Nous avons vu que Thérèse Livet, né en 1855, avait vécu la guerre de 1870 et l’occupation par les Allemands de sa région.
Le 27 juillet 1914, dans le 5e arrondissement, elle marie son fils Émile Berroy et une petite fille, Raymonde, va naître, dans le 5e, le 16 décembre de la même année. Mais entre son mariage et la naissance de son premièr enfant, la guerre a éclaté et Émile Berroy a été rappelé. Du 6e escadron du train, il passe, le 27 décembre 1916 au 106e régiment d’artillerie lourde puis, le 27 juillet 1917 au 115e pour être incorporé au 2e d’artillerie coloniale en octobre 1917. Il est nommé maître pointeur le 20 février 1918 et passé au 143e d’artillerie lourde coloniale. Il sera sur le front d’Orient du 03 septembre 1917 au 12 mars 1919.
Son frère, Louis Désiré est décédé prématurément à la fin de l’année 1912, mais leur demi-frère, Noé Livet est également rappelé à l’activité. Il n’est plus tout jeune et a été victime, en février 1912, d’un accident du travail dont il conserve quelques séquelles, il touche même une rente viagère annuelle de 150 francs en compensation de cette invalidité de la jambe droite. De ce fait, à la mobilisation générale, il est réformé n° 2. Le 1er octobre 1914, il passe dans la réserve territoriale puis, au service auxiliaire, après être passé, le 19 mai 1915, devant la commission de réforme de la Seine. Il endossera le rôle de brancardier et sera affecté à Enghien les Bains, dans le Val d’Oise. Il sera démobilisé le 11 janvier 1919. L’un des beaux-frères de Noé, l’époux de Marie, sœur d’Émilie Chalvet qui est la femme de Noé, sera également rappelé à l’activité, ainsi que son fils et le fils de Louise, l’autre sœur d’Émilie.
A Paris, il ne reste plus que Georges Alexandre Sirejean, le beau-frère de Noé, très malade, dont il faut s’occuper, ; Thérèse Livet, la mère de Noé, qui a déjà 63 ans, qui habite un peu à l’écart du reste de la famille mais qui, heureusement, vit avec sa fille Joséphine qui peut l’aider… enfin, disons qu’elles s’entraident mutuellement car la jeune femme a des particularités… mais il s’agit d’une autre histoire ; les trois sœurs Chalvet, qui travaillent ensemble… lorsqu’il y a du travail… comme plieuse, brocheuse et relieuse… et tous leurs enfants dont certaines, Georgette et Henriette Sirejean, Elisa Montenach et Germaine Livet, heureusement, travaillent ; les autres enfants, dont seulement 2 garçons, sont écoliers et il faut s’occuper d’eux.
Von Hiddessen (1) |
Des avions arborant une croix noire, que les Parisiens vont rapidement apprendre à reconnaître, viennent de s’installer sur un terrain qui va devenir d’aviation et parmi les pilotes allemands, se trouvent le lieutenant Von Hiddessen, aviateur chevronné qui, dès le 29 août est chargé d’une mission très spéciale : saper le moral des Parisiens…
Le 30 août 1914, vers 11 heures, le lieutenant Von Hiddessen, accompagné de son observateur, arrache sa fragile machine du terrain de Saint-Quentin… bientôt le bruit du moteur du « Taube », jusqu’alors inconnu des Parisiens, les fait sortir dans les rues et scruter le ciel de la capitale…
Taube en vol - 1913-1914 (2) |
Les deux aviateurs, bien que jouissant d’un point de vue parfait, ne sont pas venus ne faire que des observations… Au mépris de toutes les règles, ils ont embarqué quelques bombes avec la ferme intention, ils en ont d’ailleurs reçu l’ordre, de les larguer sur la capitale… les bombes sont bien petites et l’avion n’est pas équipé pour être une arme de combat… les projectiles sont donc jetés un peu au petit-bonheur et ne provoquent que peu de dégâts matériels… mais les Parisiens sont prévenus : les Allemands sont aux portes de Paris, prêts à anéantir la ville lumière et ses arrogants habitants.
La première bombe tombe au 39 rue des Vinaigriers, à l’angle de la rue Albouy (aujourd’hui Lucien Sampaix) dans le 10e arrondissement.
Trois autres bombes seront ainsi larguées… les dégâts sont minimes, il y a beaucoup de vitres brisées… deux femmes semblent avoir été très légèrement blessées…
Mais le Taube ne transporte pas que des bombes… Il largue une oriflamme géante, lestée de sable et sur laquelle est accrochée une lettre destinée à la population et dont le texte est, paraît-il, le même que celui des tracts de propagande qui accompagnent ce largage... dans le but de démoraliser la population :
"L’Armée ALLEMANDE se trouve aux Portes de PARIS, il ne vous reste plus qu’à vous rendre" signé Lieutenant VON HIDDESSEN…
Tract lancé du Taube (3) |
Et puis l’avion n’ayant plus rien à distribuer, s’en retourne à Saint-Quentin où le lieutenant Von Hiddessen est acclamé par les Allemands qui ont suivi avec grand intérêt cette mission exceptionnelle... une première...
