est pourquoi, il a toujours été considéré, par la famille, les amis et les voisins, que mon père et Yéyette étaient cousins.

J'ai beaucoup de photos sur lesquelles Yéyette prend la pose. Voici celle où elle est la plus jeune.

Yéyette est la petite fille à gauche en regardant la photo. Le grand garçon est Georges, son frère, la jeune fille est Georgette, sa sœur, et le bébé, sur les genoux de l'aîné, est Jeannette, celle qui deviendra ma marraine.

Elle a été mariée mais, je n'ai pas connu son époux et je ne me souviens plus de ce que disait mon père à son sujet. Il faut dire que toute la famille a été très marquée par la Seconde Guerre Mondiale et que certains souvenirs ont été occultés. Et je pense qu'un autre drame - en plus de ceux qui ont marqués à vie mon père et ma marraine -, dont je n'ai jamais entendu parler, c'est joué autours de la personne de l'époux de Yéyette.
C'est Georges René Roger Louis Giroir qui est devenu son mari, le 21 mars 1925, dans le 15e arrondissement. 
Georges est né le 12 mars 1900 dans le 16e arrondissement de Léon, qui était garçon de recettes et d'Elise Hubertine Lammertz.
Georges était chauffeur lors de leur mariage mais, jeune homme, il était marchand ambulant. Ensuite, modernité oblige, il va devenir monteur-téléphoniste. Dommage, je ne sais pas pour qu'elle entreprise il travaillait. C'est le même métier qu'a exercé le mari de ma marraine, qui va connaître bien des problèmes...

Avant tout cela, il s'était engagé volontaire, pour la durée de la guerre. Il a fait campagne contre l'Allemagne du 28 août 1918, date de son engagement, au 23 octobre 1919, puis est passé à l'armée du Rhin jusqu'au 29 décembre 1920.

Ensuite, il a été réformé définitivement, en date du 28 juin 1939, pour tuberculose.

Le couple n'a pas d'enfant. 

Et nous arrivons, sans transition, au décès de Georges Giroir. Gravement malade en 1939, son décès en 1944 n'est pas surprenant. Jusqu'à aujourd'hui, où j'écris ces quelques lignes, je savais qu'il était décédé sous l'occupation, mais je croyais que ce triste départ s'était produit dans son appartement parisien de la rue Lecourbe ou dans un hôpital de la capitale. Pourtant, ce n'est pas le cas. Il est bien décédé pendant l'occupation, en 1944, très précisément le 05 juillet. Ce n'est pas à Paris, qu'il est mort, mais à Laval, en Mayenne, au 68 rue de Nantes. Il est probable qu'il ait alors été transporté à l'hôpital, en tous les cas, la déclarante est une dame qui habite 2 rue Sainte Anne.
La transcription dans les registres de la mairie du 15e n'a été faite que le 14 septembre suivant.

Que faisait Georges Giroir à Laval, en Mayenne, à cette époque plus que trouble ?

Yéyette est restée très proche de ses sœurs, les autres "cousines" de mon père, Jeannette et Georgette. Sur la photo, de gauche à droite : Jeannette, Georgette et Yéyette dans sa robe à fleurs. 

Elles étaient également très liées avec les autres membres de la famille, tant du côté de leur mère que de leur père.

Je me souviens très bien de ma marraine et de la cousine Yéyette. Georgette est décédée avant ma naissance, mais elle était certainement la sœur la plus proche de mon père ; il faut dire que jusqu'à sa mort, elle a habité dans le même immeuble que les Livet, celui où je suis née, pas si longtemps après son décès.

Ce dont je me souviens le plus au sujet de Yéyette, ce sont ses éclats de rire à chaque fois que mon père lui faisait une farce.
Par exemple, un soir qu'elle était avec nous, dans notre maison de campagne, il lui a demandé de bien vouloir allumer le feu de cheminée qu'il avait préparé. Pour qu'elle s'exécute, il lui passe alors une grosse boîte d'allumettes. Sauf que, dans l'après-midi, il nous avait demandé, à mes sœurs, frère et moi, d'attraper des sauterelles qu'il avait mises dans la fameuse boîte. Les petites bêtes n'ont pas manqué de sauter au visage de Yéyette lorsqu'elle a voulu prendre une allumette. Après un cri de surprise et un saut en arrière, son rire a empli la pièce et nous avons passé une soirée inoubliable...  Elle tombait dans tous les pièges tendus par mon père dont l'imagination était débordante. Je ne sais pas combien de bonbons au poivre ont pu lui être offerts dans son existence.

Cette photo a été prise dans le jardin de notre maison de campagne dont je viens de parler.
La fillette joufflue, c'est moi ; je suis dans les bras de mon parrain, Yves. La jeune fille dans l'herbe, à côté d'Yves, est ma sœur, je suis née de nombreuses années après elle ; juste derrière elle, Yéyette, dans sa robe sombre, à son côté, debout derrière ma mère, Jeannette, ma marraine, et enfin, assise sur l'herbe, Micheline, la fille de ma marraine et l'épouse de mon parrain.

Ici Yéyette a une bonne soixantaine d'années.

 Je me souviens aussi très bien de son appartement rue Lecourbe, dans le 15e arrondissement ; j'avais l'impression qu'il y avait des poufs et des tissus partout...

Voici la dernière photo que j'ai d'elle. En vieillissant, elle ne voulait plus qu'on la photographie. Elle a 70 ans.
Je ne me souviens plus lorsqu'elle a quitté Paris pour Draveil, dans l'Essonne comme je ne me souviens pas plus être allé lui rendre visite dans son nouvel univers.
C'est dans cette ville de Draveil qu'elle s'est éteinte, le 15 avril 1983.

Lorsque j'étais enfant, elle était réellement mon héroïne et je garde un souvenir ému de sa drôlerie et de sa gentillesse. 
A demain pour la lettre Z
Catherine Livet

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