Et voila, mes vacances se terminent et il pleut des cordes.... une merveilleuse odeur de vie émane de la terre mouillée... les végétaux reprennent des couleurs, se redressent après avoir tant souffert de la sècheresse... et moi je suis ravie car je peux sans aucun remord passer quelques heures à pianoter sur les touches de mon clavier pour rédiger un petit texte, moment de vie de l'un de mes ancêtres, dans le cadre du #RDVancestral du mois de juillet 2019... et je viens de me souvenir que j'ai participé pour la première fois à ce #RDVAncestral au mois de juillet 2017... comme le temps passe vite !
Alors je vous laisse avec mon ancêtre Robert Livet qui, veuf de mon ancêtre Catherine Martin, épouse, alors qu'il a déjà atteint l'âge respectable de 60 ans, la dénommée Anne Loiseau de la paroisse de Limay dans les Yvelines.
Merci pour vos lectures et vos encouragements,
A très bientôt,
Catherine Livet
Le second mariage de Robert Livet
Limay
Portail occidental |
Même la voix de la conférencière est discrète et semble n’être audible que pour le groupe de touristes attentifs qui, ouvrant grand yeux et oreilles, découvrent les merveilles que recèle le monument historique mal connu. Je m’installe sur une chaise faite de bois et de paille d’un autre âge et je suis heureuse de me trouver ici car je sais que, pour une fois, dans ce lieu spécial, personne ne viendra bouleverser ma méditation et je peux laisser mon corps tenter de se reposer sur ce siège inconfortable pendant que mon esprit peut divaguer à sa guise…
C’est ici, dans cette église qui, même si elle a coqueté avec les bombes de la seconde guerre mondiale, garde l’âme qu’elle avait lorsqu’en ce 11 septembre 1724, le curé Jean Dangueuger a béni votre union avec Anne Loiseau que sa marraine, Anne Lucas, avait tenue sur les fonts baptismaux de cette même église le 29 juillet 1693.
Fonts baptismaux de l'église St-Aubin |
Photo Louis de Faucigny - 2019 - St-Aubin - Limay |
Mais Robert Livet, revenons à votre second mariage… car vous êtes veuf de mon ancêtre, Catherine Martin qui est décédée le 23 janvier 1722 à Epône où vous vivez toujours lorsque vous décidez de convoler une seconde fois. En ce 11 septembre 1724, vous avez plus ou moins 60 ans ce qui fait de vous, pardon de vous le faire remarquer, un sacré barbon… du coup Anne Loiseau paraît bien jeunette avec ses 31 ans d’existence… C’est un peu étrange de se marier à votre âge… car je ne peux pas m’empêcher de penser à vos futurs enfants… qui va leur verser quelques subsides si vous veniez à décéder alors qu’ils seraient encore trop jeunes pour gagner leur pain quotidien ?
Pour l’instant, aucune naissance n’est en vue… Tout a été fait dans les règles et les bans ont été régulièrement publiés à Limay comme à Epône, votre paroisse ; personne ne s’oppose à votre union et deux de vos frères, Gabriel et Guillaume, qui est vigneron à Mézières, sont venus vous assister.
Signatures sur l'acte de mariage Robert Livet - Anne Loiseau |
Quelques dix mois après votre mariage, les douleurs de l’enfantement se font sentir et les matrones d’Epône s’affairent autour d’Anne Loiseau car l’affaire se présente de façon un peu spéciale… tout finit bien et ce 25 juillet 1725 ce sont deux petites-filles qui poussent leur premier cri sans que l’acte de baptême dressé le même jour précise qui est l’aînée ; on nomme l’une Marguerite Catherine et l’autre Marie Anne, si je ne sais pas ce qu’est devenue cette dernière, je sais que Marguerite Catherine décède le 02 octobre 1726, toujours à Epône… La vie suit cependant son cours et les matrones sont une nouvelle fois empressées aux côtés d’Anne Loiseau qui semble décidément prédisposée aux grossesses gémellaires car, il est évident que cette nouvelle grossesse est double… Et ce 10 février 1727, à Epône, naissent et son baptisés, une fille, Marguerite et un fils Jean-Baptiste qui s’est vu attribué le même prénom que votre fils né de votre premier mariage et dont je descend. La petite Marguerite, décède le 20 juin 1728, trois jours avant la naissance à Epône d’un bébé de sexe masculin à qui est donné le prénom de Laurent qui décèdera à Aubergenville le 11 septembre 1729 où vous avez maintenant installé votre famille. Dans votre nouvelle demeure vont encore naître Anne, le 20 février 1731 puis, alors que vous êtes âgé d’environ 70 ans, le 18 avril 1734, Marie Anne qui sera votre dernier enfant.
Nous arrivons au 09 mars 1740, nous sommes à Aubergenville, vous avez environ 75 ans, votre vie bien remplie arrive à son terme… votre corps que vous n’avez pas ménagé est devenu bien faible… las plus que fatigué, vous êtes allongé, le curé est venu recueillir votre ultime confession… le Saint-Viatique vous a été administré et, accompagné par vos proches qui se sont regroupés à votre chevet, réconforté par le sacrement du voyage que vous avez reçu en pleine conscience, un dernier petit filet d’air s’échappe de vos poumons qui ne se gonfleront plus… vous venez de rendre votre dernier souffle… Vous serez inhumé le lendemain dans le cimetière d’Aubergenville en présence d’une grande assemblée dont votre épouse et vos frères…
Anne Loiseau, accompagnée par votre fils Jean-Baptiste second du nom, de vos filles Anne et Marie Anne âgée de seulement 6 ans, retournera à Limay, certainement prise en charge par ses frères et sœurs restés dans son village natal. C’est là qu’elle décèdera, le 28 juin 1750, elle sera inhumée le lendemain, dans le cimetière de l’église, en présence des frères de la Charité de Mantes, du maître d’école François Picard, de son fils Jean-Baptiste et de beaucoup d’autres.
Il faudra attendre le 16 janvier 1786 pour que Jean-Baptiste Livet second du nom se décide à convoler en justes noces… Il est célibataire mais déjà âgé de 59 ans lorsqu’il épouse Marie Claude Bourlier, veuve de Louis Bertrand, blanchisseuse à Limay. Le mariage est célébré par Nicolas Bêné qui n’a pris ses fonctions que depuis environ deux ans et qui signe « Nicolas Bêné, prêtre curé de la paroisse de St-Aubin de Limay les Mantes », mention que l’on retrouve également dans le corps de l’acte… La signature du brave curé va bientôt évoluer… Mais c’est une autre histoire…
Photo Louis de Faucigny- St-Aubin |
Il est évident que je n’ai pas exploré toutes les merveilles qui se trouvent dans ce lieu hautement chargé d’Histoire qu’elle soit locale ou nationale.
Et oui Robert, c’est prévu, je viendrai vous voir à Mézières, à Epône et à Aubergenville pour tenter de découvrir ce qu’a été votre travail de jardinier durant ces très nombreuses années qui ont composé votre longue vie de labeur. Et puis aussi, il faut que je recherche si Jean-Baptiste Livet, second du nom, et ses sœurs, tous les trois nés de votre second mariage, ont laissé une descendance… il se peut que j’ai aujourd’hui des cousins de ce côté mal exploré de votre descendance… et il me serait agréable de faire leur connaissance.
Catherine Livet
Texte publié dans le cadre du #RDVAncestral de juillet 2019 et qui fait suite à deux autres résumant la vie de Robert Livet : 1 grande famine et un mariage et Robert Livet de 1694 à 1722
Sources / bibliographie
Archives des Yvelines
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