Ah ! Comme il est difficile de comprendre le Parisien ! Déjà au passage du "Taube" dans leur ciel, les habitants ne se sont pas précipités ventre à terre, en masse, se cacher aux fonds des caves ; bien au contraire, ils sont sortis dans les rues, le nez levé, pour partager leurs impressions et pour observer cette machine volante, ce pigeon géant, ce « taube ». Les Allemands pensaient-ils réellement impressionner les Parisiens ? Il fait beau en ce dernier dimanche d’août et les lieux de chutes des bombes sont devenus autant de buts pour la promenade dominicale.
Extrait "le Petit Journal" - 31 août 1914 |
Ce premier raid aérien sur la capitale aura provoqué beaucoup plus de curiosité que de frayeur… Mais, une histoire étrange, peut-être une légende, circulera longtemps dans Paris… elle a été relayée sur plusieurs générations… et je m’en fais aujourd’hui l’écho : « Un « Taube » aurait survolé Paris sans lâcher de bombe, il aurait aussi survolé Raincy et serait arrivé en vue du fort de Chelles ou était stationné un régiment d’infanterie qui, le voyant, comme un seul homme, tire, au fusil, sur l’avion ennemi… réussissant ainsi à crever son réservoir d’essence… Le « Taube » ne pouvant alors que descendre, en vol plané, entre le fort de Chelles et la petite ville de Bron… le pilote aurait réussi à poser son appareil en plein dans un chantier où des hommes auraient été justement en train de creuser des tranchées autour de Paris pour empêcher l’avancée allemande sur la capitale… Le pilote allemand, sautant de son appareil, se retrouvant brusquement face à ces Français, aurait déchargé son revolver dans leur direction… Loin d’être impressionnés, les Français se seraient rués sur le pilote allemand et l’auraient abattu de quelques coups de pioches bien assénés avant de reprendre leur travail de terrassement… »
Finalement, les « Taubes » ont rapidement disparu du ciel de Paris mais il faut reconnaître que la France a pris au sérieux l’avertissement et des mesures pour lutter contre une attaque aérienne sont mises en place… du moins les prémices car les Parisiens ne sont qu’au début de leurs surprises… Ce n’est pas fini et, si les Allemands ne font plus de tentatives dans le ciel de Paris, c’est qu’ils sont en train de fourbir leurs armes aériennes…Ils mijotent leurs plans, persuadés que cette arme nouvelle est l’avenir, la victoire...
Zeppelin en vol (4) |
Rue Haxo après le passage du Zeppelin (5) |
les dégâts occasionnés ont été particulièrement importants lors du raid du 29 janvier 1916 lorsqu’un « Zeppelin » avait largué sa cargaison de mort sur Belleville et Ménilmontant occasionnant de nombreuses victimes…
Funérailles nationales (6) |
particulièrement odieux…
Dix-sept bombes étaient tombées du ciel sur le quartier de Belleville, la station de métro Couronne avait été complètement pulvérisée, juste après le passage d’une rame…
Dos feuille tickets de pain - mai 1918 |
Émilie Chalvet, a trouvé une solution pour ne plus avoir de dépense de loyer… Pendant très longtemps, la famille a habité rue Deparcieux dans le 14e arrondissement de Paris, les Livet sont très connus dans le quartier… et l’idée d’Émilie, est de devenir concierge… elle est appréciée des habitants alors, sa demande est relayée auprès de tous les propriétaires des rues avoisinantes et voilà que la loge du 39 rue Daguerre est libre… la personne qui la tenait jusqu’à présent ne se sentant plus la force de le faire, s’est retirée chez sa fille… Et c’est ainsi qu’au tout début de l’année 1918, Émilie déménage avec sa fille et son jeune fils, Émile, alors âgé de 11 ans… la loge n’est pas très grande, elle se compose d’une pièce à vivre d’une vingtaine de mètres carrés mais qui sert aussi pour la réception des locataires de l’immeuble et d’une alcôve d’environ huit ou neuf mètres carrés que l’on isole du reste du logement à l’aide d’un paravent… mais Émilie bénéficie aussi, pour sa famille, de l’appartement du 3e étage… celui-là même où, des décennies plus tard, je vais naître.. ou presque puisque je vais voir le jour à l’hôpital voisin et je ne serai installée dans cet appartement qu’à la sortie de la maternité… Bien entendu, en ce début de 1918, Émilie ne sait pas qu’elle vient d’ancrer ses descendants, pour longtemps, dans ce quartier-village du 14e et que l’immeuble dont elle est maintenant la concierge deviendra « l’immeuble des Livet »… en attendant, elle fait de substantielles économies et peut continuer à exercer, à domicile, son métier de relieuse qu’elle effectue avec ses sœurs ; Louise fait la pliure des documents, Marie est chargée de la piqûre sur la pliure de Louise et Émilie intervient pour relier les différents petits fascicules, formés par Marie, pour constituer un livre… avant la guerre, elles travaillaient chez Marie qui avait le plus grand appartement mais aujourd’hui, Émilie doit être présente pour les locataires du 39 rue Daguerre alors, ce sont ses sœurs qui viennent travailler chez elle. Et puis, il y a un autre changement aussi, avant la guerre encore, c’était Noé Livet, son époux, qui amenait le travail à faire et qui emportait l’ouvrage terminé… cette fichue guerre complique grandement la vie… il faut maintenant donner la pièce aux gamins du quartier pour qu’ils se chargent des livraisons.
