Il y a déjà plusieurs jours que mon esprit piaffe d'impatience, joyeux à l'idée de retrouver celui d'une personne qui a fait un séjour terrestre, il y a déjà si longtemps. Et, voici que nous y sommes, le petit miracle du #RDVAncestral se produit et il peut s'élancer, libre de toute enveloppe charnelle.
Bonjour Anne Livet. Le destin est facétieux. En temps normal, je ne me serais pas plus intéressée à toi qu'à beaucoup d'autres qui apparaissent dans ma généalogie, sauf que la vie en a décidé autrement.
Tu es la fille de Robert Livet, mon ancêtre, mais ta mère n'est pas mon ascendante, elle est la seconde épouse de Robert qui a été le père de 18 enfants dont, il est vrai, beaucoup n'ont pas vraiment vécu et il est impossible de compter ceux qu'il a nourris, comme la jeune Thérèse qu'il a gardé auprès de lui et qu'il a mariée, c'était une enfant trouvée...
Ainsi, comme nos liens sont réellement très éloignés, tu n'avais droit qu'à deux lignes dans le livre des Livet, le premier que j'ai rédigé pour garder la mémoire familiale.
Ton mari est né à Limay, le 27 janvier 1727 ; il est cultivateur et son père, comme beaucoup dans la région, est alors vigneron. Ta belle-mère avait déjà été mariée et ton mari a au moins un demi-frère, Jean Bourlier, né en 1717 ; Charles Laporte a également des frères et une sœur plus jeunes que lui.
Ton premier fils, prénommé Jacques Charles, vient au monde le 08 février 1761 et il est baptisé le même jour. Il va devenir marchand de volailles. Suivra, en 1764, une fille, mais elle ne vivra pas.
Le troisième enfant que je te connaisse est Jean, qui est né et a été baptisé le 24 avril 1767 ; comme son frère, il sera marchand de volailles. De son mariage avec Angélique Gallois, naîtra Jean-François qui épousera, toujours à Limay, en 1864, Marie-Rose Mauger. Leur fils, Emile Honoré, prendra la suie du commerce ; son épouse, Marie Catherine Pinard, est aussi issue d'une famille implantée de longue date au village. Leur petite-fille, Louise Marie Canque, épousera, le 14 février 1901, toujours à Limay, le lieutenant Jules Simon Berthonieu. Si c'est dans l'Aisne que le beau militaire est né le 28 mais 1869, c'est à Alger qu'il a grandi, mais c'est à Perpignan, dans les Pyrénées orientales, qu'il s'est engagé volontaire, d'abord pour cinq ans, mais il finit par entrer à l'école militaire de Saint-Maixent. Il fera une belle carrière et sera nommé capitaine trésorier de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, le 30 mars 1911. Malheureusement, la guerre va modifier son destin. En août 1914, il sera capitaine au 44e régiment d'infanterie... une très grave blessure va modifier toute sa vie. Adhérent à l'association générale des mutilés, il sera nommé Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 03 janvier 1915 et sa décoration lui sera remise lors d'une très émouvante cérémonie, sur la place d'Armes à Versailles, en présence de sa femme et de ses enfants. Il s'éteindra le 13 mars 1917, à son domicile à Saint-Cyr.
Son nom figure sur le monument aux Morts de Limay où il côtoie, pour l'éternité, celui du cousin de sa femme, Maurice Ambroise Laporte, né le 12 octobre 1893 à Limay, fils d'Emile Ernest, marchand de volailles, et de Marie Louise Ambroisine Langlois. Engagé volontaire, il est Mort pour la France le 29 juin 1916.
Le frère de Maurice Ambroise, Pierre Ernest, né le 21 octobre 1897, reviendra, tout comme leur père qui, bien que né en 1868, sera aussi rappelé.
Le destin de tous ses hommes est détaillé dans le tome 1 de "Les Poilus de Limay".
Ta vie s'est arrêté le 23 août 1773, à Limay. Tu as été inhumé dans le cimetière du village, le lendemain, en présence de ton époux, qui n'a pas su signer, de Claude Lucas et de Jean Pinard qui ont signé l'acte, la dernière preuve de ton séjour sur terre.
Comme il est difficile de faire connaissance avec une femme de ton époque, mais je ne suis pas mécontente que nos esprits se soient croisés aujourd'hui. D'une certaine manière, tu as retrouvé un peu de vie.
Maintenant, il me faut mettre un terme à notre #RDVAncestral car mon esprit doit rejoindre mon corps pour continuer son chemin terrestre.
Catherine Livet
Ce texte a été écrit dans le cadre du #RDVancestral qui permet, chaque mois, de raconter un peu de la vie d'un ancêtre ou d'un collatéral. Je vous invite à participer au prochain #RDVAncetrasl. Pour tout savoir, consultez le site du #RDVAncestral
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Un article très complet, comme d'habitude, qui donne un peu honte de produire des mini-articles
RépondreSupprimerMerci Dominique. La qualité prime sur la quantité et un mini-article n'a pas à avoir honte face à un long qui peut, parfois, devenir lassant
SupprimerJolie rencontre d'esprits 👏
RépondreSupprimerMerci beaucoup !
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