Mon ancêtre, Robert Livet, ne s’est pas précipité pour se remarier. Veuf depuis le 25 janvier 1722 de Catherine Martin, il attend le 11 septembre 1724 pour convoler. Elle paraît bien jeunette par rapport à lui qui approche peu ou proue de la soixantaine, un vrai barbon en fait. Elle se prénomme Anne, elle habite dans son village natal, avec ses parent, Pierre Loiseau et Catherine Lucas. Elle est née le 29 juillet 1693 à Limay.
Il faut absolument que je fasse une digression ; Jeune maman et parisienne depuis toujours, j’ai voulu quitter la capitale pour offrir de l’espace et de la liberté à mes fils. En quête de la maison qui me convenait, après de très nombreuses visites dans toute la région, j’ai eu un véritable coup de cœur pour une ancienne ferme située à Limay ! Je ne savais pas, alors, que mes ancêtres y avaient vécu et qu’ils étaient très implantés, depuis plusieurs siècles, dans la région. Est-ce vraiment le hasard où mes pas ont-ils été guidés par leurs esprits ?
C’est pratique pour bien s’imprégner de la vie de mes ancêtre, j’habite juste à côté de la petite église dédiée, on ne sait pas réellement pourquoi, à Saint-Aubin nichée au cœur du centre-ville historique de Limay dans les Yvelines.
C’est donc ici, dans cette église qui, même si elle a coqueté avec les bombes de la seconde guerre mondiale, garde l’âme qu’elle avait lorsqu’en ce 11 septembre 1724, le curé Jean Dangueuger a béni l’union de mon ancêtre avec Anne Loiseau que sa marraine, Anne Lucas, avait tenue sur les fonts baptismaux de cette même église le jour même de sa naissance.
Fonts baptismaux de l'église Saint-Aubin - Limay 78 |
Je me demande si Anne Loiseau a connu le parvis de pierre, véritable place centrale sur laquelle se sont longtemps rassemblés les paroissiens, à l’abri de toute circulation grâce à la marche qu’il fallait franchir, et qui a aujourd’hui malencontreusement disparu lors des travaux de réfection de la rue de l’église…
Après le mariage, Anne Loiseau quitte son village pour s’installer chez son époux, à Epône. Ho ! Ce n’est pas très loin, une dizaine de kilomètres… mais, tant de choses diffèrent entre la rive droite, où est situé son village natal, et la gauche de la Seine…
Quelques dix mois après l'union, les douleurs de l’enfantement se font sentir et les matrones d’Epône s’empressent autour d’Anne Loiseau car l’affaire se présente de façon un peu spéciale… tout finit bien et ce 25 juillet 1725 ce sont deux petites-filles qui poussent leur premier cri sans que l’acte de baptême dressé le même jour précise qui est l’aînée ; on nomme l’une Marguerite Catherine et l’autre Marie Anne, si je ne sais pas ce qu’est devenue cette dernière, je sais que Marguerite Catherine décède le 02 octobre 1726, toujours à Épône… La vie suit cependant son cours et les matrones sont une nouvelle fois appelées aux côtés d’Anne Loiseau qui semble décidément prédisposée aux grossesses gémellaires car, il est évident que cette nouvelle grossesse est double… Et ce 10 février 1727, à Épône, naissent, et sont baptisés, une fille, Marguerite et un fils Jean-Baptiste qui s’est vu attribué le même prénom que son demi-frère, mon ancêtre, né du premier mariage de Robert. La petite Marguerite, décède le 20 juin 1728, trois jours avant la naissance, à Épône, d’un bébé de sexe masculin à qui est donné le prénom de Laurent qui décèdera à Aubergenville le 11 septembre 1729 où les Livet sont maintenant installés. Dans cette nouvelle demeure vont encore naître Anne, le 20 février 1731 puis, alors que Robert est âgé d’environ 70 ans, le 18 avril 1734, Marie Anne qui sera le dernier enfant.
Nous arrivons au 09 mars 1740, nous sommes à Aubergenville, Robert a environ 75 ans, sa vie bien remplie arrive à son terme… son corps, qu’il n’a pas ménagé, est devenu bien faible… las plus que fatigué, il est allongé, le curé est venu recueillir son ultime confession… le Saint-Viatique lui a été administré et, accompagné par ses proches qui se sont regroupés à son chevet, réconforté par le sacrement du voyage reçu en pleine conscience, un dernier petit filet d’air s’échappe de ses poumons qui ne se gonfleront plus… Robert vient de rendre votre dernier souffle… Il sera inhumé le lendemain dans le cimetière d’Aubergenville en présence d’une grande assemblée dont son épouse et ses frères…
Anne Loiseau, accompagnée par leur fils Jean-Baptiste, second du nom, de leurs filles Anne et Marie Anne, cette dernière n’est alors âgée que de 6 ans, retournera à Limay, certainement prise en charge par ses frères et sœurs restés dans son village natal. C’est là qu’elle décèdera, le 28 juin 1750, elle sera inhumée le lendemain, dans le cimetière de l’église, en présence des frères de la Charité de Mantes, du maître d’école François Picard, de son fils Jean-Baptiste et de beaucoup d’autres.
Robert aura été, en deux mariages, le géniteur de dix-huit enfants dont onze avec mon ancêtre, Catherine Martin. Aux enfants de Robert, il faut certainement ajouter ceux qu’il a nourris, comme la petite Thérèse, qui n’a jamais eu de patronyme, qu’il avait trouvée, élevée et mariée.
Catherine Livet
Vers la lettre O
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On a grand peine au XXI siècle, en plein effondrement des naissances, à se projeter à une époque ou on pouvait générer 18 enfants. Et pourtant, les aides à la vie actuellement son inversement proportionnelles à la fécondité
RépondreSupprimerUne vie remplie d'enfants, c'est le moins que l'on puisse dire !
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