Les préoccupations deviennent plus matérielles encore, le danger immédiat… les sirènes hurlent dans la nuit du 30 au 31 janvier 1918… les locataires dévalent les escaliers en chemise, ils traînent derrière eux des manteaux, couvertures et objets divers… ils se ruent vers les caves et les abris qui sont depuis longtemps identifiés dans le quartier… Ça tombe bien, il n’y a pas bien loin à aller… il faut atteindre la loge d’Émilie… la sirène l’a sortie du lit, dans la précipitation, le paravent qui sépare la partie privée de son petit logement est tombé, endommagé à plusieurs endroits… On ne sait pas pourquoi, ce détail l’a marqué et elle le racontera longtemps, toute sa vie même… Je pense qu’elle voulait expliquer qu’elle considérait qu’elle avait manqué de sang-froid ce jour-là, elle aurait dû être plus calme, surtout que non seulement elle avait cassé son paravent mais aussi, elle n’avait pas pris le temps de lasser ses bottines, ni même d’enfiler des pantoufles… en chemise, en cheveux… presque nue en somme, elle avait tiré la lourde table de chêne pour dégager l’accès à la non moins lourde trappe, seul moyen possible pour descendre dans les entrailles de Paris… les carrières si profondes qu’aucune bombe ne pourrait jamais les atteindre… Avant la guerre, ce passage était strictement interdit, il avait même été condamné mais depuis, un escalier a été aménagé pour que les habitants puissent s’y mettre à l’abri, Émilie est chargée de le maintenir propre et accessible en cas de besoin et là, c’est sûr, tous ont besoin d’elle… elle va aider chacun à emprunter l’escalier si pentu qu’il ressemble à une échelle de meunier, elle va porter les enfants et soutenir les vieillards… Toujours en chemises, toujours en cheveux et toujours pieds nus, une lampe à pétrole à la main, elle va courir d’un appartement à l’autre dans tout l’immeuble pour s’assurer que personne n’est en plan… elle va même aller vérifier au 37 de la rue Daguerre que l’on ne peut, de toute façon, atteindre qu’en passant par le premier étage du 39… Elle n’est pas tellement sûre qu’elle soit responsable des habitants du 37 mais elle les connaît tous, ils sont obligés de lui dire bonjour à chaque fois qu’ils entrent ou qu’ils sortent de chez eux puisqu’ils doivent emprunter la porte d’entrée de « son » immeuble.
Cette nuit du 30 au 31 janvier 1918, ce sont des avions, comme les Parisiens n’en ont encore jamais vu, qui, dans un bruit assourdissant, survolent la capitale larguant sur leur passage des bombes d’une puissance jusque-là ignorée… mais les pauvres citadins ne savent pas encore vraiment ce qui se passe… pour l’instant, chacun tente de sauver sa peau car, à n’en pas douter, le danger est grand…. Certains ont regardé par la fenêtre et ont distingué des avions… autrement plus menaçants que ceux qu’ils avaient déjà vus jusqu’à présent.
Ah non ! Rien n’est pareil ! Les Parisiens comprennent parfaitement, qu’en cette nuit du 30 au 31 janvier 1918, ils sont face à une arme aboutie… la menace qui plane aujourd’hui est autrement plus terrifiante que les « Taubes » de 1914… Le « Gotha », sans doute le premier véritable bombardier de l’histoire de l’aviation militaire, vient de faire son apparition au-dessus de Paris.
Gotha G 5 - 1917 (7) |
Les dégâts que cet avion formidablement abouti cause dans la capitale sont très importants… L’avion a été conçu pour un long rayon d’action, sa vitesse peut atteindre 140 km à l’heure et son autonomie en vol dépasse les 800 km… Mais l’armée française n’est pas en reste, elle continue à développer son aviation et à améliorer ses techniques de défense contre les raids c’est ainsi que la tour Eiffel sera aménagée pour riposter contre ces redoutables machines de guerre.
