U n de trop !
Henri de Guise est né le 04 avril 1614. Il est le fils de Charles et d'Henriette de Joyeuse et le petit-fils d'Henri "le Balafré", un des grands chefs catholiques lors des guerres de religion.
Maurice de Coligny est né le 16 octobre 1618. Il est le fils de Gaspard et d'Anne de Polignac et le petit-fils de l'amiral de Coligny, chef des protestants, mort assassiné le 24 juillet 1572 lors de la Saint-Barthélemy.
Voici donc les protagonistes de l'histoire qui va suivre. Si vous avez lu "Massacre" et "Rochelle meurtrière" du présent #ChallengeAZ 2021, vous commencez certainement à vous dire que vous me voyez venir...
Il nous faut donc maintenant faire connaissance avec Madame de Montbazon. D'une beauté ensorcelante, née en 1610, elle est la jeune épouse du vieux gouverneur de Paris, né en 1568, Hercule de Rohan. Elle adore intriguer, elle est de toutes les cavales... elle en est même souvent l'instigatrice.
Elle a été la maîtresse du duc de Longueville, né en 1595, avant qu'il ne la délaisse pour épouser, en secondes noces, la fringante Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, sœur du duc d'Enghien qui restera dans l'histoire sous le nom de "Grand-Condé" ; le frère et la sœur seront très actifs lors de la "Fronde des princes".
Après quelques pleurs, la belle trouve du réconfort dans les bras du duc de Beaufort, François de Bourbon-Vendôme, fils de César de Vendôme et de Françoise de Lorraine, César étant le fils d'Henri IV, roi de France, et de Gabrielle d'Estrées. François de Beaufort est donc aussi le cousin de Louis XIV, roi de France alors sous la tutelle de sa mère Anne d'Autriche.
Le duc de Beaufort est le chef de la "cabale des importants" dirigée contre Mazarin. Anne d'Autriche, pas contente, le fait enfermer au château de Vincennes en 1643 mais, il s'évadera en 1648 et rejoindra les frondeurs ; il restera dans l'histoire sous le nom de "Roi des Halles".
Est-ce pour se venger du duc de Longueville qui lui a préféré une plus jeune et bien mieux née où parce qu'elle en veut personnellement à Maurice de Coligny qui aurait repoussé ses avances ? Je ne sais pas mais, Madame de Montbazon commence une partie de son jeu favori et, à l'aide de lettres peut-être plus ou moins retouchées, lance une cabale pour rendre publique une liaison, plus ou moins réelle, entre Maurice de Coligny et Madame de Longueville.
Maurice de Coligny veut laver cet affront. Il ne peut pas défier le duc de Beaufort qui est sous clés alors, il jette le gant au duc de Guise, l'acolyte du duc de Beaufort.
Le 13 décembre 1643, Coligny et Guise se font face, l'épée à la main... Coligny tente de porter une longue estocade mais, le pied lui manque et voici qu'il tombe à genoux ; Guise, promptement, pose son pied sur l'épée de Coligny qui se retrouve à la merci de son adversaire. Mais Coligny refuse de demander grâce... alors Guise, lui donnant plusieurs coups du plat de son épée sur les oreilles, lui aurait dit "Je ne veux pas vous tuer, mais vous traiter comme vous le méritez pour vous être adressé à un prince de ma naissance..." Coligny, furieux, dégage alors son épée... blesse légèrement Guise à l'épaule qui se saisit de l'épée de Coligny, sérieusement blessé à la main... Les hommes de la Reine arrivent à bride abattue... il faut fuir...
Anne d'Autriche prévient alors qu'elle va faire appliquer l'édit contre les duels(1)... mais le temps passe et l'affaire est oubliée... Pas de tout le monde... On ne sait pas si les guerres de religion sont alors ravivées dans leurs esprits, mais l'animosité entre les deux hommes est bien vivace et les voici une nouvelle fois face à face.
Ce 23 mai 1644, Guise n'est pas d'humeur légère et transperce de son fer aiguisé le trop fougueux Coligny qui trépassera quelques heures plus tard.
(Généalogie de mes fils)
(1) Voir Lame affûtéeA demain pour la lettre V : Vaines recherches
Catherine Livet
Avez-vous des ancêtres morts de mort violente ?
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Ah, ces nobles ! Ils avaient l'épée facile...
RépondreSupprimerJ'adore quand les petites histoires se croisent avec les récits de la grande Histoire, comme c'est souvent le cas sur ton blog.
RépondreSupprimerIl ne resterait plus grand monde sur Terre - du moins dans le monde prétendument civilisé - si ces pratiques existaient toujours.
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