Nous sommes le 3e samedi du mois de décembre, le jour immanquable du #RDVAncestral. Il fait très froid et j'ai du mal à me réchauffer mais, au lieu de me lever pour monter un peu le chauffage, je me recroqueville dans mon fauteuil, derrière mon bureau, enveloppée dans un plaid. Mes doigts sont glacés, autant que les touches de mon clavier sur lequel je tape frénétiquement pour tenter d'écrire aussi vite que mes pensées fusent. L'atmosphère, doucement, s'adoucit et la magie opère. Mon corps, enfin à bonne température, peut laisser partir mon esprit, insensible aux maux terrestres, vagabonder sous d'autres cieux.
Il y a déjà longtemps maintenant, c'était en été, j'étais allé à la rencontre de Louise Klein, la mère de mon arrière-grand-mère maternelle Rachel. Comme il m'avait été difficile de la cerner. Je n'ai pas abandonné l'idée de développer cette branche un peu difficile à reconstituer de ma généalogie alors me voici, repartie, vers des âmes pas toujours pleinement sereines...
Bonjour Louis Paul CHARLES. Que sais-je à votre sujet ? Pas grand-chose à dire vrai. Votre père m'a beaucoup occupée tellement il a embrouillé les pistes avec ses changements d'identité, ses trois - presque quatre - mariages et ses nombreux enfants.
C'est à Châtillon-sur-Morin, à une douzaine de kilomètres de Verdey que vous venez au monde, le 20 septembre 1839. Votre père y habite et exerce le métier de maçon. On vous donne les mêmes prénoms que ceux du premier enfant, né 21 ans plus tôt, de Rosalie Angélique Hoquet, la première épouse de votre père. Ce garçon habite toujours sous le toit de votre père lors de votre naissance, il y restera jusqu'en 1841, année de son mariage où il s'installera à deux pas, au hameau de Retourneloup, pour exercer le métier de porcelainier. Vous n'êtes pas le seul enfant à vivre au foyer de vos parents à cette époque. Il y a Louis Félix, que je n'ai pas identifié avec certitude, mais qui doit être le même que Lucien, né en 1831, il y a aussi Rosalie Adeline, née en 1828, tous les deux nés du premier mariage de votre père. Il y a également un enfant en nourrice, il s'appelle Emile Parisot et un garçon un peu plus âgé, Auguste Adrien qui porte le patronyme de Chevrier, le même que celui de votre mère.
Voici encore - après celle de la double, voir triple, identité de votre père - une nébuleuse dans l'histoire de votre famille.
Auguste Adrien Chevrier, qui vit avec vous durant vos tendres années, est né le 06 octobre 1830, à Verdey, chez ses grands-parents maternels, de père non dénommé ; il est le fils naturel de Marie Louise Chevrier. Lorsque Auguste Adrien, devenu berger, se mariera à Saint-Hilliers, en Seine-et-Marne, le 04 juillet 1853, il sera noté qu'il était le fils de Marie Louise Chevrier, de son vivant demeurant à Châtillon-sur-Morin où
Un frère, que l'on a nommé Louis Alexandre, est venu vous rendre une brève visite, du 15 au 23 septembre 1842 puis, deux sœurs vous ont tenu compagnie ; Louise Joséphine, en janvier 1844 et Marie Alexandrine, en octobre 1846. Enfin, le 05 avril 1849, toujours à Châtillon-sur-Morin, arrive un petit garçon que l'on prénomme François mais, il décède le 05 juin suivant, à 11 h du matin. Malheureusement, votre mère va suivre son nouveau-né et part pour des cieux plus cléments, le même jour, à 9 h du soir.
Quelques mois plus tard, votre père qui paraît ne pas pouvoir vivre sans femme, manifeste l'intention de se remarier. Deux annonces seront faites dans ce sens, la première le 23 décembre et la seconde, comme il se doit, une semaine plus tard. Cependant, il semblerait que le mariage n'ait jamais été célébré... Comme j'aimerais que vous puissiez me dire pourquoi !
Vous grandissez probablement ici, à Châtillon-sur-Morin, auprès de votre père et de vos frères et sœurs mais, je ne sais pas grand-chose à votre sujet durant votre jeunesse car, ce n'est que le 02 décembre 1876 que je vous retrouve. Vous habitez alors à Saint-Denis-lès-Rebais, en Seine-et-Marne et vous êtes facteur rural. Vous avez 37 ans et vous épousez Louise Klein, née le 13 août 1847 à Mittersheim, en Moselle ; elle est journalière et habite avec sa mère, Catherine Georges, au hameau de Villeneuve-sous-Bois. Je soupçonne fort que vous connaissiez Louise de longue date, car son père, Louis Klein, est décédé le 17 janvier 1869, au hameau de Retourneloup, dépendant d'Esternay, dans la Marne, dont l'économie est basée sur les fabriques de porcelaine où travaillent, en plus de votre frère homonyme, plusieurs membres de votre famille. Par ailleurs, plus tard, Louise Klein deviendra aussi porcelainière.
Sur les neuf enfants que Louise aura portés jusqu'à terme, il ne vous reste donc que deux filles et un fils dont nous connaissons déjà le triste destin. Mais, que vont devenir Pauline et Rachel ?
Nous voici à la fin de notre rencontre. Nous sommes le 1er mars 1906, au 12 de la rue Catulienne à Saint-Denis. Vous avez 66 ans et 5 mois. Vous êtes à la fin de votre vie. C'est ce jour-là, chez vous, entouré de votre famille que vous rendez votre dernier souffle. Ce sont vos gendres qui se chargent de la déclaration de votre décès.
Il faut maintenant que mon esprit retrouve au plus vite mon enveloppe terrestre car, en bas, sur terre, j'ai encore du chemin à parcourir... Je suis attendue, déjà Noël emplit tout l'espace... je ne sais pas si le cœur y est réellement, mais en tous les cas, autour de moi, chacun s'efforce de faire sourire ceux qui font un bout de route plus ou moins long ensemble.
Que la magie de Noël vous innonde d'espoir pour un avenir plus clément.
A bientôt,
Catherine Livet
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J'ai l'impression que la vie était moins rude à la campagne, plus de solidarité.
RépondreSupprimerSans doute ; déjà, je pense qu'il était certainement plus facile de se nourrir et de se loger mais le manque de revenus a attiré la foule vers les usines, sans que les gens se rendent bien compte qu'il fallait beaucoup plus d'argent en ville qu'à la campagne pour survivre (logements insalubres, pas de jardin et encore moins de poulailler...)
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