La capitale est cependant cruellement blessée ; partout, dès le matin du 31 janvier, les Parisiens errent dans les rues dévastées… des vitres ont volé en éclats, des toitures se sont effondrées, des murs se sont ouverts, des cratères ont enfoncé la chaussée…
Dégâts rue Drouot Paris 9e - 31 janvier 1918 (8) |
De gros dégâts sont constatés à moins d’un kilomètre du domicile de Thérèse Livet ; rugissant juste au-dessus de l’abri dans lequel elle devait être terrée avec sa fille et ses voisins, le « Gotha » meurtrier a largué trois bombes de cent kilos chacune sur l’école des Mines, ratant les bâtiments, elles sont tombées, dans un formidable bruit d’explosion, sur le trottoir à trois mètres des murs et à douze mètres les unes des autres… malgré l’heure tardive, il paraît qu’un cocher en stationnement et un passant attardé ont été tués. Partout, c’est la même désolation…
Les Parisiens ont fait la connaissance des Gothas, la visite de ces volantes machines de mort va devenir habituelle au-dessus de Paris et mes Parisiennes comme tous les habitants de la capitale vont apprendre à vivre avec.
Il faut dire que la défense anti-aérienne a bien été obligée de rattraper la formidable avancée de l’aviation allemande, elle doit donc montrer son efficacité ; chaque Parisien se presse pour prendre connaissances des avis de la préfecture, on se prête les journaux qui circulent de logement en logement. La première consigne donnée en cas d’attaque d’aéronefs est d’éteindre les lumières... la lumière est un sujet qui va être très développé par la défense. Ainsi, pour atténuer le rayonnement lumineux de la ville qui la rend trop visible des aviateurs ennemis, un essai concluant de “lumière bleue” a été mené dans le septième arrondissement de Paris, la mesure est étendue à toute la capitale, les vitres des candélabres et des verrières doivent être teintes en bleu et les propriétaires privés sont également tenus d’adopter le bleu... les règles d’éclairage tant des lieux publics que privés deviennent très strictes et des amendes sont distribuées aux contrevenants. Il faut donc rendre Paris le plus invisible possible, en revanche, la lumière va être utilisée, sous forme de gros projecteurs, pour empêcher les aéronefs de survoler la ville, c’est le principal objectif de la Défense Contre les Aéronefs (DCA) du Camp Retranché de Paris (CRP).
Paraboloïde Baillaud (9) |
Ballon captif (10) |
Il y a aussi de fabuleuses techniques de camouflage qui sont mises en place, on met au point des fumigènes géants qui déversent une fumée épaisse, opaque, non toxique pour les hommes, les animaux et les cultures, qui ne se dissipe pas rapidement et qui donc cache les points de repères les plus remarquables, comme par exemple les ponts, à la vue des aviateurs allemands. Heureusement que ces fumées ne sont pas nocives - on peut le croire puisque dans le même temps, on mettait au point des munitions chimiques avec ou sans fumigène - car, bien entendu, et mes Parisiennes en tête, les habitants, toujours plus curieux que peureux sortent et s’approchent toujours au plus près de l’inconnu pour tenter de comprendre ce qui se passe... lors des premiers raids aériens, il parait que chaises et longues vues se louaient aisément sur les hauteurs de la ville pour pouvoir admirer à sa guise les “Taubes” ; ce comportement est très visible sur la photo prise lors d’essais de fumigènes qui ont été faits en bord de Seine en plein Paris en mars 1918... inconscient le Parisien ?
Quai de Seine, mars 1918 (11) |
Peut-être avait-il simplement confiance en ses “Pépères” affectés au Camp Retranché de Paris dont je parlerai prochainement parce que, bien entendu, j’en ai plusieurs dans ma généalogie de ces “Pépères” qui ont parfois payé un lourd tribu.
Fumigène Verdier (12) |
Différents appareils sont utilisés pour diffuser ces écrans de fumée tel celui dit Verdier.
Naissent alors, d’imaginations stimulées par les circonstances, des idées qui nous paraissent aujourd’hui pour le moins farfelues, il est même très sérieusement envisagé de faire un faux Paris... l’aviation allemande serait ainsi astucieusement dirigée vers des leurres placés dans des zones désertes aux portes de la ville ; on fait appel à des artistes pour peindre d’immenses toiles qui figureraient les toits des monuments par exemple... En fait, seule la première tranche a été menée à bien, la reconstitution de la gare de l’Est avec des trains, simple assemblage de planches de bois, mais très savamment éclairé latéralement pour figurer la lumière intérieure des wagons, des vapeurs artificielles et des toiles peintes, comme un décor de théâtre, étant ajoutées au tout... Bon, il nous faut faire un bel effort d’imagination pour voir un train en regardant cette photo... pourtant, bien mis en scène, vu du ciel, de nuit... l’illusion opérait. D’autres mesures de protection sont prises et, à chaque fois, les Parisiens se déplacent pour aller voir les mises en œuvre... on regarde avec grand intérêt les ouvriers, triés sur le volet, qui sont chargés, sous l’autorité du service des beaux-arts, de descendre avec mille précautions, l’un après l’autre, les vitraux monumentaux, si précieux, de la Sainte-Chapelle de L’île de la Cité pour les préserver des bombardements. On protège les monuments par des sacs emplis de sable ou de terre que l’on place sur des échafaudages érigés le long de leur façade... la vue n’est pas très agréable mais, c’est sans compter sur la créativité des Parisiens qui, voulant retrouver un peu de beauté au sein de cette capitale qui, enlaidie par la guerre, ne les ravie plus à chaque instant et, comme il faut aussi protéger les vitres qui ont une fâcheuse tendance à se briser au passage des Gothas, on colle du papier gommé sur les vitrines des magasins... mais on le fait avec art et chaque boutiquier rivalise d’imagination pour que son décor soit plus joli que celui du voisin... chacun devient artiste et les “œuvres” ainsi exposées dans les rues de Paris offrent une distraction aux Parisiens.
