#GeneaSaint Hortense

Bonne fête Hortense !

Qui dit Hortense dit obligatoirement Hortense Merda, la mère de mon arrière-grand-père le Légionnaire Charles Muyllaërt. Il faut dire que sa vie a été particulièrement dure et mouvementée.

Hortense Merda est née le 16 mai 1855 à Avesnes-sur-Helpe dans le Nord de Henriette Rahïr et de père inconnu... l'attribution de son patronyme est à elle seule tout un roman.

Au décès de sa mère, en 1874, elle se marie alors qu'elle n'en a pas l'âge, avec le fils de son défunt beau-père. De ce premier mariage qui sera finalement validé, elle va avoir trois enfants dont Henriette Noyon, née en 1875, qui va avoir un destin particulier. Sa jeune demi-sœur, Julia Noyon, va avoir encore moins de chance dans la vie et va finir, après quelques problèmes avec la justice, mariée à un bagnard, en Nouvelle Calédonie où elle retrouvera sa demi-sœur, Clémentine Noyon qui est une héroïne de 1870 mais qui a accompagné son mari, Communard, au bagne.

Au décès d'Henri Noyon, son mari, Hortense se remarie. Elle épouse, le 15 septembre 1880, un veuf, Charles François Muyllaërt, avec enfant dont Léon Benoist qui est née en 1872.

En 1893, La fille aînée de Hortense Merda, Henriette Noyon, et le fils aîné du mari de cette dernière, Léon Benoist Muyllaërt se marient. Mais le jeune marié est soldat et son épouse s'ennuie, n'a pas de revenu et se retrouve dans une sordide affaire d'assassinat... elle est lourdement condamnée et finira sa vie dans une  prison pour femmes.

De son second mariage, plusieurs enfants sont nés dont beaucoup ne vont pas vivre très vieux.
Parmi les survivants, deux sont notables :

  • Laurent Hector, né en 1881 qui, très jeune, épouse la non moins jeune Gabrielle Lapostre. "Mauvais garçon", après quelques problèmes avec la justice qui le conduiront en prison, l'armée
    décide de le faire rentrer dans le rang et l'envoie au "Bat d'Af" en Tunisie... Il n'est pas certain qu'il se soit vraiment calmé car à son retour de l'armée, il se retrouve encore devant les tribunaux pour rébellion aux agents. Bon, il va enchaîner les boulots divers et variés et les déménagements... jusqu'à ce que la Première Guerre Mondiale éclate et qu'il soit rappelé à l'activité... Ce sera la fin de l'histoire : Laurent Hector Muyllaërt est Mort pour la France le 14 septembre 1914, tué à l'ennemi, à Courbesseaux en Meurthe-et-Moselle.
  • Charles François, né le 16 mars 1890 à Doullens dans la Somme - je me demande toujours pourquoi - ne voudra pas faire son service militaire. Le 16 avril 1910 à Paris où la famille s'est installée juste après la naissance de Laurent Hector, il épouse Henriette Lapostre, la sœur de l'épouse de son frère Laurent Hector. Henriette Lapostre est veuve depuis 1899 et est mère d'un garçon né en 1898 et est déjà âgée de 34 ans alors que Charles n'est même pas majeur.
Ma grand-mère, Charlotte Muyllaërt, naît le 19 avril 1910, juste trois jours après le mariage de ses parents.
A l'annonce de la guerre, Charles va se faire engager dans l'armée mais, compte tenu de sa situation délicate au regard de son service militaire non effectué, il rejoindra la Légion Etrangère.
Il passera très vite sergent et sera couvert de médailles mais, terriblement blessé le 20 août 1917 à Cumières dans la région de Verdun, il est alors trépané et, finalement, renvoyé dans ses foyers en 1918... Ce n'est que le début de son calvaire... il décèdera des suites de ses blessures - c'est moi qui le dit car cela n'a jamais été reconnu - le 22 février 1937.

Le deuxième mari d'Hortense décède, sans doute en Belgique d'où il était originaire, sans pour autant que j'ai retrouvé la trace de ce décès.
Nous la retrouvons à Montpothier dans l'Aube. C'est chez elle que son fils Charles Muyllaërt, blessé et incapable de subvenir au besoin de sa famille - ma grand-mère Charlotte a eu une sœur - va venir se réfugier.
Hortense s'est remariée, le 14 février 1920, avec Henri Fleury, un homme de son âge, veuf deux
Puit du chemin du bout de l’allée à Montpothier
fois, comme elle. Elle habite depuis 1911 chez cet homme mais certainement, au début, comme domestique  ; elle est sans doute arrivée dans l'Aube avec son fils Laurent Hector qui a trouvé du travail dans la tuilerie ou exerçait déjà Henri Fleury.
A Montpothier, la vie d'Hortense devient, de toute évidence, beaucoup moins difficile et lorsqu'elle se retrouve veuve pour la troisième fois, le 14 novembre 1934, elle est propriétaire de la maison qu'elle habite depuis déjà très longtemps maintenant et de quelques terres.
 
Bien qu'elle vive très longtemps, toujours à Montpothier, son arrière-petite-fille, l'aînée de Charlotte, ne la connaîtra pas pourtant, Charlotte saura parfaitement où vivait sa grand-mère car au décès de cette dernière, elle entraînera sa fille en pèlerinage à Montpothier et lui montrera la maison dHortense mais... elle fera en sorte de ne parler à personne... comme s'il y avait un mystère... Elle fera même passer la nuit à sa fille dans un lavoir plutôt que de prendre une chambre dans un petit hôtel... ma mère, la "P'tite Denise", y perdra son rouge-à-lèvres dans la paille... 

J'ai déjà beaucoup écrit sur cette branche de ma famille et je n'ai pas terminé... "Galère, de Rahïr à Merda" fera la part belle à certains d'entre eux.

Catherine Livet
 
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2 commentaires:

  1. Bravo Catherine, pour donner vie à ces milliers de détails qui font une histoire et que nous ne savons pas toujours exploiter, vous tes un bon coach par l'exemple

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Merci pour cette lecture.
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