Il y a quelques années, mon esprit avait eu la grande joie de rencontrer celui de mon ancêtre, Pierre Chalvet, qui vivait dans le Cantal, dans le charmant village de Chaudes-Aigues qui tient son nom des sources d’eau chaude qui coulent sur son territoire, apportant un grand confort de vie aux habitants.
C’est celui d’un autre Pierre que mon esprit croise aujourd’hui, le temps d’un #RDVAncestral.
Mais oui, c’est vous, Pierre Brunel, que je suis venue voir en ce 08 août 1747 où vous vous apprêtez à prendre pour épouse Marie Poulalion, native de Chaudes-Aigues où va se dérouler la célébration de votre union. Vous n’êtes pas du village, cependant vous n’avez pas un grand chemin à parcourir puisque vous êtes de la paroisse de Maurines, village où tous les habitants, si peu nombreux, sont obligés de se connaître ; vous habitez l’écart de Pradastier.
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| Situation Pradastier -Tableau assemblage du Cadastre - Paroisse de Maurines - Archives du Cantal |
Cette connaissance parfaite que vous avez des uns et des autres n’encourage pas le curé à détailler ses actes et la célébration de votre mariage a été faite en présence de vos parents, sans qu’il soit alors nécessaire de les citer… cependant, j’eusse aimé qu’il en fut autrement car, pour l’instant, je ne connais pas l’identité de vos parents… Il n’y a même pas une indication de vos âges…
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| Mariage Pierre Brunel et Marie Poulalion - Archives du Cantal |
Je suis trop triste… j’ai le sentiment que je ne vais pas pouvoir faire plus ample connaissance avec vous, mes ancêtres Chaudesaiguois… Un peu désespéré, mon esprit essaie de suivre le vôtre qui, peut-être pour me remonter le moral, me convie au mariage de votre fille Catherine, mon ancêtre. Nous restons à Chaudes-Aigues où, le 28 août 1781, votre fille épouse Pierre Chalvet.
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| Mariage Pierre Chalvet et Catherine Brunel - Archives du Cantal |
Ha ! Belle avancée, les parents des futurs sont parfaitement identifiés. Mais, déconvenue, il n’y a même pas une indication de l’âge des fiancés. Cependant, je suis heureuse de faire la connaissance de Jean Poulalion, le cousin de Catherine. Et puis, je sais que Marie Poulalion, votre épouse, a doté votre fille. Dans la corbeille des mariés, elle a glissé une maison située à Chaudes-Aigues pour que le jeune couple puisse mettre à l’abri ses futurs enfants.
Ensuite, j’ai fini par trouver votre acte de décès qui s'est produit le 13 juillet 1805... Enfin, je pense que c’est bien le vôtre, puisque le déclarant est Pierre Chalvet, marchand… En revanche, il n’est pas précisé qu’il soit votre gendre ou que vous soyez veuf… Vous auriez atteint l’âge très respectable de 90 ans. Je n’ai pas pu trouver un acte de baptême pouvant vous concerner ; il me faut donc bien renoncer à connaître l’identité de vos parents.
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| Acte de décès de Pierre Brunel - Archives du Cantal |
Je ne sais pas ni où, ni quand Marie Poulalion est décédée, ni même née… Plusieurs « cousins » sur Généanet(1) lui ont pourtant trouvé des parents, mais la personne qu’ils estiment être votre épouse est née en 1736, ce qui fait qu’elle n’était qu’une fillette de 11 ans, alors que vous auriez déjà été âgé de 32 ans, lorsque vous vous êtes mariés… ce qui semble impossible… l’âge nubile était de 12 ans et aucune dérogation ne figure sur l’acte de votre mariage… Cependant, le premier enfant que j’ai trouvé, issu de votre union, est né le 12 décembre 1750, soit presque trois ans et demi après votre mariage… période pendant laquelle Marie Poulalion serait devenue pubère… Mais Pierre est-il véritablement l’aîné de vos enfants ? Viennent ensuite, vers 1756, mon ancêtre Catherine, suivie de Jean en 1758, Magdeleine en 1768, une autre Catherine en 1770, Jean en 1772, Jeanne en 1774 et Elisabeth en 1776. Peut-être manque-t-il quelques naissances entre Jean et Magdeleine. En revanche, je pense vraiment qu’Elisabeth est la dernière-née… Alors, Marie Poulalion serait-elle décédée vers 1776 ? Je n’ai pas trouvé d’acte de décès à son nom à cette époque. Aurait-elle été rattrapée par la ménopause ? Cependant, si elle était née en 1736, elle n’aurait que 40 ans en 1776… n’est-ce pas un peu tôt ? Bien entendu, je ne suis sûre de rien, mais je pense réellement que la Marie Poulalion née le 12 février 1736 ne peut pas être votre épouse. Surtout que j'ai trouvé un autre acte de baptême concernant une Marie Poulalion, née en 1721...
Oui, assurément, je peux vous montrer ces deux actes, les voici.
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| Acte de baptême de Marie Poulalion, 02 mars 1721, Chaudes-Aigues - Archives du Cantal |
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| Acte de baptême de Marie Poulalion, 12 février 1736, Chaudes-Aigues - Archives du Cantal |
Les deux familles Poulalion dont il est question ici sont de Chanteloune (Probablement le village de Chanteloube ou Chante-loube). La marraine de la plus jeune des Marie Poulalion est aussi une Marie Poulalion.
Ce n’est pas moins nébuleux du côté de votre fille, mon ancêtre. J’ai trouvé son acte de décès et je suis certaine que c’est bien le sien. C’est aussi à Chaudes-Aigues qu’elle est morte, le 27 juillet 1824, veuve de Pierre Chalvet. Lors de son trépas, elle était âgée d’environ 68 ans… sauf que je n’ai pas trouvé son acte de baptême dans les années qui pourraient correspondre… Une Catherine Brunel est née et a été baptisée en 1755 à Chaudes-Aigues, mais elle n’est pas votre fille…
En revanche, vous avez bien deux filles prénommées Catherine. Mon ancêtre et celle née le 22 septembre 1770 dont la marraine est une certaine Catherine Brunel… cette dernière serait-elle votre fille aînée, mon ancêtre ?
Voici un petit schéma généalogique qui vous place tout en haut de mon arbre, car il faut que je me résigne à ne jamais pouvoir trouver vos parents ou ceux de Marie Poulalion.
Catherine Livet
Ce texte a été rédigé dans le cadre du #RDVAncestral
Sources et bibliographie : Archives départementales du Cantal
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