Papier gommé sur les vitrines (13) |
Mais au 39 rue Daguerre, sur lequel Émilie Chalvet veille avec un grand dévouement, ce qui passionne les locataires de l’immeuble mais aussi les habitants de toute la rue, du quartier, de l’arrondissement de tout Paris en fait, c’est l’affaire Bolo qui occupe la une des journaux. Les langues vont bon train et on commente volubilement le passé pour le moins aventureux de ce Paul Bolo que l’on surnomme alors Bolo-Pacha parce qu’après des aventures plus ou moins avouables, il est devenu le conseiller financier d’Abbas II Hilmi, Khédive d’Égypte. Mais voilà que, dès la fin de l’année 1914, le Khédive, considéré comme trop proche de l’Allemagne, est destitué et doit s’enfuir en Suisse ; Bolo reste son conseiller et aurait pris contact avec des banques allemandes dans le but de contrôler des quotidiens français... Dès janvier 1917, une enquête avait été menée et les services secrets avaient mis à jour que les comptes de Bolo avaient été crédités de onze millions de Marks, qui avaient transités par une banque américaine après avoir été émis par la Deutsche Bank. Arrêté en septembre 1917 Bolo est déféré devant le conseil de guerre de Paris en février de cette année 1918, le magistrat qui instruit l’affaire est le capitaine Pierre Bouchardon... Oh là là ! Comme on se souvient de lui à Paris... c’est lui qui avait dirigé le procès de l’espionne appelée Mata Hari qui a fini face à un peloton d’exécution en octobre dernier ! Ce qu’Émilie ne pourra jamais savoir, et c’est mieux ainsi parce que je me demande bien ce qu’elle en aurait pensé, c’est que ce même magistrat instruira le procès de Philippe Pétain et celui de Pierre Laval qui jouera un rôle important dans la vie de son futur petit-fils... mais ce n’est pas pour tout de suite car pour l’instant, ce 14 février 1918, Paul Bolo dit Bolo-Pacha est condamné à mort, l’exécution prévue le 08 avril suivant sera repoussée au 17, mais les Parisiens suivront l’affaire jusqu’au bout... un impressionnant service d’ordre sera mis en place pour empêcher la foule - l’heure est pourtant très matinale - de s’approcher trop près du polygone du tir de Vincennes où a été préparé le poteau où sera exécuté le traître... au même endroit que la belle espionne évoquée un peu plus haut.
Exécution de Paul Bolo (14) |
Entre deux attaques des Gothas qui jettent mort et destruction sur la capitale, les Parisiens reprennent leurs occupations quotidiennes, Émilie Chalvet, mon arrière-grand-mère, passe de longues heures dans les files d’attente pour aller chercher le ravitaillement, elle soutient et s’occupe activement des locataires les plus faibles de l’immeuble du 39 rue Daguerre dans le 14e arrondissement, dit des Livet, dont elle est concierge ; les seuls hommes qui y habitent ont atteint un âge… disons… canonique et trois femmes ont de très jeunes enfants. Comme tous, elle s’est habituée à être sortie du lit par les alertes qui préviennent que les avions ennemis sont en approche, on se presse pour descendre à la cave mais on ne se précipite plus, tout se passe dans le plus grand calme et on ressort des abris un peu au petit bonheur la chance parce que l’on n’entend pas souvent le signal de fin d’alerte, soit parce que le son ne parvient pas jusqu’aux entrailles de la terre où l’on se terre soit parce que les pompiers chargés de sonner la fin de la menace ne l’ont pas fait, trop occupés qu’ils sont à éteindre un incendie et à porter secours aux sinistrés.
