lundi 4 novembre 2024

C ChallengeAZ 2024

 Charles Livet 

Nous venons de rencontrer Charles Livet, lorsqu’il a assisté au mariage de son fils, François Frédéric, avec la demoiselle Marie-Louise Bernard. C’est avec une certaine surprise que nous avons constaté que Charles ne sait pas signer, car son frère Jacques sait le faire, ainsi que leur père, Jean-Baptiste, pourtant né en 1758.

Tentons de faire plus ample connaissance avec lui.

Son frère Jacques est né le 14 décembre 1791 et lui, le 19 avril 1796, tous les deux à Hargeville, le village natal de leur mère, Marie Marguerite Hourdeau[1], qui était orpheline lorsqu’elle est devenue l’épouse de Jean-Baptiste Livet, le 05 février 1782. C’est son tuteur, Nicolas Hourdeau, qui a donné son consentement.
Il y a une particularité dans la famille Hourdeau, car deux filles, nées à peu de distance, portent le prénom de Marie Marguerite :

  • Mon ancêtre, dont je viens de parler, née le 20 août 1759 à Hargeville ;
  • Sa sœur, née le 30 septembre 1762 dans le même village et qui, lors de son mariage en 1785 à Jumeauville, aura pour témoin, Jean-Baptiste Livet, son beau-frère.

Jacques et Charles ne sont pas les seuls de la fratrie puisque Marie Marguerite Hourdeau mettra au moins onze enfants au monde, dont beaucoup ne vivront que bien peu de temps, dont la première-née, dont le passage sur terre sera si court qu’un seul acte suffira pour consigner la naissance et la mort. En plus de ses enfants, Marie Marguerite Hourdeau, comme beaucoup de femmes de la région, a nourri un certain nombre de bébés… dont certains sont décédés chez elle… Les enfants venaient principalement de Versailles.

Durant l’enfance de Jacques et Charles, la famille navigue entre le village de Goupillières et celui d’Hargeville, où Charles est, comme nous venons de le voir, né ; en revanche, c’est à Goupillières qu’il se marie.

Il est tisserand et n’a pas encore vingt ans lorsque, le 22 janvier 1816, il épouse Anne Chevalier. Elle est née le 19 février 1783 de Pierre, Cultivateur à Goupillières et de Denise Baucher. Elle a donc presque 33 ans… ce qui fait une différence d’âge plutôt importante. Les témoins du marié sont Jacques, son frère, qui est et sera toujours là aux grands événements de la vie des membres de sa famille, des amis et des voisins, et Jean Maillard qui est titré oncle du marié. En réalité, Jean Maillard est le beau-père de Jacques qui, en 1813, a épousé Marie Victoire Maillard, fille de ce Jean en question.

François Frédéric semble être le premier enfant issu du mariage de Charles Livet et d’Anne Chevalier. Cette naissance est suivie, le 14 mars 1822, par celle de Jean Charles puis, le 12 juillet 1824, par celle de Marie Angélique Éléonore. Si François Frédéric est né à Hargeville, les autres naissances se sont produites à Goupillières.

François Frédéric a dix ans et demi lorsque sa mère décède, le 10 février 1828, mais son père lui offre une belle-mère dès le 23 juin suivant. Elle s’appelle Marie Agathe Marche, elle est née à Passy, dans l’Eure, le 12 mars 1799, elle n’a donc que 29 ans, âge plus en rapport avec celui de Charles. Même pour ce mariage un peu hors classe, la fiancée n’est pas du cercle restreint des Livet puisqu’elle habite à Ferranville, qui est un hameau de Flexanville, proche de Goupillières, où elle est domestique. Charles n’est plus titré cabaretier comme il l’était à la naissance de ses enfants, il est simplement dit journalier.  Pour ce deuxième mariage, il est, sans surprise, assisté par son frère Jacques et la signature de son père a évolué, il signe maintenant « Livet » au lieu de « Livé ». Marie Agathe Marche, de 1829 à 1836, va donner le jour à quatre enfants. La première, Claire Caroline, est née le 02 avril 1829 et Marie-Louise Alexandrine le 02 décembre 1830, mais je ne sais pas ce que sont devenues ces fillettes. La naissance suivante se produit le 23 février 1833, c’est un garçon que l’on prénomme Pierre et qui atteindra l’âge adulte et fondera une famille. Ensuite, le destin se montre plus dur pour Marie Agathe et, le 13 février 1836, sort de son sein une mort-née… Ah ! Là ! Là ! On avait bien prévu que l’affaire tournait mal et on avait fait venir Monsieur Etienne Chomont, chirurgien, pour qu’il intervienne… au moins, la mère est sauve ! Peut-être a-t-elle du mal à se remettre de ses couches, car la prochaine naissance n’a lieu que le 27 septembre 1844… C’est la grossesse de trop et Marie Agathe Marche décède le 05 janvier 1844. La fillette, déçue de sa vie terrestre, la quitte le 26 janvier 1845.

La vie doit continuer et Charles se marie pour la troisième fois, toujours à Goupillières, le 23 juin 1845.  La future est Louise Geneviève Caroline Crama, elle aurait 27 ans, mais on ne connaît pas précisément sa date de naissance ; elle serait née en février 1818, de père et de mère inconnus. Elle a été élevée à l’hospice royal de Versailles et est domiciliée chez Monsieur Legoux, cultivateur à Elleville, dépendance de la commune de Saint-Martin-des-Champs.

Jacques, le frère de Charles, pourtant habituellement incontournable, n’est pas présent à ce mariage un peu particulier ; de plus, aucun membre de la famille ne semble être présent… Mais, surprise ! Charles trace son nom, maladroitement, en lettres bâton, en bas de l’acte. La jeune femme est mère d’un enfant de sexe masculin qui sera considéré comme le fils de Charles lors des recensements de population. Cet enfant deviendra maréchal ferrant à Saint-Martin-des-Champs, son identité est Alphonse Louis GILBERT, il fera la déclaration du décès de sa mère, survenu le 15 mars 1876 à Septeuil. Elle était veuve de Charles Livet depuis le 28 septembre 1869, il était alors cantonnier à Goupillières ; ce sont ses neveux - fils de Jacques qui est décédé en 1865 -, qui ont fait les démarches.

Catherine Livet

Vers la lettre D

Ce texte est rédigé dans le cadre du ChallengeAZ

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[1] Le patronyme est aussi écrit Hourdiot ou Hourdot dans plusieurs actes



5 commentaires:

  1. Décès d'enfants, décès d'épouses ... une vie souvent de noir vêtu

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    1. Oui, la vie était dure et alléatoire... encore plus qu'aujourd'hui...

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  2. Réponses
    1. Oui, je me demande comment, à notre époque, pourrions-nous supporter tant de décès.

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  3. Tant d’enfants, tant de morts, quelle époque !

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