La nuit a été tranquille, pas d’alerte, on a pu dormir sur ses deux oreilles mais en ce matin du 23 mars 1918 où il fait frisquet, la température doit être aux alentours de 3 ou 4°, ce n’est pas la « berloque » que l’on a oublié de sonner mais bien l’alerte qui n’a pas été donnée pourtant… le sifflement terrible qui a été perçu par les piétons matinaux est bien celui d’une bombe formidable qui vient de tomber dans un fracas assourdissant… On scrute le ciel bien dégagé à la recherche des Gothas meurtriers sans en apercevoir même l’ombre… Les sirènes hurlent enfin l’ordre de se rendre aux abris… mais la matinée est déjà bien avancée… les Parisiens vont rester terrés durant une grande partie de la journée car à espaces réguliers, d’autres bombes d’une puissance qui paraît inouïe vont s’abattre sur la ville… Les dégâts sont impressionnants partout et notamment dans le quartier, dans lequel les habitants, l’alerte enfin levée, errent, hagards… marquant à vie les enfants du moins si j’en crois les souvenirs d’Émile, le fils d’Émilie, alors âgé de 11 ans qui racontera encore très, vraiment très longtemps après, les évènements de ce jour de désolation… lui qui connaîtra pourtant la seconde guerre mondiale de près puisqu’il y participera comme soldat, n’oubliera jamais le sentiment d’effroi qui avait dominé tout son petit être, gravant pour toujours dans sa mémoire enfantine cette date du 23 mars 1918… il se croyait pourtant bien à l’abri dans les profondeurs de la terre, blotti dans les bras protecteurs de sa chère mère qui lui avait pourtant assuré qu’ils étaient descendus si bas sous terre, bien cachés par l’immeuble, qu’aucune bombe ne pourrait jamais les atteindre tant qu’ils seraient ainsi bien sages et silencieux au fond de la cave… mais l’enfant a ressenti le formidable tremblement en même temps qu’il percevait le terrifiant vacarme lorsque la bombe lancée avec une force incroyable s’est abattue à deux pas d’eux, creusant un profond cratère rue de Vanves (aujourd’hui rue Raymond Losserand), là même où Émilie et Noé Livet habitaient durant les premières années de leur mariage, à quelques centaines de mètres du 39 rue Daguerre ; les immeubles aux alentours ont été pulvérisés, les vitres et des pans entiers de façades sont tombés partout dans le quartier, des toitures ont été emportées, des maisons entières ont été éventrées rue Liancourt, voie parallèle à la rue Daguerre, et puis, rapidement, les nouvelles se sont répandues… il n’y a pas que le triangle formée par ces trois rues du quartier qui a été transformé en champ de ruines… tout Paris a été touché, aucun quartier n’a été épargné…
Rue de Vanves, 23 mai 1918 (15) |
Plus tard, les pompiers de Paris, dans leur rapport, noteront qu’ils auront, pour cette seule journée, comptabilisé 21 impacts de bombes plus 1 dans la banlieue… Pendant que les civils sont invités à ne pas quitter les abris, les soldats, y compris les « Pépères » du CRP (16) sont sur les dents, la chasse aérienne est immédiatement mobilisée pour aller débusquer l’aviation ennemie qui, pense-t-on, vole à si haute altitude que personne n’a pu la détecter ni par la vue ni par le bruit des moteurs… Un aviateur, peut-être volontaire américain, flirtant dangereusement avec la voie lactée dans l’espoir d’élever son appareil si haut qu’il pourrait localiser les Gothas sous lui, perd le contrôle et s’écrase lourdement pour trouver la mort sur le sol qu’il voulait défendre… Il faut se rendre à l’évidence, ce ne sont pas des avions qui ont pilonné la ville… Les études balistiques déterminent que les fragments d’obus qui ont été analysés appartiennent à un obus de 210 qu’aucun avion n’est capable de transporter, ces conclusions recoupent les rapports des services de renseignements qui avaient isolé l’onde d’un canon unique qui tirait à une vitesse de 1 5OO m/s contre environ la moitié pour les projectiles connus jusqu’alors, Paris vient d’être victime d’un canon à longue, très longue, portée… Au départ on a beaucoup de mal à le croire, on pense même à une mauvaise plaisanterie pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, la mystérieuse arme de destruction est bien un canon…Le Ministère de la Guerre lui-même, dans un communiqué officiel, vient de l’annoncer… La légende de la « Grosse Bertha » , (celle des Parisiens) vient de naître mais, bien que ce canon existe alors, ce n’est pas lui qui vient de faire frémir mes Parisiennes mais le « Pariser Kanonen », une extraordinaire machine de mort qui a été installée, dans le plus grand secret, à 120 kilomètres, à Crépy-en-Laonnois dans l’Aisne. L’installation de ce gigantesque canon au fabuleux tube de 34 m et d’un poids avoisinant les 750 tonnes dont 175 pour le tube seul a complètement échappée à la défense ! L’annonce officielle du Ministère de la Guerre précisait « les mesures pour contre-battre la pièce ennemie sont en voie d’exécution » et c’était vrai, sans perdre un instant un canon de 240 mm est alors pointé sur le cœur du mal et pilonne dès le 24 mars la position ennemie parfaitement repérée faisant des morts allemands mais ne parvenant pas à détruire le puissant engin de guerre… Il paraît que ce « Pariser Kanonen » a été conçu et fabriqué pour bombarder Paris dans l’unique but de jeter la terreur et la panique dans la population… L’objectif est loupé car, décidément, une fois la surprise passée, il faudra beaucoup plus qu’un monstrueux canon à la portée titanesque pour terroriser les Parisiens, comme le démontre le dessin satirique paru dans « le Journal » du 25 mars.
Dessin humoristique "Le Journal" 25 mars 1918 (17) |
Le « Pariser Kanonen » se révèle particulièrement meurtrier quelques jours seulement après ses premiers essais et l’hécatombe du 29 mars est restée pour toujours gravée dans la mémoire collective française : en ce Vendredi Saint, les fidèles se pressent nombreux pour assister à la cérémonie des Ténèbres de l’église Saint-Gervais lorsque dans un fracas assourdissant que l’on entend dans presque tout Paris, un obus s’abat sur l’édifice religieux, pénètre la toiture et frappe un pilier soutenant la voûte dont une partie s’effondre sur les fidèles, pris au piège, provocant la mort et la désolation… Les secours sont rapidement portés mais se trouvent entravés par les chutes de pierre et la menace de voir le reste de la voûte tomber d’un seul tenant… Le bilan est abominable, on parle de 89 morts dont le Conseiller de la légation suisse et de 90 blessés. Monsieur Poincaré s’est rendu sur le lieu du drame ainsi que Monsieur Clemenceau et plusieurs autres ministres, le préfet, le Cardinal Amette, archevêque de Paris, s’est lui aussi précipité sur le lieu etc. Il y a unanimité pour condamner ce crime affreux où femmes et enfants ont été sacrifiés. Le Président de la République ira même visiter les blessés hospitalisés. « Le Petit Journal » du 31 mars dresse la liste des personnes tuées et blessées, fait part de l’indignation du monde entier dont la Suisse qui avait déjà perdu un citoyen tué à Paris lors d’un raid de Gothas, le quotidien nous expose le point de vue diplomatique et donne la parole au curé de la paroisse qui relate les faits vécus de l’intérieur de l’église…
Le cardinal Amette, profondément choqué, fait une déclaration parue dans ce même journal :
« Hier, vendredi saint, à l’heure même de la mort de Notre-Seigneur Jésus Christ, alors que les fidèles étaient réunis dans les églises pour commémorer ce grand mystère, les Allemands ont recommencé à bombarder Paris, après une interruption de plusieurs jours. Un obus est tombé sur une de nos églises et la voûte s’est effondrée, écrasant de nombreux fidèles rassemblés pour l’office divin. On compte au moins 75 morts et 90 blessés ; dont la plupart sont des femmes et des enfants. Un tel crime, commis dans de telles conditions, en un tel jour et à une telle heure, soulève la réprobation de toutes les consciences. Dans notre profonde douleur, nous avons le devoir de nous faire l’écho de cette réprobation et d’en appeler à la justice de Dieu, en même temps que nous implorons sa miséricorde pour les victimes » signé Léon-Adolphe, Cardinal Amette, archevêque de Paris.
"L'illustration" 06 avril 1918 (18) |
Un opuscule sera édité en 1919 relatant le crime et plus tard, un impressionnant monument commémoratif sera installé dans l’église en hommage aux malheureuses victimes.
Une petite parenthèse est offerte aux plus jeunes de la famille qui ont eu le grand privilège d’assister, le 05 mai 1918, à la « Coupe Charles Simon », la première coupe de France de football. Laissons Jeannette, ma future marraine, qui n’était qu’une enfant, nous raconter ce moment :
«Ah çà ! Bah alors ! Si on avait su... nous aurions sans doute vu les choses sous un autre angle ! Mais vous savez maintenant, avec le recul, je pense bien que mes sœurs m’ont traînée à ce qui s’avérera être un formidable événement juste dans l’idée de faire les belles devant les garçons du quartier... je ne savais même pas de quoi elles me parlaient mais elles m’ont vendu la promenade comme un spectacle à ne pas manquer... du moins elles ont présenté les choses comme ça à Maman en disant qu’il fallait vivre avec son temps, profiter des nouveautés et que ce serait bien pour moi, encore toute jeunette à l’époque, j’avais alors environ 11 ans, de passer la journée au grand air parce que nous n’étions pas beaucoup sortis, depuis de longs mois, entre l’hiver très rigoureux avec la neige abondante et le début du printemps pluvieux... les bombardements et les tirs de la Grosse Bertha sur Paris... Maman a fait répéter les consignes de sécurité en cas d’alerte à mes sœurs, elle leur a demandé qu’elles lui disent où était situés les abris sur notre trajet et m’a fait promettre de toujours donner la main à l’une d’elles et d’obéir puis, elle a donné son autorisation... De toute façon, il n’y avait pas bien loin à aller, nous nous y sommes rendues à pied... il n’y a pas eu d’alerte... nous étions bien guillerettes... elles ont eu raison mes sœurs, nous avions bien besoin d’une petite distraction... Oncle Henri, qui était alors au front, nous écrivait qu’il jouait a un curieux jeu, le sport des Anglais... il fallait courir derrière un ballon en le poussant du pied pour le faire passer entre deux piquets pendant que des adversaires voulaient nous le prendre pour le faire partir dans le sens inverse pour tenter également de le faire passer entre deux piquets gardés par un joueur de l’équipe opposée... Bon, je n’avais pas très bien compris les règles de ce jeu mais oncle Henri disait que c’était bon pour le corps et surtout pour la tête parce que pendant que l’on se dépensait sainement ainsi, on ne pensait plus à la guerre et le cerveau respirait... on était bien content... il nous encourageait à aller y jouer... Je n’étais pas très convaincue mais si cela lui faisait plaisir... Le jeu s’appelait le football... c’était bizarre comme nom pour moi à l’époque mais il est vite devenu connu du moindre enfant. D’ailleurs oncle Henri ne faisait pas que jouer au ballon, il faisait aussi de la course à pied, pratiquait la nage... il était devenu terriblement sportif le bon tonton.
Foot - 1915 (19) |
Alors voilà, à peine un petit quart d’heure de marche jusqu’au bout de la rue Olivier de Serres et nous sommes arrivées, vers 14 h 45, au stade de la Légion Saint Michel parce que c’est là où tout devait se jouer, à 15 h ; c’était la finale, c’est important une finale, ce jour-là était donc celle de la Coupe Charles Simon... À l’époque, je n’avais pas très bien compris comment un homme qui était mort en 1915 pouvait avoir inventé un jeu qui se jouait en 1918. Charles Simon, lorsqu’il était vivant, aimait le sport, la boxe sans doute qui était peut-être bien le sport le plus populaire auprès des Français, l’athlétisme bien sûr mais je crois avoir compris que celui qu’il aimait plus que les autres, c’était ce football, un sport collectif et qu’il aurait voulu faire un grand championnat qui aurait rassemblé des foules immenses comme chez les Anglais... Mais voilà, comme les autres, Charles Simon a été envoyé à la guerre et, comme tant d’autres, il n’est pas revenu, il est Mort pour la France. Mais il était le président de la C.F.I. qui était le Comité Français Inter-fédéral pour rassembler les différentes sections dans le but de créer cette fameuse compétition qui fédérerait tous les joueurs de football. Alors, il n’était pas tout seul dans son organisation et son successeur, Henri Delaunay, qui aimait bien le football aussi a continué le projet et c’est ainsi qu’en 1917, en pleine guerre, est née cette rencontre que l’on a appelée Coupe Charles Simon en hommage à ce dernier malheureusement tué à l’ennemi sans avoir pu voir son rêve se réaliser. De l’argent a été offert pour cette organisation et l’éminent docteur en médecine, Paul Michaux, s’est proposé pour offrir “l’objet d’art qui serait l’enjeu de cette épreuve” Cet objet, qui est véritablement d’art, a été créé par les établissements Chobillon ; le trophée pèse 3,150 kg, il est en argent ciselé avec 2 anses et est présenté sur un socle de 15 kg en marbre blanc des Pyrénées. Une copie a été faite quelques années plus tard pendant que l’original du trophée est conservé au siège de ce qui est devenu la F.F.F. ; sur cette coupe est inscrit “Coupe Charles Simon offerte par le docteur Paul Michaux Président de la F.G.S.P.F” mais aussi, comme on peut le voir sur la photo, “A la glorieuse mémoire de Charles Simon Président Fondateur du CFI Mort au champ d’honneur le 15 juin 1915”.
Coupe Charles Simon (20) |
Il y en avait du monde, nous n’étions pas les seules à avoir fait le déplacement, on a parlé de 2 000 spectateurs... ça vous semble peu mais nous étions le 05 mai 1918, en plein Paris menacé, c’était la guerre ne l’oublions pas et c’était la première fois qu’une telle compétition était organisée.
L’arbitre s’appelait Bataille... si, si je m’en souviens très bien... Jacques je crois oui, c’est ça, Monsieur Jacques Bataille. Les équipes étaient 48 au début de la coupe, éliminées une à une, il n’en reste donc plus que deux et ce match ultime oppose l’Olympique au FC Lyon alors j’ai tout de suite choisi mon camp, il paraît que tout le monde donnait le FC Lyon gagnant mais moi, j’ai préféré l’Olympique de Pantin, nos voisins en quelque sorte... J’avais raison, ils ont gagné, 3 buts à 0 dont deux marqués par Émile Fiévet et un en seconde mi-temps par Louis Darques.
Il ne semble pas exister de photos officielles de la finale... ou presque parce qu’il paraît qu’il y en a tout de même une connue, elle est de qualité très médiocre comme chacun peut s’en rendre compte.
Possible photo de la finale (21) |
Il y aurait encore tant à raconter sur la vie à Paris, sous les bombes.
Catherine Livet
Vers la lettre T
Ce texte est rédigé dans le cadre du ChallengeAZ
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(1) Source : BNF/Agence Rol
(2) Image issue de : Photo d’illustration issue de “L’organisation de la défense
contre aéronefs du Camp retranché de Paris 1914-1918” - Site Mémoire des Hommes.
(13) Papier gommé sur les vitrine, BNF, Agence Rol
Des soldats français au repos jouant au football en 1915 à Bailleulval. Lieutenant de Camonds • CC BY-SA 4.0 - Wikipédia
(20) Coupe Charles Simon, CC BY-SA 4.0 - Wikipédia
(21) Possible photo de la finale, CC BY-4.0 - Wikipédia
Un vrai roman, aujourd'hui !
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